Du Sang sur les Pointes [Hiatus]

20

Henriette traîna les pieds sur les trottoirs des Champs-Elysées. La vue du monument historique ne lui dit rien, tout comme la vue des magasins regorgeant de parfums de fleurs. Les fleurs ça lui rappelait les filles. Et Henriette avait tout intérêt à ne pas penser aux filles en ce moment car...Enfin...il n'était pas garantit qu'elle se réconcilie avec Nadine.

C'était justement à elle qu'Henriette essayait d'oublier pour la route. Elle grimaça. Nadine, Ô Nadine...Elle pourrait abandonner son badge rien que pour sentir sa main entrelacée avec la sienne. Henriette secoua la tête. Elle ne devait pas penser à ça. Zheng Tai écrivait toujours, "que les pensées positives comme négatives fabriquent notre futur réalité de vie."

Le monde environnant, lui, s'était décidé à ne pas la laisser aller à des résolutions plus raisonnable. L'univers envoya une horde de filles parcourant la ville romantique à deux. Des filles partageant la même écharpes et marchant main dans la main ? Elles étaient forcément lesbiennes. Et celles-là, qui discutait au loin ? Lesbienne aussi. Toutes les lesbiennes étaient en couple aujourd'hui. Tout le monde sauf elle. Ô Nadine...

Henriette fit face à la vitre d'une boutique de cosmétiques et, grâce au reflet néon, s'y pinça les joues, "Allez Henriette. Ce n'est rien qu'une explication avec elle, puis on rentre." Elle se les frappa, "Courage !"

les doubles portes automatiques s'ouvrirent, et deux filles en sortirent. Une avait une undercut teinté de rose, tandis que celle qui l'accompagnait portait un hidjab et des lunettes rondes d'intello. Elle lui prenait le bras en hochant la tête.

Ce ne sont que des bonne amies, tout va bien. Henriette détourna le regard. Le problème, c'est que l'être humain a une vision de 120 degré,. permettant parfaitement à Henriette d'observer un baiser entre les deux filles. La moutarde lui monta au nez, "Et merde ! J'en peux plus. Faut que j'arrête de regarder !" Elle se retourna.

"Excusez-moi. C'est de nous dont vous parlez ?"

Elle avait peut-être parlé un peu plus fort qu'elle le voulait. En déglutissant, Henriette revint vers ses deux congénères.

La fille au au cheveux tintés mit l'autre demoiselle derrière elle, "Tu veux te battre ?'

Bien sûr que non. Henriette préféra fuir. Donc elle le fit. Ce qui était sans compter la punk qui laissa sa petite amie en plan pour la courser à travers la Capitale.

Bravo Henriette, vraiment. Il n'y avait vraiment qu'elle pour faire des bourdes pareilles.

Henriette se dirigea vers le lieu où elle comptait aller : à la place du Trocadéro. Le tout était d'éviter la furie meurtrière de la jeune femme derrière elle, mais ça, c'était pas un problème pour une recrue de la police. Henriette accéléra le pas et vérifia sa montre. Il était 19 heures 30.

Quand Henriette arriva à la place tant attendue, il n'y avait que des touristes. Comment les contourner ?

Henriette dut ralentir le pas, lui laissant le loisir d'entendre la respiration saccadé de son assaillante, "Je vais te faire la peau !" Elle lui prit le dos du bomber.

Henriette s'avança alors plus loin dans la place, plus proche de la barrière entre le Trocadéro et le vide. Elle s'avança si loin que quand elle regardait en face, elle pouvait voir l'entièreté de la Tour Eiffel, et quand elle faisait descendre les yeux, le vide l'attendait.

Elles tombèrent. Le sol se rapprochait dangereusement d'elles. Quand elles s'arrêteront dans leurs courses contre la gravité, personne ne reconnaîtra leurs visages de nouveau. Elle était bien partie pour tomber la tête la première, en compagnie de son assaillante. Si ce maudit traître qu'était Yoh Song-ho ne l'avait pas roulé dans la farine, Nadine arriverait sur le lieu du rendez-vous, où Henriette lui poserais un dernier lapin, "Tout ça pour rien..." Elle posa le regard sur la jeune qui lui as sauté dessus. La pauvre n'y comprenait rien. Ainsi, Henriette tuerait deux amoureuses, bien qu'il y en avait qu'une d'entre elles qui valait la peine.