Chapitre 27

510 25 3
                                    

Tout était sombre autour de moi.

Il n'y avait rien si ce n'est une voix :

"Elyuin Newgate, tu porteras désormais la marque des ténèbres."

Je fut maintenue au sol par une force invisible... ou plutôt une chose qui me murmura à l'oreille :

"Elle te rongera peu à peu jusqu'à t'anéantir sans te laisser la moindre chance."

Le rire de Teach retenti alors partout autour de moi. Il était omniscient, il m'encerclait.

Je me réveilla précipitamment, une douleur aiguë me traversa le poignet.

Je m'agrippa le bras, comme pour tenter de réfréner la douleur, mais sans succès.

Quand elle se stoppa enfin, je regarda mon poignet, sans oser enlever ma main qui le couvrait, comme si j'avais peur de ce que je pourrais y découvrir.

Je leva un doigt. Puis l'autre. Puis finalement tout ma main et poussa un soupir de soulagement en constatant qu'il était normal... si ce n'est la petite marque que m'avait laissé Teach en mourrant.

Je me détendis un peu et constata finalement que je n'étais pas dans ma chambre. J'avais passé suffisamment de temps à l'infirmerie pour la reconnaître, même dans le noir.

Je baissa le regard vers mon corps : mes bras, ma poitrine et ma jambe gauche étaient couvertes de bandages.

Je sortis de mon lit doucement et sans prendre le temps de mettre des chaussures, je sortis de la pièce. Je constata que me déplaçais plutôt librement, mes blessures semblaient avoir bien cicatricées... Mais combien de temps avais-je passé dans le coma ?

Je sortis sur le pont et constata qu'il faisait nuit noire. Ils devaient tous dormir. Devrais-je les laisser dormir ?

Mon premier instinct fut de réveiller Marco, mais j'hésita.

La mort de Barbe Noire allait certainement nous libérer d'un poids, plus de risque de voir la mort emporter l'un de nous... nous allons pouvoir nous concentrer sur autre chose.

Je baissa le regard vers mon poignet : j'ignorais encore de quoi il s'agissait précisément mais j'avais le sentiment que si je lui en parlais, une nouvelle ombre allait obscurcir nos relations.

Je fis donc le choix de ne pas lui en parler et toqua doucement à la cabine d'Archmé :

- Archmé ?

Aucune réponse.

Je toqua, plus fort cette fois :

- Archmé ?!

Je resta un moment devant sa porte puis entendis finalement le grognement sourd d'un animal féroce. Je fronça les sourcils et posa la main sur la poignet de la porte.

Au moment où j'allais entrer, celle-ci s'ouvrit pour me laisser apercevoir ma seconde, les cheveux ebouriffés, les yeux à moitié fermés et grognon.

Archmé avait toujours eu le sommeil lourd.

Une fois son esprit extirpé des méandres du sommeil, elle écarquilla les yeux en me voyant :

- Elyuin ? Tu es enfin réveillée !

Sans me laisser le temps de répondre, elle se jeta à mon cou.

Je me mis à rire doucement :

- Doucement Archmé, tu veux me réexpèdier dans le coma ou quoi ?

Elle ne me libéra pas pour autant. Alors que je sentais qu'elle allait hurler pour réveiller tout le Moby Dick, je lui plaqua ma main contre la bouche :

Pas de jaloux, je déclare que Barbe Blanche aussi a une fille !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant