15

7 1 0
                                    

La représentation de la Sylphide a été si réussi que j'ai tapé dans l'œil de la professeure de l'Opéra de Paris, et de mon seul spectateur, Wei Xiaojian. Lui, par contre, m'avait trouvé extra d'une manière plus...personnel.

Je secouais ces pensées hors de ma tête. Dans tous les cas, nous avions une mission à accomplir, et je n'allais pas laissé ce petit incident me gâcher la vie.

Wei et moi nous penchèrent sur les vitres de l'arrêt de bus en attendant d'aller, pour de bon cette fois, chez Francis Chauvel.

Wei Xiaojian fixait l'opérette, un sourire aux lèvres. On aurait dit un enfant devant une vitrine de viennoiseries.

Il devrait passer à chose, sa danseuse n'existe même pas, "Pauvre homme, il ne doute pas qu'on vient lui ôter la vie aujourd'hui."

Il prit du temps pour réagir et se tourner vers moi, "T'es trop sentimental. Soit c'est un bon à rien soit un vieux. On ne tire pas sur les petits enfants nous, on a une morale."

Je relevais un sourcil. Il pensait que ça allait me réconforter ?

Il considéra mon air ahuri comme la fin de notre conversation et retourna à ses rêveries pleines de danseuses en tutu.

Il n'allait jamais donc se la sortir de la tête, hein ? Je soupirais.

Il se lécha la lèvre inférieure, puis s'arrêta et sortit de la poche un rouge à lèvres. Wei se l'appliqua et me surpris à le regarder, "Curieux ?"

Voilà mon ouverture ! "Pas qu'un peu. Tu ne fais pas de performance particulière, mais t'es toujours hyper flashy. Quand je te vois à côté de la Patronne, je ne vois plus son maquillage."

Il referma le bouchon dans un 'clac', "C'est parce que c'était censé être de la performance. T'es déjà aller dans un cirque.

Je secouais la tête.

"Non ? Je devrais te montrer un jour. Qu'une seule fois, parce que tu vas t'en souvenir toute ta vie. C'était ça le message qu'on voulait faire passer en tenue flashy."

"Et maintenant ? Tu as l'air toujours aussi attaché à ce style, bien que tu ne sois plus de ce clan."

"Disons que c'est esthétiquement plaisant." Il m'envoya un baiser de loin, " Tu confirmes ?"

Il avait compris ? Mes joues chauffèrent, "C'est...euh, oui."

Il éclata de rire et se moqua de mon 'sentimentalisme'. Au moins, il ne se doutait de rien.

Le bus nous interrompit et nous montions dedans. Dès que Jieung-yong et David nous apercevaient, ils s'approchèrent, "Pile au bon moment !"

Jieung yong rendait un sac en plastique illustré du logo du magasin. Wei et moi nous lancèrent des regards puis retournèrent vers les deux garçons.

"C'est des téléphones. La crème de la crème. Pour vous." Il nous donna un grand sourire.

Wei pointa le sac, "Ne me dit pas que c'est les tout derniers ?"

"Ouep , et c'est pour vous. N'est-ce pas un grand signe de camaraderie ?"

"Je sais pas, t'es pas le genre à donner des cadeaux a ta propre mère." Gloussa Wei.

Pour une fois, il ne rétorqua rien et nous donna les appareils. Un smartphone pour moi et un autre fuchsia pour Wei.

Ah ok. C'était pour ça qu'il n'avait rien dit.

Wei souffla, "Sérieux les gars ? Toujours dans votre délire de clown gay ?"

Jieung-yong et David rirent au point de se prendre des regards ennuyés de la part des autres passagers.

Du Sang sur les Pointes [Hiatus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant