Le Dieu et La Reine TOME I : Riche Malgré Elle

La Rosa II

Jana se retourne et fait face au fils de l'ami de David.
Sa conscience lui dit de fuire mais elle reste clouée telle une bougie devant lui. Impossible de déterminer son âge. Il divague entre la vingtaine pourtant, son visage se dessine comme s'il avait vécu toutes les guerres.

Il sèche une larme menaçant de tomber de ses yeux verts sans y manifester la moindre empathie. Jana se détériore pas sous son emprise envahissant, elle n'arrive pas à déchiffrer ce à quoi il pense et meurt d'envie de connaître son nom.

- Adriane Gabriélé Engorana .dit-il comme pour répondre à ses pensées, tout le monde m'appelle Adriane.

Il lui tend la main.

- Dans ce cas, je t'appellerai Gabriélé.

Elle avance sa main.

Ils se fixent quelques secondes sans rien dire. La lune est spectatrice de leurs mains scellées. Cette scène rappelle un pacte avec le diable en personne. Les frissons de la reine s'intensifient.

- Pourquoi tu me suis? Demande Jana

- L'ennuie...

Ses jambes reculent instinctivement d'un pas, la peur l'envahit de nouveau.

- Et tu espères te distraire avec moi ?

- Surprends moi... Dit-il

Elle remarque au loin, en tournant les yeux, une grande bâtisse dans le style romain très classique. Adriane comprend qu'il s'agit du parc du palace of fine art et se surprend à vouloir l'y emmener. D'un mouvement bref, il lui demande sa main pour lui faire découvrir tout le charme qui a poussé Riccardo son père, à construire son hôtel dans ce quartier si.

Jana ne le connaît pas et voilà qu'il s'apprête à l'emmener avec lui. Sans réfléchir, elle pose sa main sur la sienne pour le suivre. Sans surprise, sa peau est aussi glaciale que son expression.

Les deux silhouettes se baladent dans la nuit et se dirigent sur les vestiges d'un ancien site d'exposition devenu un parc ouvert au public le jour mais desert le soir. Jana est entraînée par le spectacle qui se dresse devant eux.
Un ancien palais inspiré de l'architecture Gréco-Romaine. Comme un décor arraché d'une scène royale, il se pose au dessus d'un plan d'eau offrant un voyage dirrecte au temps des grecques. La reine est séduite.

- Putain... chuchote-t-elle . Où sommes nous ? tu m'as ramené dans le passé ou quoi ?

Elle parle déjà comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Adriane est amusé, cette inconnue dont il connait seulement le nom fait tomber en ruine tous les murs construits autour de son âme.

- C'est l'unique structure d'une exposition qui a survécu aux années vingt, répond-t-il.

Il ne reste rien appart ce Palace of Fine Arts debout au milieu de la ville. Un soldat inplacable qui rit au nez de l'homme et ses dérives.

- L'intention de l'architecte était d'exprimer « la fragilité de la grandeur et la vanité des aspirations humaines »

Jana tremble. Adriane est comme à des années lumière d'elle, enfermé dans un palais semblable à celui si, duquel il contrôle absolument tout. Il s'exprime comme si rien ne pouvait l'atteindre.

Elle trouve ce spectacle là plus envoûtant que n'importe quelle architecture gréco romaine ; Il est fascinant.

- On y entre? Dit-elle en marchant vers l'entrée.

- Je ne suis pas sûr que ce soit autorisé .

En guise de réponse, elle hausse les épaules... Il la suit. Les deux individus se faufilent dans le palais et s'abandonnent à un voyage extraordinaire sous les lumières dorées.
Elle s'assied sur le sol et ouvre sa pochette pour prendre un black rose, puis en récupère un autre.