Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle

Cortesia

Exister
Être là tout simplement ,
Présente parmis les gens .
Ne pas trouver d'intérêt ,
Ignorer pourquoi exister
Respirer sans être vivant...

Devenir transparent,
Disparaître lentement.
Quand mon cœur se vide
Aucune lumière ne me guide ;
Souffir sans être vivant...

Pleurer les bras d'un amant
Qui s'est lassé de moi avec le temps.
Me rappeler de ses baisés ivres
Pour avoir l'impression de vivre .
Désirer sans être vivant...

Endurer un quotidien étouffant
Essayer de trouver une préoccupation.
J'attends que la vie me surprenne
Qu'un jour cicatrice ma haine .
Alors , exister sans être vivant...

Angela

Adriane

Je regarde le rétroviseur, concentré sur le volant. Ma voiture roule en direction de la résidence Engorana. J'ai été réveillé très tôt par un appelle de mon père, ce matin. Il m'a demandé de recevoir les acheteurs de l'une de ses usines au bureau. Je déteste quand il me donne des tâches mais impossible de dire non.

Mon téléphone posé sur le siège passager sonne, je l'ignore.

J'ai passé un coup de fils chez les Lorences ce matin pour qu'ils sachent que leur fille est avec moi et qu'ils ne s'inquiètent pas. Difficile d'avoir trouvé une explication valable au fait qu'on ait passé la nuit ensemble. J'ai du faire preuve d'imagination.

Jana doit être réveillée à cette heure si. Je suis gêné en repassant la scène de moi debout sous la pluie entrain de babysitter cette ivrogne.

Mon téléphone sonne une deuxième fois mais je laisse sonner et continue mon chemin. Les appels me fatiguent. Je n'ai pas arrêté depuis ce matin.

Cinq minutes passent et je suis déjà a quelques rues de la résidence que mon portable se remet à vibrer. Je l'ignore encore, puis le récupère dans la main gauche et vois un message vocal . J'appuie.

:...Je suis arrivé ! William et là, il te salue ! Et enfaite, tu peux me dire où t'as déniché une bombe pareil ? Jana, c'est bien ça ?

Daniel.
Je freine au milieu de la route. Les coups de klaxons m'indiffèrent . Dans une colère noire , j'appelle le numéro qui n'a cessé de me déranger.

:..Ah... tu n'as pas pu résister. Entendé-je à l'autre bout du file. Dois-je en déduire que tu tiens à cette fille ?

Je suis capable d'imaginer l'immonde sourire qui décore son visage de criminel.

:...Laisse la tranquille, elle est à moi. Dis-je comme un con.

Me voilà devenu un gamin à qui on a volé son jouet préféré. Daniel a toujours été un voleur sans scrupule et un traître, c'est pour cette raison que Giovanie l'aimait tant.

Daniel était le meilleur ami de mon frère... et son bras doigt.

:.. Nous sommes dans l'ancien entrepôt, je t'attends, tu sais qu'on doit parler.

Je repense à l'entrepôt abandonné. Là-bas, mon passé m'attend de pied ferme pour me tabasser. À quoi bon essayer d'y échapper ? Daniel allait revenir tôt ou tard, il attendait juste le bon moment pour faire son spectacle. Il tient à son entrée spectaculaire.

Je raccroche.

La voiture empreine le chemin de la sortie de la ville . Une vingtaine de minutes avant d'arriver devant un petit immeuble délabré. Je me gare à la va vite.
Furieux, j'entre dans la maison avant de pénétrer une porte qui est en réalité un petit ascenseur menant à des salles souterraines. Elles servaient de dépôts, à l'époque.
Revolvers et mitraillettes sont accrochés au mur de l'entrée et des toiles d'araignées décorent chaque coin du plafond. Le temps s'est imprégné dans le moindre recoin. Mes démons et mes souvenirs se réveillent rien qu'à la senteur immonde de moisissure. Elle me dévore. La terre sous mes pieds commence à tourner, s'en suit une violente nausée. Des visages me jugent. Les morts-vivants se moquent de moi et de ce que je suis devenu.