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Ma décision était prise. Je me tirai de ce taudis, sans regarder en arrière.

Ma sacoche rempli de billets se reposait, relâche, sur mon lit. Je pourrais l'utiliser comme valise pour l'instant. Je le tâta et l'ouvrit. Les billets ne prenait pas plus de la  moitié de l'espace : Parfait.

Une armoire rempli de répliques des costumes de travail siégeait derrière la porte. J'en prit plusieurs et les rangea à l'intérieur.

Une minute, qu'est-ce qu'on dirait si je portais un uniforme criminel dehors? Je pourrais réutiliser ma tenue originelle, mais je ne pensais pas que la Firme a lavé et pressé l'uniforme militaire.

Je m'inspectai la cravate, repassé pour l'occasion, "Bah, tant pis. J'ai l'argent, et des vêtements à Paris, il n'y a que ça." Je fermai la fermeture éclair du sac.

Mon dos frissonna.

Ce n'était pas à cause du froid comme en Corée. La cause était moins naturelle que psychologique. C'était semblable au frisson précédant une chatouille.

Sans que personne ne te chatouille. Mais que le doigt était là, à quelques millimètres de ton dos, prêt à attaquer sans que tu puisses savoir quand.

On me regardait. Mais d'où? Je vérifiai les coins :Pas de caméra de surveillance.

Alors où? Était-il planqué à l'intérieur du mécanisme du réveil? Ou qui c'est, peut être qu'ici les portes sont transparentes en plus de s'ouvrir avec les doigts. Ou alors c'était qu'on m'entendait.

Dans mon champ de vision, une ombre bougea. Je tournai dans sa direction : la fenêtre.

Il y avait un truc qui me regardait. Une forme qui n'appartenait pas à la fausse pelouse et au faux ciel bleu de la Firme.

Je m'approchai des fenêtres, un pas après l'autre, aussi lentement qu'un escargot. Dès que j'y fus, je fermis les stores.

Je repris mon souffle.

Lorsque je repris mon travail, mon dos frissonna de nouveau. Ce n'était pas les fenêtres.

Ou alors ce n'était plus les fenêtres. Amène-t-il les armes?

Il faut que je m'en aille, et vite.

J'ouvris la porte tout doucement quand je fis la rencontre d'un œil blanc. J'en laissa tomber mon bagage, "Toi!"

Le Puma se redressa. Il me considéra de haut en me cachant le peu de lumière du bâtiment. "Sois plus prudent. Les portes n'ont pas vraiment de clé pour ceux qui ont la master pass sous leurs doigts."

Je jetai un coup d’œil à ses mains vide et compris ce qu'il voulut dire. On ne pouvait même pas avoir de la privauté, "Je vois. Ça a été un plaisir de vous voir." Je fermai la porte.

Alors que les deux pans de la porte se refermèrent, Il plongea son bras dans le trou et me souleva par le col, "Je n'avais pas parié pour que fuis aussi vite."

La porte se rouvrit.

Mes pieds ne touchait plus le sol. Je pris son bras entre mes mains fébriles, "Vous avez vraiment vu…?

"J'allais me faire un café à la cafét' quand j'ai entendu quelqu'un froisser la note. Ça ne pouvait prédire que de la désobéissance. J'ai bien fait de venir surveiller." Il froissa ma chemise.

Je déglutit, "Les gens déchirent tout le temps du papier. Ça aurait pu être un rapport déchiré."

"Le papier à lettre ne résonne pas comme le papier à impression."

Du Sang sur les Pointes [Hiatus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant