Fin

352 23 17
                                    


« Elle attrapa un stylo bleu au reflet argentés d'une main tremblante et s'assit à son bureau. Les feuilles blanches déposées sur la table l'inspiraient peu mais, après plusieurs minutes, elle posa finalement sa plume sur le papier fin.

"Cher Louis..." »

Les rayons du soleil caressaient les pierres bleues de la terrasse du jardin. Aucune brise de vent ne faisait virevolter les feuilles d'un vert luisant qui pendaient aux arbres si bien que l'air était pratiquement devenu irrespirable

Louis était enfoncé dans son transat, les pieds posés sur une petite table base et le nez plongé dans son livre. Il se trouvait en Greece depuis maintenant pratiquement trois semaines et, malgré le fait qu'il était venu ici pour se changer les idées, le temps lui semblait étrangement long.

Les bruits des secondes, des minutes et des heures résonnaient dans sa tête comme le son d'un gong amplifié et cette sensation en devenait maintenant presque insupportable. Il avait l'impression qu'il était coincé dans une impasse qui n'avait ni entrée, ni sortie et que la vie qui s'échappait à présent de ses doigts n'avait plus qu'un goût fade.

Il n'en pouvait plus de rester enfermé dans cette maison mais il ne voulait pas non plus rentrer en Angleterre. Son existence n'avait plus aucun sens à ses yeux si bien que même la présence de James à ses côtés ne l'aidait pas. En vérité, la seule chose qui l'importait dans sa misérable détresse était Mia, mais Mia n'était plus la et il devait se faire une raison.

-Louis? Tu veux pas aller acheter quelques pizzas? s'écria James du haut de l'escalier qui menait à l'étage.

Non.

-Euh ouais, j'y vais.

Il soupira d'exaspération; non, il n'avait aucune envie de se lever de son siège mais après tout, une balade au supermarché ne pouvait lui faire que du bien non?

Il ôta les lunettes de soleil noire qu'il portait sur ses yeux et ferma son livre d'un coup sec sans même prendre la peine de noter la page.

148.

Il n'en avait pas besoin, cette page il la connaissait par cœur. Elle lui rappelait sa propre histoire, elle détaillait précisément l'instant et la situation dans laquelle il se trouvait. Il n'arrivait pas à la tourner et il l'avait tellement lu et relu que ses coins en étaient déchirés.

Il est vrai que le grand et dur Louis Adams n'avait pas vraiment l'habitude de se morfondre sur son sort en se plongeant dans des romans à l'eau de rose, mais pourtant, il en était bien la et en toute franchise, il n'en avait pas honte.

Le jeune homme se leva péniblement de son siège, enfila un t shirt gris sans manche et traversa le salon aux pas de course. Cet endroit qui, pendant toute son enfance, l'avait bercé en lui paraissant si magique ne lui inspirait à présent plus qu'un sentiment de tristesse et de malaise.

Il poussa la porte d'entrée, glissa son porte feuille dans la poche arrière de son jeans et attrapa ses clés de voiture.

-Monsieur excusez moi?

Louis se retourna et fit volte face à son interlocuteur. Un petit homme peu charismatique et légèrement dodu se trouvait devant lui. Il plissa les yeux et l'inconnu lui sourit à travers sa moustache.

Love,Mia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant