Chapitre 5 🥀

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L'alliance entre Bruxtia et Domovoï s'est conclue dans un drap de sang et de chair

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L'alliance entre Bruxtia et Domovoï s'est conclue dans un drap de sang et de chair. La première génération vint le jour, plus puissante que celles allant la suivre. Parce qu'avec le temps, la puissance se perdait, disparaissait petit à petit des corps robustes de cette nouvelle race. L'affinité des Bruxtias est ainsi, elle ne dure pas.

Paroles de la Geste des Bruxtias

J'ignore pourquoi, mais Dimitri Baranov est bien décidé à me prendre en chasse, dès que j'aurais effectué un mouvement, même infime. Son attention décuple lorsqu'il se rend compte que je ne bouge pas, le cœur battant à mille à l'heure, mais le corps entraîné. Véritable prédateur, il penche la tête sur le côté et m'observe à travers ses longs cils. Le Vanpir est en train de renverser sa nature, son apparence policée disparaissant au profit d'une bestialité bien plus dangereuse. À la fois subjuguée et affolée par sa posture dérangeante, je n'oublie pas les cours de respiration imposée par mon père. Ses entraînements militaires, pour me former à la vie. Et je le remercie silencieusement d'avoir fait de sa fille une guerrière. Guerrière qui demeure sous la surveillance accrue de son ami. Dans l'instant, je ne peux imaginer un scénario apocalyptique. Même s'il représente tous les dangers, Dimitri Baranov ne peut m'attaquer, car son prince lui a donné comme ordre de me protéger. Les Vanpirs ne désobéissent pas aux Domovoï, encore moins au prince. Alors, je me détache petit à petit de mon attitude glacée, pour me rasseoir sur le tabouret, sous le regard stupéfait de Sevastian. Dimitri, lui, se contente d'effacer petit à petit son cruel sourire, et de ramener ses prunelles à une constance plus normale, sans aucune lueur, sans aucun fil argenté. Des yeux aussi noirs que l'obscurité. Nous clignons tous deux des yeux, avant que Seva ne retombe sur son propre tabouret. Pour la deuxième fois.

- Que cherchais-tu à prouver ? gronde Sevastian, dont la panique se fait encore sentir. Es-tu fou ?

- Pas le moins du monde, réplique tranquillement le Vanpir, en reprenant son téléphone, abandonné sur le comptoir. Je voulais juste voir si elle était suffisamment intelligente pour tromper la mort.

- La mort ? répété-je, toujours aussi refroidie, mais plus calme.

Baranov me lance un bref regard, avant de consentir à me répondre.

- Si vous aviez poursuivi dans ce rôle de proie audacieuse, à vouloir jouer avec le feu, vous auriez fini massacré par un autre que moi. Parce que je me contrôle, et vous aussi, la tendance s'est inversée, et vous avez vous-mêmes interrompu l'échange, de la meilleure des manières. Vous avez quitté votre position de proie pour une autre, plus neutre.

Son explication, formulée en un seul souffle, ne m'apporte que deux certitudes. Celle de ne plus jamais croiser le regard d'un Vanpir, et de ne plus jamais poser de question personnelle à Baranov.

- Tout ça pour ça, ronchonne Seva, en se frottant le visage. C'était si important ?

- Il faut qu'elle apprenne vite et bien, lui répond son interlocuteur. Si nous devons passer par quelques exercices pour en arriver là, je n'hésiterais pas à recommencer.

Trois mois sous silence - L'éveil (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant