Chapter thirty three

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« -Va te faire foutre Louis, va te faire foutre.

Elle cracha ses derniers mots avec détermination et violence rassemblant alors les dernières forces qu'il lui restait. »

Elle entendit Louis crier plusieurs fois son nom comme un vieil écho déchiré dans la brume et lui courir après mais elle n'osa pas lui faire face à nouveau, elle n'en avait tout simplement plus la force et ses pas se perdirent dans le fin fond des ruelles.

C'était une soirée sans nuages mais remplie d'étoiles parsemant le ciel nuancé, les rues inanimées étaient seulement éclairées par la lumière qu'émettait le reflet de la lune et la pluie, qui tombait en fracas sur le sol, produisait un son étouffant que Mia ne put bientôt plus supporter.

Elle s'enferma dans sa Peugeot grise et laissa libre cours à ses larmes. Un trou béant s'était formé dans sa poitrine, comme ci on venait de lui arracher son coeur rouge vif qui battait faiblement. Ses jambes étaient flageolantes et ses doigts tremblaient tellement qu'elle eut toutes les peines du monde à agripper le volant.

Elle laissa échapper un sanglot déchirant et, sans même prendre le temps d'essuyer l'eau qui brouillait sa vue, démarra sur les chapeaux de roues.

Mia venait seulement d'avoir dix-sept ans mais elle était deja en mesure de conduire la voiture que son père lui avait laissé. Malgré le fait qu'elle ne l'utilisait qu'en cas d'urgence et que la salle ne se trouvait qu'à quelques minutes à pied de chez elle, elle avait préféré la prendre avec elle et, au final, elle s'en félicitait.

Elle savait que son corps n'était plus en mesure de marcher et que, si elle avait dû faire le chemin à pied, elle se serrait sans doute effondrée au sol avant même d'avoir parcouru la moitié de la distance prévue.

Les essuie-glaces usés du véhicule combattaient sans relâche la pluie qui coulait lentement sur le pare brise mais, même malgré leurs efforts remarquables, la vitre ne semblait jamais vraiment se débarrasser des torrents d'eau qui se déhanchaient le long de son carreau.

La vision de Mia était de plus en plus faible et la route de moins en moins nette mais la douleur et la peine qu'elle ressentait l'empêchaient de s'arrêter.

Elle ne redoutait ni la vie ni la mort et elle n'avait à présent plus qu'un seul et unique souhait; cesser d'éprouver la moindre chose, elle voulait simplement ne plus l'aimer, ne plus jamais aimer, ne plus jamais aimer personne.

Les mêmes questions sans réponses lui trottaient dans la tête; Comment avait-elle pu lui faire confiance? Comment avait-elle pu le laisser rentrer dans sa vie? Et tout ça malgré les nombreux avertissements qu'on lui avait donné, les nombreuses histoires qu'on lui avait raconté et les nombreuses rumeurs qu'elle avait entendu.

Le pire n'était pas la douleur de le voir se retourner contre elle, Non. C'était qu'inconsciemment, elle le savait. Elle le savait, depuis le premier jour. Elle savait comment cette histoire se terminerait, c'était ecrit d'avance.

Mia s'en mordait les doigts, elle avait été faible. Elle avait succombé à la tentation sans même prendre la peine d'y résister plus longtemps et de repousser ses limites, elle avait simplement succombé par facilité. Elle était officiellement une victime de Louis Adams, elle était officiellement une de ses victimes, et elle le regrettait amèrement.

Elle se demandait également comment un adolescent à l'apparence si tendre, avec ses cheveux d'or et ses yeux d'acier, pouvait être si diabolique? Comment dans un corps d'adolescent si angélique pouvait se cacher un tel demon? Elle savait que le monde de Louis tournait beaucoup trop vite et se consumait à petit feu mais elle, en le rencontrant, n'aurait jamais pensé que le siens partirait également en fumée de cendre et de poussière.

Il était le joueur. Le joueur qui jouait à des jeux démoniaques dans sa tête, celui qui brouillait les pistes des chemins éclairés. Il était le menteur. Le menteur qui l'avait manipulé sans relâche, celui qui avait contrôlé ses sentations, ses émotions, ses peurs et ses craintes. Le voleur, le menteur, Louis Adams. Trois demons qui n'en fessaient pourtant qu'un.

Les crissements des pneus de la voiture glissant contre le sol de béton devinrent bientôt aussi insupportable que le battement de la pluie contre les vitres. Sans même en être pleinement consciente, Mia lâcha soudainement le volant de la voiture et porta aussitôt ses mains à son visage baignant de larmes.

La peogot dérapa violemment contre le bord de la route et dans sa course, vient heurter, en plein flanc,un vieux platane qui se trouvait en retrait de voirie. Sous l'effet du choc, le véhicule fut propulsé du sol et dégringola la petite rue de pavés en effectuant une multitudes de tonneaux.

La chute dura un peu moins de cinq secondes, mais dans la tête de la jeune fille, le temps tourna au ralentit. Elle aperçut du coin de l'œil son sac lui échapper des mains et s'écraser un peu plus loin à l'extérieur de la voiture.

La vitre côté conducteur, qui ne put supporter la violence du choc, se brisa en une multitudes de fragments de verres et Mia ferma les yeux afin de se protéger un maximum des projectiles coupant qui filaient droit dans sa direction. Elle voulut porter ses mains à son visage mais elle se rendit vite compte que ses muscles ne répondaient deja plus à ses attentes. Son corps l'avait lâché.

Elle sentit des petites coupures se former au coin de ses joues et de son visage, elle sentit également son bras droit se coincer entre les lattes du siège passager, sans même comprendre comment il avait réussit à s'y nicher, et se tordre si violemment que Mia cria à s'en décrocher la mâchoire.

Elle ne s'était pas encore rendue compte que la suite de son escapade serait bien plus douloureuse que son commencement et que sa fin serait sans pitier.

Lorsque la voiture arriva au bout de la rue, elle se stabilisa enfin mais, malheureusement pour Mia, sur le capot. La jeune fille se retrouva alors immobile avec un bras complètement tordu, un visage meurtri et la tête a l'envers.

En temps normal, elle aurait sans doute attrapé un morceau de verre assez tranchant afin d'arracher sa ceinture mais cette position inconfortable la priva aussitôt de toutes réflexions. Elle sentit son sang se propager lentement dans son cerveau, elle voulut bouger et crier mais aucun son ne sortit de sa bouche et elle comprit bien vite qu'il était inutile de se débattre.

Mia n'avait jamais vu la mort d'aussi prêt et l'idée qu'elle vivait peut être ses derniers instants la terrorisait plus que tout. Elle avait longtemps pensé, qu'une fois morte, elle ne regretterait aucune décision et aucun instant de sa vie mais elle n'en était maintenant plus aussi si sûre.

Les battements de son coeur se firent plus discrets et plus lents, ses muscles se relâchèrent brusquement comme si son âme venait de s'échapper de son corps. Elle éprouva soudainement des difficultés à respirer et elle suffoqua de plus belle. Ses yeux se retournèrent tandis que sa vue prenait une teinte plus flouter. Elle ferma les paupières sans même prendre la peine de s'acharner sur son triste sort et, finalement, les regrets la dévorants, elle sombra lentement.

Elle ne l'avait pas seulement perdu lui, elle s'était perdu elle aussi.

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Hellooo,
Désolé, ce chapitre est super déprimant et nul :)

MIA?

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