Chapitre 11 🥀

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De l'alliance entre l'Agence et le roi Domovoï est né le traité de sang

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De l'alliance entre l'Agence et le roi Domovoï est né le traité de sang. Un partage des ressources écarlates, pour une redistribution équitable. Du sang de Domovoï pour guérir les hommes, du sang humain pour la survie des Domovoï.

Traité de sang, alliance entre Domovoï et l'Agence pour maintenir la Grande Paix

Songeuse, en proie à une morosité qui ne disparaîtra pas de sitôt, je contemple le paysage défilant sous mes yeux, tournée vers la vitre. Baranov a une conduite fluide, et une voiture possédant tout le confort qu'il me faut pour dormir. Seulement, une seule sieste m'a suffi pour me retrouver ainsi, les yeux grands ouverts et l'esprit carburant à vitesse grand V. Mon corps, encore douloureux, ne présente pourtant que peu d'ecchymoses, face au traumatisme vécu. Je ne peux que remercier la génétique de mes ancêtres, et ma santé de cheval, qui m'évite de boiter comme un vieux canasson de course. Pour le reste, la douleur est surmontable, après quelques cachets. Un coup d'œil vers le Vanpir me présente un chauffeur concentré sur la route, écoutant pourtant sans aucun doute la radio allumée entre nous. Celle-ci, après m'avoir réveillé sur de la musique classique, a basculé sur les informations du jour, que je n'écoute, pour ma part, que d'une oreille bien distraite. Le GPS, intégré au large écran trônant sur la console principale m'apprend qu'ils nous restent encore deux bonnes heures à tuer avant la fin de notre voyage. J'étire mes jambes dans un léger grognement, avant de les replier sous moi et de m'emparer de mon téléphone. Aucun message, si ce ne sont les notifications habituelles. L'on me demande, à l'école. Je n'étais pas vraiment populaire, mais l'on se questionne sur mon absence. Sevastian m'a conseillé de supprimer tous mes réseaux sociaux, et de disparaître d'internet. En attendant que je reprenne une vie normale. Même si elle ne sera jamais normale. J'ai vu le regard de Stevan, l'ultime, avant qu'il ne me quitte à nouveau. Il y avait toute la détermination du monde, dans ses yeux chocolat. L'assurance qu'il restera dans ma vie, quoi qu'en dise l'Agence. Il est prince, mais je doute que son rang change les directives de ceux vers qui nous allons. L'Agence, la véritable patrie de ma mère.

- Stevan vous a dit si ma mère avait été mise au courant de ma... situation ? demandé-je avec une hésitation.

Une main sur le volant, Dimitri baisse le son de la radio, tout en me lançant un bref regard insondable. Tout chez lui semble n'être que secret et mystère. Si je ne doute pas que cela doit en attirer quelques-uns, je pense avoir ma dose de cachotteries pour une vie entière. Et je me demande, encore une fois, comment Stevan a pu ramener Baranov parmi ses proches. Il détone complètement, à côté de la lumière des deux frères et de la gentillesse de Markel. Même Bregolas semble davantage coller à mes amis. Dimitri, lui, est une crypte sombre, qu'aucun aventurier ayant un peu de bon sens n'a envie d'explorer.

- Non.

Sa réponse est courte, morne, et n'invite à aucune conversation. Cela ne m'arrête pas, pour la simple et bonne raison qu'il existe encore trop de zones d'ombre pour que je me taise. Parce que Stevan n'a pas pu s'attarder. Il m'a parlé seul à seul, avant de repartir pour la forteresse de son père, et m'a encouragé à demeurer sur mes gardes. J'ai eu envie, en ce court instant, de le supplier de remplacer Baranov. Je ne l'ai pas fait, parce qu'il est évident que Stevan aurait pris sa place, s'il en avait la possibilité. Ou l'aurait donné à l'un de nos garçons. À la place, je l'ai laissé m'expliquer une dernière chose. Il avait pour mission de rapporter une information, que les autres n'avaient pas besoin d'entendre. Des excuses, de la part de Markel. Une larme a roulé, venant de mes yeux. Parce qu'il s'agit de Markel et bien que sa figure monstrueuse me reste en tête, je ne peux que lui pardonner. Je les aime, ces garçons. Tous. Lorsque Seva m'a pris dans ses bras, avant de me laisser m'engouffrer dans la voiture de Dimitri, j'ai senti toute l'affection qu'il avait pour moi. Il m'a dit de faire attention, et que nous nous reverrons vite. Je lui ai répondu que je serais forte. Mais plus les kilomètres me séparent de ma maison, et d'eux, plus j'en viens à douter de mon courage.

Trois mois sous silence - L'éveil (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant