Doute

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Deux jours passèrent, et la mère des garçons se réveilla.

La joie n'en fut que grandissante pour la famille canadienne. Rassurés par les médecins, les garçons s'autorisèrent alors à occuper leurs vacances.

De son côté Alaïs avait terminé son stage et rejoint sa famille, à Menton, à trente minutes de Monaco. Elle avait promis à Finn de revenir passer le weekend avec eux, sans même lui demander si cela les gênait. Leur amitié d'enfants avait été si simple...il semblait que les années ne l'avait pas fait vieillir.

Ce Samedi, lorsque Finn ouvrit les yeux, ni son réveil, ni les doux rayons de soleil ne l'avaient tiré de ses rêves. Non. C'était simplement Nick, qui sautait sur son lit en hurlant.

Le jeune marmonne quelques insultes adressées au fou qui lui servait de frère, avant d'enfouir sa tête dans son oreiller, espérant se rendormir à la seconde.

« Allezzzz Finnouuuuu, debouuuuut ! Il a neigé, tu y crois à ça ? Il neige au bord de la mer, c'est génial ! Tu sais ce que j'ai envie de faire, demanda-t-il tout en continuant de sauter sur le lit, j'ai envie de faire de la luuge !

- Nick sérieux, casse-toi. Vas faire tes bonhommes de neige, je veux juste pioncer.

- Ah, bon. Ben tant pis alors, je dis à la demoiselle de rentrer chez elle.

Finn, allongé dans son lit face au mur ouvrit grands les yeux. Merde.

« Toujours aussi râleur le matin à ce que je vois » dit alors la concernée avant de rire.

La voix le fit s'asseoir sur son lit, si brusquement qu'il se prit la main de son frère qui avait anticipé la réaction de Finn.

« Hey, aïe! Nick, tu es un homme mort !

- Attrape-moi si tu peux, dit l'aîné en partant avant que son frère ne lui attrape les jambes, le faisant basculer sur lui.

« Aïïe » font les deux frères à l'unisson alors que leurs têtes se cognent.

- Dégage !

- Non, c'est toi qui m'a tiré, dégage toi !

- Vous n'avez pas changé. Et c'est pour ça que je vous aime. Spidermaaan, cria Alaïs avant de se mettre à courir et de sauter sur les garçons.

- Heyy, cria Finn dans un souffle, arg, vous êtes lourds ! Guys sérieux !

Les trois jeunes riaient aux éclats, quand le père fit son apparition devant la porte.

- Oh ! Bonjour Monsieur Wolfhard ! Vous voyez, on a pas perdu les bonnes habitudes haha !

- Bonjour Alaïs. 

Son ton était sérieux, un peu trop même selon Finn.

- Bonjour Papa, tu peux sourire tu sais ! Dit alors Finn d'un air moqueur.

- Finn, Nick, je vais voir votre mère. Alaïs, tes parents sont au courant que tu es ici ?

- Sérieux, Papa, on a plus huit ans ! lança Finn à son père, avant de se laisser retomber en arrière sur son lit.

- Oui oui Monsieur, ne vous inquiétez pas, j'ai laissé un mot parce qu'ils dormaient encore !

- Bien, à tout à l'heure.

Il ferma la porte.

- Non, mais sérieux, c'est quoi son problème avec toi ?

Finn plaça son avant-bras sur son front et fixa le plafond, semblant chercher la réponse à sa propre question.

- A l'hôpital il te regardait trop bizarrement, et maintenant il te parle comme s'il ne te connaissait pas ! C'est du délire !

- T'inquiètes pas Finn, c'est...c'est normal.

- Et en quoi c'est normal tu m'expliques ?! L'adolescent la regarda dans les yeux, en quête d'une réponse valable.

- Je, euh, ça...ça fait longtemps qu'il ne m'a pas vu.

- C'est bien ce que je disais, c'est du délire, répondit Finn avant de reposer son regard sur le plafond, déçu.

- Bon les jeunes, annonce Nick en se relevant, ce n'est pas le tout mais on a une piste de luge à trouver nous !


A l'hôpital

Monsieur Wolfhard venait d'arriver et frappa doucement à la porte de la chambre. 

- Oui?

Il poussa la porte, adressant un sourire à son épouse allongée, presque aussi blanche que les draps du lit médical.

- Comment tu te sens ma chérie ? Ils t'ont dit combien de temps ils allaient te garder encore... ? Demanda John Wolfhard avant de s'asseoir auprès d'elle.

- Mieux, beaucoup mieux qu'hier déjà. Ils veulent me garder jusqu'à demain soir, par sécurité apparemment. Comment vont les garçons ? Finn va mieux ?

- Ils vont bien.

- John. Je sens bien que tu ne me dis pas tout depuis que je suis réveillée. Sérieusement. Comment vont nos fils ?

L'homme soupira.

- Ils vont bien Holly, vraiment. C'est simplement que... Alaïs est ici.

- Quoi ? Alaïs Brona ?! Mais comment, Finn l'a contactée ?

- Non, elle faisait un stage ici et elle a croisé Finn en allant vérifier ses constantes...

- Attends, elle est ici, à Monaco ?

- Oui, ses parents n'habitent pas très loin apparemment...

- C'est fou...

La mère des garçons n'en revenait pas. Cette nouvelle semblait la chambouler.

- Bon. Ecoute John. Notre fils est grand maintenant. Et Alaïs n'y est pour rien dans cette histoire, tu le sais pertinemment. Cette fille est une perle. Que tu aies voulu protéger Finn lorsqu'il avait huit ans est une chose, et tu as réussi. Mais à présent il peut faire ses propres choix, tu en as conscience.

Le père semblait contenir la colère qui montait en lui.

- Holly, dit-il, leur fille pourrait reproduire le même schéma, elle a été plongée dans ce climat pendant toute son enfance.

- Laisse-leur une chance, s'il te plaît. Je pense que c'est une bonne chose...tu le sais, je dis toujours être persuadée que les choses n'arrivent jamais par hasard. Finn a bien trop de choses en tête en ce moment, et il n'a plus l'occasion d'avoir de vrais amis en dehors des tournages...s'il te plaît John, lança-t-elle à l'égard de son mari, avec un regard insistant.

L'homme mis du temps à répondre, mais sa réponse était assurée, claire, et sans hésitation.


- Très bien, je leur laisse une chance. Mais au moindre doute Holly, au moindre doute, et même si je dois le forcer, je prends mon fils avec moi, le ramène à la maison, et lui coupe toute chance de contact avec elle, comme à l'époque. 

Finn Al Où les histoires vivent. Découvrez maintenant