Chapitre 24

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Pdv Neil
décembre 1944

Aujourd'hui, on va refaire dérailler un train.

On a marché jusqu'au chemin de fer et on a patienté quelques minutes.

Yohann : Vous pensez qu'il va venir dans combien de temps ?
Hick : Yohann, je t'en supplie, soit patient un peu.
Yohann : Mais, je m'ennuie et j'en ai marre d'attendre.
Hick : Arrête de râler, on a toute la journée pour le faire.
Moi : Soyez attentifs, il va bientôt arriver.

C'est juste à ce moment là qu'il surgit.
Les explosifs en main, je les lance sur les wagons.
Les parois en bois se brisent et le train s'arrête et tombe dans le fossé.
Nous nous précipitons vers celui-ci et nous nous penchons vers les wagons pour observer ce que le train transportait.
Je glissais ma main dans la fente et je trouvais des tas de munitions.
Mes camarades firent de même et sortirent eux aussi des grenades et des balles.

Moi : C'est dingue, il en a à foison.
Hick : Bonne nouvelle, on n'aura plus besoin de s'en procurer pour longtemps.
Yohann : Ne te réjouis pas trop vite, on ne pourra pas tout emporter.
Moi : On va prendre le maximum. Yohann, fouille les wagons restants et dis-nous s'ils contiennent des objets intéressants.

Une heure plus tard, nous repartons avec un sac chargé de balles, de revolvers, de grenades et de boîtes d'allumettes.

Le soir, nous rangeons notre récolte et nous essayons les nouveaux revolvers. Silver et Jug écrivent des articles de presse, même si nous avons arrêté d'en vendre.

Je leur vient en aide lorsqu'ils sont à court d'idées. Mais, cela n'arrive quasiment pas. Il faut avouer que Silver a beaucoup d'imagination et que Jug sait très bien écrire. Il trouve toujours les bonnes tournures de phrases.

Vers 22h, nous pensons qu'il est l'heure de dormir. Nous nous allongeons sur nos couvertures qui nous servent de lit. Chacun a la sienne. Nous sommes assez serrés, mais pas trop non plus.
Je suis entre Jug et Yohann.

Comme je n'ai pas sommeil, je me lève et sors du refuge. Je m'asseois dans l'herbe et regarde le ciel étoilé.

Jug se joint à moi.

Moi : Qu'est-ce que tu fais là ?
Jug : Je n'arrive pas non plus à dormir. Je peux rester avec toi ?
Moi : Si tu veux.
Jug : Dis-moi, pourquoi tu as rejoints la Résistance ?

Je me concentrai pour retracer mon passé.

Jug : Tu n'es pas obligé de me le dire...
Moi : Je vais tout te dire, t'en fais pas.

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Pdv Neil
juin 1940

- La France a perdu une bataille ! Mais la France n'a pas perdu la guerre.
Les Chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. 
Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujour-

Moi : Monsieur, pourquoi avez-vous coupé la radio ? J'étais en train d'écouter.
Professeur : Tout cela, ce n'est que des sottises.
Moi : C'est faux. C'est la réalité.
Professeur : Ne sois pas naïf, tu sais bien que la propagande est partout. Que ce soit des affiches ou des discours.
Moi : En effet, mais c'est la propagande nazie qui est présente. Ce que j'étais en train d'écouter n'avait rien à voir.
Professeur : Peut être, mais il ne faut pas croire ce genre de choses. Je ne sais pas qui t'as mis ces idées en tête.
Moi : J'ai le droit de penser ce que je veux et ce n'est pas vous qui allez décider à ma place.

Après avoir dit cette dernière phrase, j'ai tourné le dos à mon professeur et je suis rentré chez moi.

Le soir, j'ai quand même pu réécouter le discours et ma décision était prise. J'allais arrêter mes études jusqu'à la fin de la guerre et m'engager dans la Résistance.

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21 janvier 1942

Aujourd'hui on devait livrer des explosifs à un autre groupe.
Nous avons pris les vélos et nous les avons cachés sous la selle.
J'étais derière, je pédalais plus doucement. Nous avançons petit à petit dans la forêt.
Soudain, je vis au loin mes camarades freiner. Je me demandais ce qu'ils faisaient, il n'y avait aucune raison de s'arrêter. En m'approchant un peu, j'apperçu des miliciens.
Et merde !!!!
Je commence à paniquer et je décide de prendre un autre chemin. Je tourne à droite en espérant d'être discret. Manque de chance, un milicien m'a repéré et se dirige vers moi. Je roule le plus vite possible.
Je me retourne et je vois que j'ai semé le milicien.
Mais quelques secondes plus tard, mon vélo heurte une racine et je m'éttale sur le sol.

- Vous pensez qu'il n'a rien de cassé ?
- Non, il a juste des bleus mais rien de grave.

J'ouvre doucement les yeux et je me retrouve face à Isaak, celui à qui j'ai déjà livré des munitions.

Isaak : Neil, que s'est-il passé ?
Moi : Mes camarades ont étés arrêtés. J'ai pu me sauver mais pas eux.
Isaak : Tu es le seul survivant du "cercle rouge". Comme il n'y a plus de personnes pour lutter à tes côtés, je vais t'envoyer en France.
Moi : Mais pourquoi ?
Isaak : Je pense que tu trouveras plus de clans qui pourront t'accueillir. Moi je ne peux pas faire cela. Nous sommes nombreux et je ne suis pas capable de gérer un groupe de 12 personnes.
Moi : Et comment vais-je me rendre en France ?
Isaak : Tu prendra le bateau. Je connais quelqu'un qui en possède un.
Parles-tu français ?
Moi : Oui, j'ai appris le français pendant trois ans au collège. Je saurai me débrouiller.
Isaak : Bien. Tu partiras après demain.  Je te conseille de préparer quelques armes de côté.

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novembre 1942

- Bonjour Messieurs, Dames. Nous nous retrouvons aujourd'hui pour discuter sérieusement. Les chefs de presque tous les groupes se sont réunis ici. Je les remercie d'être venus. Je voudrais leur demander de me dire leurs problèmes s'ils en ont et leurs actes qu'ils font.

Tout le monde prit la parole un à un.
Lorsque mon voisin eut terminé, je faisais un bref résumé de ce qui s'était produit ces derniers temps. On m'avait incrusté dans un autre groupe le temps que je trouve quelqu'un.

- Nous ne faisons partie d'aucun clan, Monsieur. Nous sommes peut-être une solution pour votre problème.

C'était un jeune homme qui a parlé. Il quitte le coin de la salle pour se rapprocher de moi. Il est accompagné d'un autre garçon qui est probablement son ami.

Il paraît très jeune. Je dirais qu'il a dix-sept ans au maximum.
Il se place devant moi et me tend la main.

Inconnu : Bonjour Monsieur, je m'appelle Sylvester. Et voici mon ami Matt.
Moi : Bonjour Messieurs. J'ai cru comprendre que vous cherchez un clan ?
Matt : En effet.
Moi : Je suis seul, tous mes camarades se sont faits arrêter. Je vous propose de recréer un nouveau groupe à trois. Nous essayerons d'agrandir le clan.
Sylvester : C'est une très bonne idée que vous avez eu. Nous acceptons votre proposition.

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Jug : Eh ben, quelle aventure.
Moi : Et toi ?
Jug : Quoi "et moi" ?
Moi : Tu voulais lutter contre l'occupant ou simplement rester avec nous parce que tu retrouverai seul sans nous ?
Jug : Un peu des deux. Bien sûr, je suis contre les ennemis, ils m'ont enfermé dans le ghetto et m'ont arraché ma famille.
Moi : Mon pauvre.
Jug : C'est clair.
Moi : Tu me raconteras aussi ton histoire ?

Il ne répondit pas car il était à moitié endormi. Je m'allongeais dans l'herbe et j'observais le ciel noir, parsemé de points blancs miniatures.

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