TOME 1 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE 🥀
Oublier. Il faut oublier le sang versé, oublier ce que nous avons fait. Pour l'avenir, il nous faut oublier le présent. Et le passé. Surtout le passé.
Une nuit, Séléna Brand s'éveille dans un hurlement à gla...
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Si l'on n'y prend pas garde, l'on peut confondre un Vanpir avec un humain. Ils ont le même physique, la même manière de se mouvoir. Mais de près, le Vanpir tétanise, écarte les foules. Là où l'humain se fondra toujours dans la masse, le Vanpir ne peut se cacher. Voilà l'une de ses faiblesses.
Leçon provenant des archives de l'Agence
L'ambiance pesante, installée de toute pièce par mon merveilleux garde du corps, s'installe, pour mieux s'épaissir et s'éterniser. Rongeant mon angoisse comme je peux, je réponds à quelques messages envoyés par les garçons, avant de me prendre de passion pour le règlement intérieur de l'Agence. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont pointilleux sur un paquet de choses. Après trois pages, je pense avoir compris le maître mot de cette organisation. Le contrôle. Tout est parfaitement détaillé, de l'heure du repas à celle du couvre-feu, en passant par tous les contacts à joindre pour n'importe quel problème. Et quand je dis n'importe quel problème... Les numéros défilent, de celui du plombier au serrurier. Cela me permet tout de même de me faire une autre opinion du Clenche. Même si mes amis m'ont certifié que la plupart des Agents étaient sélectionnés pour intégrer cette nouvelle vie, chose normalement interdite, il doit forcément exister des dommages collatéraux. Comme moi. Parmi eux, certains ne veulent certainement pas se retrouver sur le terrain. Alors, c'est là qu'on doit probablement leur proposer un job plus normal. Ça doit être le cas des serveurs sur le Plateau, et de tous ces gens aussi facilement joignables. Après deux heures de relecture, je finis par repousser le livret, définitivement rebuté par tous ces interdits vers lequel je vais me heurter. Mais j'obéirai religieusement, peut-être bien pour la première fois de ma vie. Parce que je connais les enjeux, et que, j'ai beau être jeune et ne rien connaître à la politique, je ne doute pas des paroles de Dimitri. Il ne dit pas ça pour me faire peur. Il le dit parce que c'est la vérité. Et c'est une bien belle nuance, que je ne suis pas près d'oublier.
- Préparez-vous, m'annonce brusquement le Vanpir, en se redressant de sa chaise.
Jusque-là demeurant dans un mutisme profond, son intervention manque de me faire sauter du lit sur lequel j'étais allongée. Je me relève en hâte, sans vraiment comprendre ce qui se passe. Neutre, il s'avance vers la porte, et je ne parviens pas à déceler les prémices d'un combat à venir. Dimitri est une tombe, jusqu'à son langage corporel. Il abaisse la serrure, et révèle un agent, sur le point de frapper. OK, un point pour les sens développés des Vanpirs... Alexandre, le deuxième agent ayant investi ma maison, abaisse lentement son poing, et fixe une seconde de trop Baranov.
- Vous êtes attendus pour le repas, nous annonce-t-il finalement.
J'attrape mon pull et m'avance vers eux, notant discrètement la tension habitant l'agent. Celui-ci n'attend pas que nous ayons fermé la porte de notre chambre pour s'éloigner vers l'escalier, bien décidé à en finir au plus vite. Manque de chance pour lui, il semblerait que nous soyons bloqués quelques jours chez lui. Trottinant dans son sillage, Dimitri se contentant d'agrandir ses foulées pour le rattraper, nous le rejoignons plus haut, tandis qu'il prend la direction de la rampe menant au Plateau. La deuxième, elle, descend vers la Cathédrale. C'est celle-ci que je prendrais tous les jours, pour me rendre à mes futurs cours. Dire que j'ai hâte est aussi ridicule que d'affirmer qu'Alexandre apprécie son boulot actuel. En silence nous remontons jusqu'au Plateau, qui s'est entre-temps paré de nouvelles couleurs. Comme pour nous faire comprendre qu'il fait déjà nuit dehors, les lumières ont été tamisées, pour nous faire profiter d'un nouvel éclairage. Plusieurs tables sont occupées, et toutes les discussions s'interrompent lorsque nous faisons notre entrée. J'aurais pu tourner les talons et partir en courant si l'attention générale m'était dédiée. Fort heureusement, ce n'est pas le cas. Et, une fois n'est pas coutume, Baranov semble s'en fiche comme de sa première chemise. Sam, installée dans un renfoncement, nous fait brutalement signe, et nous la rejoignons rapidement, sous le regard inquiet et suspicieux des agents nous entourant. J'échoue sur une banquette, Dimitri à mes côtés, tandis qu'Alexandre prend place à la gauche de sa partenaire. Elle m'adresse un sourire, que je lui rends maladroitement. Nous nous trouvons tout contre l'énorme arcade en verre, qui offre un large accès à la Cathédrale, sous nos pieds. D'ici, j'aperçois le bâtiment couvert par les Bassins, l'amphithéâtre trônant dans le fond, et les salles où se tiendra bien assez tôt mon apprentissage.