TOME 1 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE 🥀
Oublier. Il faut oublier le sang versé, oublier ce que nous avons fait. Pour l'avenir, il nous faut oublier le présent. Et le passé. Surtout le passé.
Une nuit, Séléna Brand s'éveille dans un hurlement à gla...
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Au sein du peuple Garvalf, l'ordre est établi de manière anarchique. Presque trop sauvage pour des bipèdes intelligents. Il y a les Alphas, une quinzaine, censés être dominés par le Suprême. Mais il n'y en a plus. En dessous d'eux viennent les simples Garvalfs. Et il y a les Wers. Mais nul n'en parle.
Hiérarchie actuelle des Garvalfs
Quoi que trafiquent le Garvalf et Seva dans ma chambre, ils reviennent au bout de quelques minutes, le visage fermé. Avant même qu'ils nous expliquent, je sais déjà qu'ils reviennent bredouilles.
- Pas la moindre odeur, me confirme le mastodonte en casant son énorme silhouette entre la cuisine et le salon. Aucune n'aurait pu m'échapper, et pourtant... il n'y a rien.
Puis il penche la tête, juste légèrement, et m'adresse un nouveau sourire. Pas frontalement effrayant, quelque part, je sens qu'il ne cherche pas à me faire peur. Juste... à me rappeler constamment ce qu'il est. Intérieurement, je me demande comment, en voyant cet énorme monstre, il est possible d'oublier sa vraie nature.
- Un odorat d'alpha, ça ne se trompe jamais, rajoute-t-il, fier de lui.
Je ne peux juguler ma surprise, et ouvre de grands yeux. Cette fois-ci le voile me prend, et m'enveloppe tout en me fournissant toutes les données prises d'autres vies que la mienne. C'est violent, soudain. Un vertige me prend, tandis que je recule, comme sonnée par le choc. J'entends du bruit, mais il n'y a plus que le sang qui pompe mes veines. Il bat la mesure, douloureusement. Car le son qu'il produit n'est pas habituel. Il n'est pas régulier, comme il l'a toujours été. Non, il est frénétique. Comme la bête que je vois face à moi. Elle n'est pas réellement dans ce salon, avec nous. Mais je peux sentir son souffle sur mon visage. La caresse de la mort sur mes joues. Mon cœur se comprime sous la peur tandis que le monstre se recule, et rejette la tête en arrière dans un cri inhumain. Un roulement de tonnerre en pleine steppe, un appel terrifiant du prédateur. Un hurlement de ralliement, pour tous ses pairs. Car ils sont nombreux. Et ils sont tous parmi nous.
- Léna ? Léna, réponds-moi !
Je cligne des yeux, et plonge dans ceux, alarmé, de mon ami. En me voyant reprendre conscience, Seva reprend un visage plus neutre, sans réussir pour autant à me masquer son inquiétude.
- Doucement, Léna. Ne te relève pas trop vite.
Perplexe face à ces mots, je prends subitement conscience du parquet sous mes fesses, et mon corps à moitié soulevé par mon ami.
- Qu'est-ce... qu'est-ce qui s'est passé ? croassé-je en fronçant les sourcils.
- Tu t'es évanouie, m'explique doucement Sevastian, en me relevant lentement, avant de me déposer sur le canapé. Dimitri t'a rattrapé avant que tu ne touches le sol.
Perdue, je jette un coup d'œil autour de moi, et remarque les deux hommes, à quelques pas de nous. Le Garvalf n'affiche que son sourire en coin, qui semble habituel chez lui. Quant à Baranov, rien dans son attitude ne montre qu'il vient de me sauver de quelques bleus. Il n'est même pas décoiffé...