L'arme

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M. Wolfhard finit par enfoncer la porte.
Il se retint au mur en face en entrant, puis repris équilibre.

D'un regard empreint d'une détermination sans limite, il balaya la pièce, et ses yeux s'arrêtèrent sur son fils.

Il se figea.

- Mon Dieu Finn. lâcha-t-il avant de s'élancer vers le jeune homme, qui était en train de perdre à nouveau connaissance.

Il posa ses deux mains sur les épaules de son fils et le secoua doucement.
Il était mal en point, et avait plusieurs plaies qui saignaient encore sur le crâne, et de multiples contusions.

Finn, comprenant que son père était devant lui, rassembla toutes ses forces pour relever la tête vers lui.

- Papa...Il...faut....Tu dois...partir. Je...je t'en prie...

- Non, cette fois ci je ne fuirais pas. Où est-il ? Personne ne touche à mon fils sans en subir les conséquences !

Finn parvenait tout juste à garder les yeux ouverts.
Pourtant, il plongea un regard suppliant dans les yeux de son père. Il savait qu'il ne partirait pas.
Un sentiment d'abandon le gagna, et, sentant ses nerfs lâcher, il laissa échapper des sanglots.

- Finn. Je ne peux pas lui permettre de te faire ça, et, de mon côté, tranquillement prendre le risque de te perdre. Dis-moi où il se trouve.

Finn senti sa crainte et sa tristesse se muer en colère. Décidément, ce produit ne lui était pas d'une grande aide pour s'exprimer.

- Papa ! Hurla le jeune sans savoir comment, Tu n'as...aucune chance ! Tu..tu comprends ?! Au...cune...chance...

La raison l'abandonnait, il laissa sa tête s'embrumer, ferma les yeux, et perdit finalement toute conscience de la réalité.

Son père serra les mâchoires.

- C'est ton ravisseur qui n'aura aucune chance, Finn, crois-moi.

Il baissa doucement les yeux vers sa main droite, qui tenait fermement le revolver qu'il avait trouvé quelques jours auparavant, chez un ami qui travaillait comme garde du corps.

Il semblait tenir l'arme comme s'il elle pouvait s'échapper de sa main à tout instant.

En suis-je vraiment capable...

Il releva la tête vers son fils, et senti l'adrénaline le gagner à nouveau.

Pour toi Finn. Pardon, mais il le mérite amplement.

« Bonsoir John. »

Cette voix.

La pathologie qui habitait l'esprit de cet homme semblait transpercer chaque syllabe qui sortait de sa bouche.
M. Wolfhard ne se retourna pas, il tentait de maîtriser la rage qui montait en lui. Il ne voulait pas que cela soit trop rapide. Cet homme méritait de souffrir.

Il s'étonnait lui-même, se disant que l'amour d'un proche...un tel sentiment pouvait faire dépasser toutes les forces dont on se croirait capable pour maintenir en nous les limites du raisonnement humain.

Ce raisonnement, qui nous fait associer le meurtre et la torture à une aberration évidente.
Il semblait que ces limites commençaient à lâcher prise.

Il respira doucement, tentant de rassembler ses idées, sans succès.

- Comment vas-tu ? Continua le père d'Alaïs dans son dos. Ta femme ? Les enfants ? Oh, pardon, Finn n'a pas l'air en forme !

Sans lâcher l'arme, mais sans comprendre avec quelle volonté ses muscles s'activèrent, John se retourna et se jeta sur Billy en hurlant.

L'homme lui attrapa les poignets et le renversa au sol avec une facilité déconcertante.

M. Wolfhard n'hésita pas, et d'un coup de jambes, invita violemment son adversaire à rejoindre aussi le sol.

Surprit, Billy Brona n'eut pas le temps de venir voir le geste arriver et se prit plusieurs coups dans le visage.

S'en suivi une lutte acharnée, ponctuée de multiples insultes haineuses de la part du père de Finn.


Alors que les coups fusaient encore entre les deux hommes, un coup de feu retenti.

Finn Al Où les histoires vivent. Découvrez maintenant