TOME 1 - SAGA TROIS MOIS SOUS SILENCE 🥀
Oublier. Il faut oublier le sang versé, oublier ce que nous avons fait. Pour l'avenir, il nous faut oublier le présent. Et le passé. Surtout le passé.
Une nuit, Séléna Brand s'éveille dans un hurlement à gla...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
En Russie, l'on ne recense plus aucune trace des innommables. On dit qu'ils ont fui.
Mais que peuvent fuir les plus grands monstres de notre monde ?
Extrait des écrits d'un Agent archiviste
Les yeux fixés sur le plafond de la chambre, les cheveux coincés dans une serviette encore humide, je ressasse les propos de Dimitri, sans réellement les comprendre. Il est devenu subitement mutique, comme s'il m'en avait trop dit, avant de déclarer la fin de notre entraînement d'aujourd'hui. Apparemment, il en avait vu suffisamment pour savoir quoi faire dans les prochaines semaines. Lorsqu'en sortant de la pièce, je lui ai fait remarquer que nous n'avions pas encore abordé mon... problème neurologique, il a laissé entendre que mon corps était assez aux abois comme cela. Il n'a rien ajouté, mais j'ai eu la sensation que je devenais un peu trop odorante pour son nez délicat. L'envie de me coller à lui pour essuyer la sueur qu'il a lui-même fait couler m'a traversé l'esprit. Mais il s'agit d'une chose que je ne mettrais jamais en action. Pas si je tiens à ma vie. Pas si je suis encore saine d'esprit. Nous sommes donc rentrés dans la chambre, après un crochet à la cafeteria. Baranov s'est visiblement renseigné sur les dérogations permises pour les repas. Le nôtre nous sera servi dans notre chambre, ce soir. Lorsque j'en ai demandé la raison, en revenant dans nos quartiers, Dimitri a marmonné qu'il avait vu assez d'humains pour les prochains mois. Comme j'en ai fait partie, je n'ai pas insisté. Douchée, de nouveau propre, j'ai abandonné la salle de bain au profit de mon lit, laissant la place à mon gardien. On ne nous a pas encore amené nos plateaux, mais je sais que ça ne devrait pas trop tarder.
L'heure, ici, est maîtresse de nos estomacs. Après quelques messages échangés avec un Seva ravi de m'avoir fait passer sous les exercices de Baranov, j'ai laissé quelques mots à Stevan, sans que celui-ci me réponde. Trop occupé, à n'en pas douter. Markel faisait partie de mes notifications. Sa nature Domovoï est bien plus présente dans mon esprit que celle de son prince pour la simple et bonne raison que je l'ai vu, sous sa véritable forme. Sa mâchoire déformée, ses yeux fous sont autant de choses que je ne peux oublier. Et pourtant, lorsque je songe à mon ami, j'ai dû mal à superposer l'image du Domovoï attiré par mon angoisse avec le visage charmant que je lui ai toujours connu. Il m'a transféré quelques dossiers, contenant des informations relatives aux explications de Luka. Dimitri ou Vadim lui a sans doute communiqué la teneur de mes cours, et il n'a pas pu s'empêcher de me transmettre quelques détails importants. Je ne me jette pourtant pas dessus, me contentant de le remercier avant de reposer mon téléphone. Vadim m'a envoyé des gifs de motivation, pour mes entraînements, qui m'ont fait sourire. Et qui m'ont ramené aux paroles de mon gardien et, dorénavant, coach sportif. Il y a trop de questions qu'il a détournées. Il y a trop d'inconnus, dans nos conversations. Et je compte bien avoir quelques réponses, ce soir. Mon corps est peut-être prêt pour dormir, mais mon esprit, lui, carbure. Je sais que je ne me calmerais pas avant un certain temps. Pas avant d'avoir mes réponses. C'est pourquoi j'ai repoussé le gros paravent séparant nos deux lits. Je veux donner l'idée à Baranov, qu'en sortant de la douche, il ne pourra pas s'en sortir aussi facilement. Pas cette fois-ci.
