Trois jours.
C'est le temps qu'il restait aux Wolfhard avant leur retour à Vancouver.
John Wolfhard était mort.
La douleur au sein de la famille était inconcevable.
Madame Wolfhard avait été hospitalisée par sécurité, le risque de rechute, due au stress immense provoqué par la nouvelle, était présent.Finn avait passé plusieurs jours à l'hôpital.
Il avait une commotion cérébrale, plusieurs côtes cassées, et une fracture importante au poignet droit, qui lui avait valu plusieurs opérations.Ce matin, il ouvrit les yeux, toujours dans cette chambre d'hôpital.
Ces murs blancs agressaient quotidiennement son regard.Quelqu'un frappa doucement à la porte, Finn ne répondit rien.
La porte s'ouvrit sur les gestes prudents de sa Maman.- Bonjour mon chéri.
Sa voix était faible. Elle venait de pleurer, et semblait se contenir devant son fils.
Finn lui, semblait ne plus pouvoir pleurer.
Sa tristesse avait laissé toute la place à une colère démesurée.
Il culpabilisait, se sentait coupable de la mort de son père.
Et surtout, le simple fait de repenser à son enlèvement suffisait à réveiller son envie de violence. Une violence qui s'adressait au père d'Alaïs.Alaïs était passée chaque jour voir le jeune homme.
Parfois, ils avaient discuté de choses banales, et à d'autres moments ils étaient restés silencieux.
Mais ils n'en avaient pas reparlé. Ils n'avaient pas ré-abordé le sujet principal de ces derniers jours.Ils n'avaient pas non plus ré-évoqué la question de Finn concernant leur amitié.
Alaïs estimait que ce moment n'allait plus avoir lieu maintenant.
Elle ne le méritait pas, et lui souffrait trop. Elle avait donc décidé de le laisser repartir, de le laisser se reconstruire à Vancouver avec sa famille. Elle allait à nouveau couper les ponts, mais pour lui permettre d'aller mieux cette fois.La mère de Finn s'approcha du lit, tirant l'adolescent de ses pensées.
- Bonjour Mam. Répondit le jeune sans lui adresser un regard.
- Je t'ai apporté ton costume Finn.
Il leva les yeux vers elle.
Il avait oublié. Il observa sa mère, vêtue d'une robe noire. Elle avait fait l'effort de mettre quelques bijoux, et Finn remarqua que chacun d'eux avaient été un jour un cadeau de son père.
Ses yeux étaient maquillés d'un peu de mascara, mais qui jamais ne pourrait dissimuler la tristesse de son regard.
Malgré tout, Finn trouvait sa mère magnifique.
En la regardant, il réalisa à quel point il tenait à elle.
Jamais on ne prend assez de temps pour exprimer notre affection envers les personnes que l'on aime.
Personne n'a le pouvoir de savoir à quel moment tout s'arrête.- Je t'aime Maman.
Son regard fixait intensément les yeux de celle qui lui avait donné de vivre. Il sentait que les larmes s'échappaient de ses yeux, mais cela n'avait plus d'importance.
Sa mère tenta un faible sourire, mais étouffant un sanglot, elle porta une main à sa bouche avant de pleurer sincèrement.
Elle s'approcha de son fils et l'entoura de ses bras.
- Moi aussi Finn, moi aussi. Ton père t'aimait tant. Ils vous aimaient tant.
Les sanglots de la mère et du fils se mêlaient aux bruits lointains de l'hôpital, et ils restèrent ainsi quelques minutes, dans les bras l'un de l'autre.
Une fois sa mère partie, lui indiquant qu'elle l'attendait à l'entrée, Finn se leva.
Il toucha d'une main le tissu du costume. C'était une veste rouge. Son père l'affectionnait tout particulièrement. Il lui avait toujours dit qu'il n'aimait pas les costumes noirs.
- Tu ne m'as pas laissé le temps de te dire au revoir.
Il serra les poings. A nouveau, sa tristesse s'exprimait en colère.
Il refoula alors ses émotions pour se concentrer sur son costume.Malgré son plâtre, Finn réussi à s'habiller.
Se regardant dans le miroir, il se surprit un instant à reconnaître en lui des traits de son père.
Pourquoi réalise-t-on tant de choses seulement après la mort d'un être cher ?...Finn passa sa main valide dans ses cheveux, pour tenter de leur donner un minimum de discipline.
En rejoignant sa mère, il s'aperçut que Nick et Alaïs étaient assis avec elle. En le voyant, les trois se levèrent d'un même mouvement.
Nick lui donna une étreinte, puis il parti vers la voiture avec sa mère.Alaïs s'approcha doucement et le pris dans les bras.
Elle n'arrivait pas à se dire que dans trois jours, elle ne le verrait plus. Mais sa décision était prise. Alors, elle profitait de chaque instant présent, pour tenter de lui apporter le peu de réconfort qu'il pouvait recevoir.Elle sentit les bras de Finn se serrer autour d'elle, un peu plus fortement qu'habituellement.
Elle avait l'impression que cette peine était si grande, qu'elle en devenait contagieuse.
Elle pleura silencieusement, la tête au creux de l'épaule du jeune homme.- Ne pleure pas Al, je ne veux pas te voir triste pour moi, s'il te plaît.
Alaïs ne savait pas quoi répondre. Cette phrase était sincère, mais elle la trouvait dure. Elle se surprit elle-même de la spontanéité de sa réponse.
- Laisse moi pleurer Finn. Ce que tu traverses est inconcevable pour moi. Et je tiens trop à toi pour ne pas me sentir touchée. Je suis désolée que tu ne veuille pas me voir pleurer, mais je ne peux m'en empêcher, ce que tu vis est injuste. Ça aurait dû être...mon père.
A l'entente de ces mots, Finn eu un mouvement de recul et se sépara de l'étreinte d'Alaïs.
Son regard se durcit. Il n'en avait jamais voulu à Al.
S'il avait pu vouloir la mort de son père, ça n'aurait été qu'en rapport avec la mort du sien.
Mais jamais il n'avait eu ce souhait de vengeance envers elle.
Et jamais plus il ne souhaitait la voir pleurer.
A cet instant, il se fit la promesse de ne jamais plus perdre contact avec elle.- Al, je t'interdit de penser cela. Ton père...le soupir de Finn était tremblant...ton père...
- Finn !
C'était son frère. Il s'approchait d'eux d'un pas rapide.
- Je suis désolé...je crois qu'on ne pouvait pas espérer que la presse ne s'emparent jamais de la nouvelle...ils sont dehors, ils t'attendent de pied ferme. Le chauffeur fait le tour avec Mam, on va essayer de passer par l'arrière.
Il plaça ses mains sur les épaules de son frère.
- Je veux que tu en fasses abstraction pendant l'enterrement, Finn.
Je pense qu'ils seront là.
Mais concentre-toi sur Papa...et sur nous, s'il te plaît.
Ne les laisse pas nous gâcher cet instant.Finn les détestait. Il baissa les yeux.
- Ils n'ont vraiment aucune empathie. T'inquiète, je ferais de mon mieux Nick, pour Papa.
Allons-y.
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Finn Al
FanfictionUn beau jour d'été. Deux enfants jouent dans un parc. Leurs sourires innocents sont si beaux. Ils n'ont pas conscience. Ils n'ont pas conscience que la vie est fragile. Ils ne savent pas encore que parfois, elle ne tient qu'à un fil. Non, ils sont...