19

4 0 0
                                    

La voix d'Henriette ne ressemblait en rien à ce que j'avais pu entendre d'elle. Même si elle avait prononcé mon surnom, aucune aura de bienfaisance ne sortit de sa bouche. Et pourtant, depuis que je l'a connais, j'avais pu témoigner de sa voix mélodieuse quand elle chantait mon nom, de sa voix de panique, à la je suis-en-retard-d'une-demie-heure, et enfin, l'une que j'adorais détester, sa voix lorsqu'elle prononçait mon surnom à rallonge quand elle voulait me mettre au bord des nerfs. Aujourd'hui, j'avais perdu une amie, et vu le ton de sa voix, je n'allais pas l'a récupérer de si tôt. J'avalais ma salive et contracta mes jambes, "J'étais un bon ami ? C'est une raison suffisante pour ne pas me tuer."

J'avais pas vraiment de conviction en le disant, mais...Qui tente rien n'a rien n'est-ce pas ?


Henriette me répondit d'une voix monotone, "Je ne compte pas les trompeurs dans ma liste d'amis. J'ai pris sur moi pour t'accepter la première fois car tu ne faisais du mal à personne. Mais on ne parle plus de pointes ni de tutu, je parle de vie humaine." Elle avait haussé le ton de sa voix, "Tu tues des gens pour vivre, Yoh Song-ho !"

Ses mots m'avaient fait l'effet d'une balle glacée dans la nuque, comme si elle me l'avait déjà assénée. Ces paroles pénétrèrent ensuite ma peau. Le visage de Francis me revint à l'esprit, et le dégoût premier que je ressentais pour la cheffe d'une organisation criminelle se déversa sur moi. Maman me pointait du doigt, du haut de ses deux mètres de cordes. Je me retournais vers Henriette, "Je ne suis plus comme ça ! Et...tu devrais comprendre ce que je ressens aussi, tu as tué des coéquipiers, des hommes."

Cette fois, elle cracha ses mots, "Ce n'est pas pareille !" Elle balança son arme au-dessus de mon crâne.

Je ne peux pas mourir ici ! L'adrénaline parcourut mon corps et me dicta de bouger au péril de ma vie, pour la sauver. Je lui pris son bras et tendis la main vers le pistolet.

L'objet métallique, prenant l'astre du jour, me brûlait la rétine à force de m'y concentrer. C'est pourquoi Henriette en a profité pour me donner un coup de genou sec dans l'estomac.

"Tu es un criminel. Pour notre bien à tous, tu dois mourir."

Je serrais mes bras sur mon ventre, "Mais tu aimais Song le danseur. Tu sais que j'étais sincère dans ma détermination à accomplir mon rêve."

Henriette s'avança vers moi, arme toujours prête à me descendre par le front, "Ce n'est pas vrai, tu mens ! Sinon, à quoi bon me battre ?"

J'étais au sol, affaibli par les nombreux coups de toutes ces personnes que j'avais appelé mes amis. Désormais Jieung-yong m'en voulait à mort, et Henriette me voyais comme quelque chose d'inhumain. Mon estomac me fit trembler de douleur, et j'avais des envies de pleurer. Plus personne ne me consolera d'une berceuse remplie de ballerines s'exerçant au pirouettes sous des bains de pleine lune, "S'il te plaît..."

Henriette fit la grimace, détourna le regard et me frappa la tempe de l'arrière du pistolet.

Je me soutint sur l'objet le plus robuste et le plus proche de moi, c'est à dire un lampadaire. Je le pris comme appui et me redressais. Henriette n'oserait pas me tuer, si ?

L'arrière de son arme nageait maintenant dans mon sang. Il tinta le métal d'une couleur plus foncée, ainsi que les mains de celle qui me les avait d'abord tendus. La tête baissée, je ne voyais pas son visage, mais à travers mes mèches, j'ai pu apercevoir des dents grincer et des larmes couler, "Dis-moi la vérité ! qui est-tu vraiment ? Qui est...Ce n'est pas son vrai nom n'est-ce pas ?"

"De quoi tu veux..."

"Nadine Ndongo. Je suppose qu'elle n'est pas ta colocataire. Alors dis-le moi. A qui appartenait les yeux de cette femme qui m'a abandonné ?"

Du Sang sur les Pointes [Hiatus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant