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David se teint devant nous, ne semblant nullement dérangé par la fumée émanant de l'épave qu'était devenu le 4x4. Sans espoir de nous échapper, nous fûmes donc obligé de monter dans le véhicule de David et de Lee Jieung-yong, toujours au volant de la seule voiture en un seul morceau.

Les autres me foudroyaient du regard, et je m'efforcai de regarder devant moi en avançant vers David.

Les autres me suivirent, un par un.

La portière du 4x4 enfin fermé, Jieung-yong appuya sur l'accélérateur et nous fit décamper de la scène de désastre avant l'arrivée des secours, qui ne tardera pas.

À l'intérieur, personne ne se parlait. Le silence, comme une entité corporelle, nous fermait la bouche à tous, et nous empêchait de nous regarder dans les yeux. Pour ma part, je me recroquevillai sur un siège.

Et encore, ma culpabilité n'était que minime comparé à ce qu'avait fait Jieung-yong. Ciel, je ne pouvais pas commencer à imaginer sa tourmente. Si, et seulement si il voulait s'excuser bien sûr.

David se racla la gorge et tourna la tête en direction du conducteur, "Tu devrais leur dire quelque chose."

L'attention de tous se posa sur le jeune homme tenant le volant. L'esprit du silence garda une telle emprise sur nous qu'on entendait mon cœur battre. Sans bouger, nous attendions que le prévenu d'explique.

Mais l'esprit du silence le tint aussi.

Les traits du visage de Henriette se froncèrent et elle cogna le siège soutenant le dos du conducteur, "Enfoiré ! Tu vas délier ta langue oui ? Après tout ce que t'a fait, c'est pour toi qu'on est là."

Jieung-yong pesta, "La ferme, la truie."

Henriette s'énerva aussitôt et lui tira les cheveux.

David lui prit le poignet, "Il veut se faire pardonner."

Henriette se débattit, "Il a pas l'air d'accord ton pote !"

Jieung yong serra ses doigts sur le volant, "Et c'est la flic qui dit ça ! Tu devrais dire autant pardon que moi. Si t'avais pas foutu le nez dans nos affaires, on aurait jamais recouru à ce plan débile !"

Xiaojian eu un spasme, piqué par le commentaire, "Débile ? Tu as vraiment dit 'débile' ?"

Jieung-yong s'arrêta sur une aire d'autoroute, "Bon vous me saouler tous, donc fermez la. ok ?"

Ce fut au tour de Sa Patronne d'être piqué. Elle ne rétorqua rien mais décocha la sécurité de son arme à feu.

Je m'agrippai à la manche de Xiaojian, "Non !"

Xiao posa sa main sur la sienne, "Le mal est fait. Qu'est-ce que ça nous apporterait de le buter maintenant. Entendons-le."

Quand elle rangea son arme, la tension s'échappa de mon corps. Rougissant, je retirai la main de la manche de Xiaojian.

Jieung-yong soupira, la tête enfoui dans les paumes de ses mains, "Je...J'ai pas d'excuse ni d'histoire larmoyante. J'avais besoin d'être reconnu par le plus puissant. Au début c'était vous, Patronne, mais quand j'ai compris que le plus grand était plus proche de l'Etat, j'ai pris peur et j'ai accepté l'offre de Zheng Tai."

"Quelle offre ?" Demanda Xiaojian, "Si tu le trahis, ça serait une preuve qu'on peut te faire confiance à nouveau."

David posa sa main sur l'épaule de son ami.

Jieung-yong regarda David, puis continua, "Il compte détruire enfin la Firme. Mettre la Patronne en prison et s'attribuer le beau rôle devant la société. J'aurai pu éviter la ruine qui allait de toute façon s'abattre sur la Firme. Mais ça m'intéresse plus tout ça. Je compte plus fuir les conséquences de mes actes."

Du Sang sur les Pointes [Hiatus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant