TOME 1 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE 🥀
Oublier. Il faut oublier le sang versé, oublier ce que nous avons fait. Pour l'avenir, il nous faut oublier le présent. Et le passé. Surtout le passé.
Une nuit, Séléna Brand s'éveille dans un hurlement à gla...
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Dans l'ombre couve la violence.
Dans l'obscurité règne l'inconnu.
Jamais la violence ne doit sortir
Jamais l'inconnu ne doit émerger.
Le contrôle est assuré, sous le Clenche.
Car le Clenche couvre tout, lumière et obscurité.
Désespoir et espoir. Il est éternel, comme son créateur.
Chants populaire des trois races
Mes mots résonnent fort dans la pièce. Trop. Tout est trop fort. Et en réponse, Stevan acquiesce lentement, comme si un simple geste de sa part pouvait me faire fuir. C'est le cas.
- C'est exact. Mais si tu sais cela, tu sais aussi que nous ne vous chassons plus.
J'acquiesce, mes pensées m'emmenant rejoindre le voile des souvenirs des hommes. Car c'est de ça qu'il s'agit. Avant, le Clenche me masquait la réalité. Dorénavant, il existe un pont, me reliant à tous ceux sachant la vérité. Nous devons certainement être peu nombreux, à savoir. Mais il existe une toile invisible, nous fournissant assez d'informations pour ne pas sombrer dans la folie. Et pour survivre, dans un tout nouveau monde. Car l'humain n'est pas seul. Avec lui, les Domovoï traversent les âges, véritables maîtres sur Terre. Ils chassaient les hommes, effectivement. Pour notre sang.
Ils ont arrêté, il y a plusieurs ères de cela, quand le Clenche nous a éloignés d'eux, et que tout le monde s'est restreint à un contrôle bien plus certain. Il en demeure pourtant une peur toute primaire pour ces êtres, nous ayant persécutés de la préhistoire à l'antiquité. Puis le Clenche s'est abattu, peu avant le Moyen-âge. Et tout s'est dissous, dans une autre réalité pour nous, dans une autre vie pour eux. Cela ne veut pas dire pour autant que les Vanpirs et les Domovoï ne sont plus des prédateurs. Ils ne chassent plus, mais cela ne signifie pas qu'ils sont devenus des proies.
- C'est ce que je sais, confirmé-je, tout en collant davantage mon dos au mur. Mais je ne comprends rien. Je n'arrive pas à tout... saisir. Il y a des images, dans ma tête.
- Tu as dépassé le Clenche, m'annonce-t-il, sans que cela soit une découverte ni pour lui ni pour moi.
Je ramène mes genoux contre moi, et les entoure de mes bras, soudain bien fragile. La vérité de mes mots bourdonne dans mes oreilles, alors que cette force m'ayant permis de les prononcer disparaît petit à petit. Je m'oublie alors, me laissant aller à ma détresse. Et les larmes se remettent à couler, sans que je ne puisse rien contrôler.
- Qu'est-ce qui m'arrive, Stev ? murmuré-je. Je sais ce qu'il se passe, mais je ne veux pas comprendre. Je ne veux rien de tout ça.
Mes joues deviennent des sillons salés, que Stevan ne peut qu'observer de loin. Je sais qu'il meurt d'envie de glisser ses doigts dessus, pour mieux les effacer. Mais lui sait que je ne le laisserais pas faire. Ce n'est pas en mes capacités, pour l'heure, de le laisser m'approcher. Pas après tout ce qui tourne dans mon crâne. Dans le couloir, j'entends les voix de nos amis. Ils sont inquiets, mais n'ont eu aucun mal à m'entendre. Ils savent, maintenant, ce qui vient de se passer. Et moi, je sais que leurs sens sont bien plus développés que les miens. Qu'ils sont capables d'entendre les conversations dans la maison voisine à la mienne. Qu'ils peuvent voir dans la nuit, et à une grande distance. Qu'ils se déplacent plus vite, bien plus vite, que moi.