TOME 1 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE 🥀
Oublier. Il faut oublier le sang versé, oublier ce que nous avons fait. Pour l'avenir, il nous faut oublier le présent. Et le passé. Surtout le passé.
Une nuit, Séléna Brand s'éveille dans un hurlement à gla...
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Veiller sur son clan
Défendre sa famille
Protéger son territoire
Faire respecter le pouvoir
Et ne jamais, au grand jamais, défier l'autorité suprême.
Six commandements des Saigneurs Domovoï
Lorsque j'émerge enfin de la chambre, les trois hommes m'attendent dans le couloir en discutant à voix basse. À mon entrée, ils s'arrêtent et me contemplent comme si une seconde tête m'était poussée sur l'épaule.
- Quoi ? grommelé-je d'une voix rendue mauvaise après tous ces derniers événements.
- Absolument rien, réplique aussitôt le Garvalf, en tapotant la petite poche de son gilet de costume. Je me disais juste que je te préférais habillée.
Je retiens bien difficilement un hoquet de stupeur, et l'insulte filant derrière. Dimitri demeure silencieux, mais Vadim repousse Bregolas dans le couloir, dans une tape amicale.
- Insupportable animal !
Puis mon ami se tourne vers moi, m'offrant et sa main, et son tendre sourire que je connais si bien. Dans son gilet de costume des années trente, Vadim n'a jamais paru si élégant, et le vert sombre de ses habits met particulièrement en valeur ses cheveux roux. Il me faut un moment pour attraper ses doigts, la surprise passant.
- Bregolas nous a raconté ta mauvaise aventure, me dit-il ensuite, avant de me guider à la suite des deux autres. Tu penses bien qu'une autre blague de ce genre, sans contexte, lui aurait valu des remontrances plus sévères...
- Je n'en doute pas un instant, le rassuré-je en lui pinçant le bras.
Naturellement, il ne sent rien, mais fait mine d'avoir mal. Après avoir emprunté un autre corridor, en tout point semblable aux précédents, Dimitri me jette un regard par-dessus son épaule.
- As-tu pris une douche ?
Sa question abrupte me désarçonne assez pour que je mette un moment à lui répondre.
- Euh... oui. Pourquoi ?
- Pour rien... Ton odeur est étrange, c'est tout, ajoute-t-il après un silence.
Pour qu'il en vienne à le noter, c'est que ce détail n'en est pas un. Tirant sur le bras de Vadim pour m'en défaire, je rattrape le Garvalf et le Vanpir, à trois mètres de nous, pour me glisser à leur hauteur. Les sourcils froncés, je dévisage les traits impassibles de Baranov, cherchant à en savoir plus.
- Comment ça ? Sois plus explicite, pour une fois !
Mon éclat me vaut l'un de ses regards sombres, qui ne m'effraient plus tant que ça. Plus depuis que j'ai compris être amie avec des monstres.
