Chapitre 16 🥀

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Peu d'humains dépassent le Clenche

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Peu d'humains dépassent le Clenche. Lorsque l'un d'eux le fait, il se retrouve sur la toile, visible par tous. Nous venons alors à lui, pour lui venir en aide. Car l'Agence s'unit dans la douleur de ceux passant sous le voile. De ceux découvrant le monde dans le monde.

Serment inscrit dans la charte originelle de la Prima Agence

Les monstres sont vivants et ils adorent déambuler lorsque le soleil est couché. Depuis que je suis au fait de cette réalité, je ne supporte plus l'obscurité. Alors, être enfermée dans une pièce sombre n'est en rien réjouissant. C'est pourquoi, en ouvrant les paupières, je me jette précipitamment sur l'interrupteur de ma table de chevet, grognant déjà après Dimitri, ayant visiblement refermé les volets roulants pendant que je dormais. Sauf que je n'atteins jamais mon but. Si je parviens à effleurer l'objet de tous mes désirs, quelque chose s'enroule brutalement autour de mon poignet, me l'enserrant suffisamment fort pour que je ne puisse pas me soustraire à la prise. Poussant un cri de surprise, je tente de m'en débarrasser, avant de me rendre compte que la chose est chaude. Trop pour ne pas appartenir à un corps bien vivant. La poigne, qui ne possède pourtant pas de doigts, se resserre pour me maintenir avec elle, et la panique s'enfonce dans mon esprit, me paralysant totalement. Un léger bruit de frottement se fait entendre, s'approche, avant qu'une brise ne vienne caresser ma joue. Ne vienne la lécher. Incapable de voir dans le noir de ma chambre, je fixe l'obscurité, les yeux exorbités.

- Petite, petite chose... La Bête sera bientôt là, me chantonne une voix sifflante, témoin de poumons abîmés. Et elle a hâte de faire ta connaissance.

Perdant tout contrôle en sentant sa prise se raffermir, et une langue venir à nouveau rouler le long de ma joue, je me mets à hurler à en perdre haleine. La lumière envahit brusquement la pièce, m'aveuglant un instant, mais ne m'arrêtant pas pour autant. Une main s'abat sur ma bouche, et je réagis instinctivement en la mordant férocement, frappant et repoussant tout ce qui se trouve être une menace. En réponse, un puissant juron russe s'élève au-dessus de moi.

- Séléna, ouvrez les yeux !

Mes paupières, comme répondant à l'ordre, s'ouvrent subitement, véritablement, et je tombe alors dans deux puits sans lumière. Mon hurlement cesse lorsqu'un soupir de soulagement traverse la paume de Baranov, muselant encore ma bouche. Le Vanpir attend encore quelques instants avant de s'éloigner et de retirer sa main, prudent. Il baisse alors les yeux vers celle-ci tandis que je me redresse déjà, et jette un regard circulaire à la pièce tout en enserrant mes genoux de mes bras tremblants. N'avisant que nos deux corps empêtrés dans la couverture, je renifle, tout en essuyant mes yeux larmoyants. Le Vanpir se redresse, relève la tête, et m'observe intensément. Comme s'il cherchait à me décortiquer de l'intérieur. Je baisse les yeux, préférant me soustraire à son examen. Mon attention se perd, un bref instant, sur sa main. Sur celle que j'ai mordue. Suffisamment fort pour l'atteindre au sang.

Trois mois sous silence - L'éveil (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant