Chapitre 34

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⚠ violence et torture

Pdv Jug
novembre 1945

Dans ma boîte aux lettres, j'ai reçu une très grosse enveloppe. Je me demande bien ce que ça peut être.
Je déchire le papier et je découvre un carnet avec une couverture noire.
Dans le coin de la première page, est écrit un nom que je connais très bien : Leon Juginski.

Ce cahier aurait appartenu à mon père. D'après la première date inscrite, il l'aurait commencé à l'écrire juste après sa déportation vers les camps de la mort. Je feuillette les pages et commence à le lire.

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Pdv Leon Juginski
février 1942

J'ai décidé de tenir secrètment un journal intime. J'écris dedans seulement quand j'ai le temps. C'est à dire, le matin lorsque je suis réveillé plus tôt que les autres.

J'ai été choisi par les Allemands le onze janvier 1942, après avoir vécu un an et demi dans le ghetto de Lodz.
Ce jour là, les SS sont venus et nous ont sélectionnés. Ils passaient entre les rangs et pointaient du doigt les personnes qu'ils voulaient déporter.
Lorsque mon tour fût arrivé, je suivis les autres en silence. Les Allemands nous ont dirigés vers le chemin de fer et nous ont fait montés dans des wagons en piteux état. Je ne peux pas dire combien de temps je suis resté dans ce train, mais le voyage a été très long et fatiguant.

Quand la porte du wagon fût enfin ouverte, nous nous sommes précipités à l'extérieur. Des SS et policiers sont venus et nous ont séparés en deux colonnes. Une avec les hommes et une autre avec les femmes et les enfants.
La file avance et des dirigeants du camp nous ordonnent de nous déshabiller en faisant du tri avec nos vêtements. Ensuite, nous entrons dans une salle qui est appelée : «bains». Lorsque nous marchons dans celle-ci, de l'eau nous recouvre les pieds. Nous attendons sagement jusqu'à ce qu'un infirmier vienne nous raser.

Une fois l'opération terminée, nous sortons des bains et des Kapos nous inscrivent dans les registres et nous donnent notre tenue rayée avec notre numéro cousu dessus et une étoile jaune.

Une fois l'opération terminée, nous sortons des bains et des Kapos nous inscrivent dans les registres et nous donnent notre tenue rayée avec notre numéro cousu dessus et une étoile jaune

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légende photo : Différentes couleurs des étoiles cousues sur les tenues rayés. La couleur dépend de leur "motifs" pour lesquels les prisonniers sont enfermés.
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mars 1943

Cela fait plus d'un an que je suis au camp. J'ai beaucoup de mal à me reconaître lorsque je passe devant un miroir. J'ai les joues creusés, les cheveux secs et abîmés, la peau toute déshydratée et les lèvres gercées par le vent.

Je suis un "Sonderkommando"* comme l'appellent les Allemands.
Je travaille du matin jusqu'à coucher de soleil, sous la pluie et le vent. Les jours sont épouvantables. Nous manquons de repos et de nutriments. Mais ce n'est pas cela le plus dur. Les SS m'ont envoyé aider mes camarades à déblayer les corps des personnes gazés. Malheuresement, c'est devenu mon quotidien. Voir tous les jours des cadavres de mes frères et sœurs me dégoûte.

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