La dernière fois que j'avais mis les pieds dans le couloir, il était immaculée. D'il y a dix minutes à maintenant, on aurait dit qu'un peintre contemporain avait refait le bâtiment.
Des éclaboussures brunes tâchaient les murs. Des traces de pas rougies ornaient le sol. Et des morceaux rosées, auxquels je ne voulais pas déduire la provenance, pendaient aux murs ici et là.
Les viennoiseries remontèrent dans mon estomac.
Je baissais les yeux, et fis un pas en avant, avant de m'arrêter au son d'une flaque. Une flaque sanguine bien noire au centre. Cette fois, je dus mettre mes mains devant ma bouche pour arrêter mon envie de vomir.
Si même le sol portait les traces de la mort, alors il valait mieux que je marche la tête devant moi. La boucherie avait été transposé dans le couloir car les condamnés avaient tenté de s'échapper par l'ouverture n°43. En vain. Des personnes se battaient encore pour survivre, et il ne devait en rester qu'une demi douzaine maximum.
Je ne pouvais pas rester ici. La master card me donnera une chance.
Mon corps refusa de bouger. J'étais pourtant conscient de la situation, mais il demeura paralysé par le sang. J'essayais de soulever mes bottes mais toujours rien. Après plusieurs tentatives, je compris ce qui m'arrivait.
Le bruit de la mort m'incommodait. Les appels à la pitié, les hurlements de douleur, le déchiquetage des corps. Ces sons me submergèrent.
C'était donc ça l'ultime souffrance? De savoir qu'on y passera sans ne pouvoir rien faire?
Il y avait des gens pourtant qui pourrait nous sauver. On était qu'en dessous de leurs pied, alors pourquoi personne ne nous entendait crier à l'aide?
Je portais mes mains à mes oreilles avec succès. Au moins, je me sentais capable de baisser l'intensité de la réalité. J'avançais pas à pas, mon visage devenant bleu à chaque rencontre macabre.
Je ne voulais plus rien entendre. Plus rien voir.
Tout ce que je voulais c'était danser.
Une ombre cachant les néons au dessus de moi me couvrit. Je me retournai vers un grand gaillard agrippant un poignard pointé sur moi.
Mes yeux s'écarquillèrent.
Il abaissa l'arme blanche avant de s'arrêter complétement. Son corps se contorsionna dans des positions étranges et il fit une grimace bizarre en tombant au sol. Son arme se planta sur le carrelage.
Derrière lui se trouvait Jieung-yong, empoignant un taser faisant un bruit immonde. Il me dit quelque chose, mais mes oreilles bouchées rendait sa conversation inaudible.
Il parut énervé par ma conduite, alors je retirai mes mains de mes oreilles.
"Fils de Chihye! Regarde là où tu marches."
"Jieung-yong! Tu es vivant."
"Parce que je sais assurer mes arrières et que je ne rêve pas."Dit-il.
"Je sais comment sortir. On vole une carte à la Patronne de cette usine de torture et on se casse d'ici !"
"T'es tombé sur la tête ? Si on ne remporte pas les épreuves, on retourne chez le Cher Leader Suprême."
"On peut toujours devenir citoyen ici. Trouver un travail, je ne sais pas!" L'odeur métallique du sang et celle brulé du poignardeur me rentrant dans le nez,je me trouvai dans l'urgence de fuir, "Allez, viens fais-moi confiance."
L'autre ne bougeait pas.
"Décidément... je continue que t'y ailles ou pas." Je continuai ainsi mon chemin vers les pas de la Patronne.
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Du Sang sur les Pointes [Hiatus]
AcciónEt si une personne pacifique se trouvait forcée à travailler pour des mafieux? Yoh Song-Ho rêve de danser à l'Opéra de Paris, mais vivre en Corée du Nord complique l'accomplissement de sa quête. Voyageant illégalement jusqu'en France, celui-ci se tr...