Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle

Mercedes noir

Christopher

J'ouvre les yeux, Grimaçant à cause de mes courbatures. Soralie ne m'a pas donné de répits, elle m'a vidé de toute forme d'intelligence, me voilà aussi con que Dep .
Et épuisé.

La vielle horloge de ma chambre affiche presque midi. La clarté du jour m'asperge des rayons du soleil, je me trémousse entre les draps, fuyant la lumière. La chaleur est étouffante. Mon bras part à la recherche de ma petite amie. Je me redresse comme un éclaire quand je ne sens pas le contacte de sa peau.

Un rêve ?
Combien de fois ai-je vu la scène de la nuit dernière se dérouler devant moi pour me réveiller ensuite en sursaut dans ce satané lit ?
Si ce n'était pas réelle alors je ne m'en remettrais pas. Son odeur continue de faire picoter mes narines. J'ai encore, étalée sur les doigts, la mémoire de son corps s'agitant sous l'excitation... Et mes oreilles repassent le son de sa voix criant quand elle se fend dans mes bras.

Je me lève et prends ma douche directement à l'eau froide histoire de me remettre les idées en place. Quand j'en sors , je remarque enfin les vêtements mouillés accrochés un peu partout. Je reconnais le soutiens gorge rose que je lui ai arraché comme un sauvage, hier .

Quand j'entre dans la cuisine slash salle à manger, toujours aucune trace d'elle mais l'odeur alléchante d'une omelette posée sur la petite table, juste à côté d'un bout de papier . Je me précipite dessus comme un con .

" Jana et iouy sont venues m'enlever, je suis à oregamika , bon appétit."

Je savoure l'omelette bouchée par bouchée. J'avais oublié à quel point Soralie sait cuisiner. Elle me redonne espoir en la gente féminine.  Jana ne sait même pas faire bouillir de l'eau sans causer une explosion dans la cuisine et kia verse le sel d'une quantité à faire pleurer le diable.

Le petit déjeuné terminé, je sors de mon appart' pour monter à l'étage du dessus, chez Snake . J'entre sans toquer et m'avance dans le couloir. Je le cherche . Il n'est pas dans sa chambre, ni dans le salon ni dans la chambre de son frère, alors il est forcément dans celle de son père...
Je m'y dirige , mais devant la porte, ne suis plus très sur de vouloir m'incruster. Je préfère toquer et l'entend aussitôt me dire d'entrer. Une petite boule me ballonne l'estomac.

J'ouvre.
Il se tourne vers moi  avec le même regard trahit qu'il n'affiche que dans ce lieu, à l'abris de la pitié des gens qui l'entourent. Un peu confus, je vois son père allongé sur le lit. Inerte, plus pâle que jamais, plus mort que vivant.

Un grand homme, très respectueux autrefois . Aujourd'hui, il n'en reste qu'un légume . Sa bouche est sèche, on voit des poches sur le bas de ses paupières semblant fermées par un cadenas qui ne s'ouvrira probablement jamais.
Il est relié à une série de sérum et d'infusions qui mènent à la petite machine sur laquelle on voit les lignes constants des battements de son cœur. Des comprimés trainent sur les étagères.

C'est une chambre d'hôpital, installée comme à la guerre, où un cadavre continue d'exister.

Monsieur Stanley est dans le coma depuis presque cinq ans à cause d'une mauvaise chute sur un chantier de construction. Il est maintenue en vie grâce à une indemnité que lui verse la compagnie pour laquelle il travaillait et des assurances.
Il recevra de l'argent jusqu'à sa mort. Cela permet à ses deux fils d'être scolarisés et d'avoir de quoi manger mais aussi de le maintenir artificiellement en vie.

Snake finit de boutonner la chemise blanche de son père. Il souffre à sa place et celle de sa mère qui les a abandonnés en apprenant son accident.
Kevin Raphaëlle Stanley préfère s'appeler Snake, le serpent. Il y voue une certaine obsession. Le serpent agit sans sentiment, il est intouchable.