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Cette voix pareil au grincement d'un doigt sur un mur, cette voix maternelle de professeure…Ça ne pouvait venir que de la Patronne.

Son canon de pistolet provoqua en moi des tremblements instantanés.

À travers le miroir, je discernait du sang coulant depuis le centre du front. Elle baissa ses yeux  trempés d'eau et de globules rouges vers mon corps, "Étonnant de la part de celui qui m'a éjecté d'ici."

"Je croyais vous avoir…"

Ses yeux rencontrèrent les miens dans la glace.

Je baissai la tête, mais sa présence n'en disparu pas pour autant. Ça empestait la Seine et le sang, "Vous étiez en face de moi. Il était impossible de vous échapper à moins que vous soyez…"Immortelle. C'est ce que je voulais dire. Mais l'affirmer à voix haute serait envisager que me battre contre elle serait inutile, car elle viendra me confronter à l'infini, jusqu'à ce que l'un d'entre nous cède.

Elle pressa le canon froid sur ma nuque, "Contente toi de réfléchir à comment tu vas éviter cette balle là."

Je serrai mon poignet, "Non. S'il vous plaît, pas ça! Pardonnez moi pour tout à l'heure. S'il vous plaît? Mon rêve?"

"Cesses de t'agiter." Elle pressa plus son arme.

Je me paralysai.

"Ton rêve est assuré avec moi. Je te logerais, je te nourrirerais, et je te donnerai du travail. J'aime veiller sur le bien-être de les employés alors, puisque tu y tient tant, tu auras la permission de fréquenter les danseuses. Mais changes toi dehors. Je ne veux pas d'harcèlement dans mon entreprise."

Elle serait prête à changer ces propres règles…pour moi? Elle ne me laisserait donc jamais en paix?

J'inspirai et relevai la tête. Le canon montait en même temps que ma nuque. Je serrai mon poignet plus fort, surpris de ne pas l'avoir brisé jusqu'à là, et fixa la Patronne dans les yeux, "Je ne peux pas. Je ne peux pas accepter cette servitude…"

"Dois-je comprendre que tu serais prêt pour un second round?"

Non! Évidemment que non. Mais je me mordis la langue et hochai la tête à la place.

Elle désenclencha la sécurité dans un 'click'.

"Song?" On toqua à la porte et on tourna la poignée, "Comment t'as verrouillé la porte? Y'a plus de verrou depuis 9 ans!"

Je n'avais rien verrouillé du tout.

Pendant une seconde, la Patronne relâcha la pression et je pus me retourner. Mais après ces soixante petites millisecondes et appuya de nouveau son magnum 44 sur mon artère.

La montagne de déchet et de meubles poussièreux peuplant mon nouvelle espace d'habillage bloquait la porte et s'élevait jusqu'au plafond.

On toqua de nouveau à la porte, "Song. Song? Ça fait 20 minutes que tu pisses et je sais toujours pas si tu veux vivre en coloc au final." On poussa la porte, mais elle ne parvins qu'à ne faire qu'une mince ouverture, laissant entrevoir les moquettes du couloir et la couette rousse de la danseuse.

"Une alternative? Je vois." Elle me fusilla du regard, "C'est pour ça que tu hésites ?"

Je déglutit.

Elle me relâcha encore le cou et, cette fois, visa la porte que Henriette ouvrait de plus en plus, "Je n'ai donc qu'à éliminer la concurrence."

"Please, Song-chérie!" Elle poussa la porte, créant une pluie de poussière tombant du haut de la montagne, "Fais pas ta timide, tu verras que ça fait du bien de vivre avec une amie." elle poussa la porte encore et encore. L'ouverture devenait de plus en plus grande.

Du Sang sur les Pointes [Hiatus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant