Hiver

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Iouy

La neige est si blanche.

Un froid polaire tant intense que j'en tremble comme une feuille.
Je suis une vilaine fille.
Maman n'arrêtait pas de me le dire avant de m'abandonner devant l'orphelinat. Maman a eu raison de me laisser tomber. Je suis inutile.

La neige me glace les os.

Je déambule toute seule dans le soir de décembre, comme une grande. Gelée et fatiguée, sans savoir ou je me trouve ni depuis combien de temps je marche. Ni même ou je vais. Les blessures à ma peau me font souffrir, mes camarades n'ont pas été gentils, une fois de plus .

La neige est tâchée par mon sang. Elle est d'un rouge terrible.

Je n'aime pas voir ce blanc si pure taché ainsi par la cruauté des enfants.
Mes jambes finissent par lâcher, m'obligeant à m'agenouiller sur la glace. Je fond en larmes, étonnée par ma propre fragilité. Je m'écroule sur le sol glacial. Du blanc partout, du rouge aussi.... et enfin, du noir quand mes yeux se ferment.

Pourquoi m'as tu mise au monde maman ?

Soudain, Deux mains viennent me soulever. Je distingue le visage d'un jeune garçon aux cheveux roux. Un feu dans la nuit. Il retire son blouson et m'enveloppe avec avant de me porter sur son dos. Les battements réguliers de son coeur me réchauffent. Mes doigts aggripent son habit. Je pleure sans faire de bruit, c'est mon sauveur.

Un réveil des plus violents avec, en prime, une affreuse migraine ce matin. J'ai bu comme un tonneau hier soir. Mon crâne me fait un mal de chien alors que j'ai à peine fermé l'oeil.
Je me lève et me dirige dans la salle de bain d'un pas flemmard comme si un boulet traînait à mes chevilles. En me déshabillant, je laisse couler l'eau de la douche. Un liquide sacré, purifiant mes pêchés de la veille.
D'un coup, l'eau devient froide .

- Bordel !

Ça m'arrive à chaque fois. Je sors de la douche, grelottant comme un téléphone en vibreur et m'enroule dans une serviette. J'ouvre mon armoire et laisse la serviette retomber par terre.

- T'es sexy à poile...

Je me retourne brutalement. Dep !
Allongé sur mon lit, entrain de tapoter sur son smartphone qu'il a forcément volé.
Un cri m'échappe, Mes joues virent au rouge. Je recule d'un pas alors que ma poitrine rebondie . Je ramasse ma serviette pour recouvrir ma peau dénudée.

- D'où tu sors ! Hurlé-je, t'as rien d'autre à faire que de me mater ?! Casse toi !

- Ça va... Je ferme les yeux. Me taquine-t'il en posant ses deux mains sur son visage .

Dep est un abruti.
Je croise les bras et lui lance un regard noir. Il surgit toujours de nulle part... comme quand il m'a sauvé des griffes de la neige. Difficile de croire en l'histoire de la môme gelée jusqu'aux os sauvée par un jeune garçon de la rue. Le fait est que lorsque je le vois, je vois en lui l'espoir qui m'a donné une seconde vie.

Mais tu reste un gros porc, Dep...

- Sors de chez moi, merde ! Je le chasse en le traînant par le col de son tee-shirt . Ma mère pourrait te voir et elle t'aime déjà pas !

- J'ai déjà vérifié, il y a personne.

- T'as personne d'autre à qui faire chier ?

- Non Alicia, tu sais bien que la personne que je convoite est juste en face de moi. Tu m'embrasses ?

 Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant