Finn Al

Amis?

Point de vue : Alaïs

Je resserai mon étreinte autour des épaules de Finn. Il ne criait plus, mais ses pleurs étaient tout aussi bouleversants.

Je pleurais aussi. J'avais peu connu leur père.
Mais j'avais conscience du malheur qui allait à présent gagner cette famille. Brisée à cause de mon père, et par lui, à cause de moi.

Les sanglots de Finn secouaient mes bras. Il s'était recroquevillé et avait mis sa tête entre ses mains.

Il sembla remarquer ma présence, se redressa brusquement et me pris dans ses bras... ou plutôt...je le pris dans les miens.
Il avait besoin d'un réconfort que je ne pourrais jamais lui apporter.
Son père était mort.
Il était mort, sous ses yeux, en voulant le sauver.

Je sentais la chaleur de ses larmes et de son souffle sur mon épaule.
Il semblait inconsolable.
Ses pleurs et ses tremblements me brisait les entrailles.
Ils étaient emplis d'une tristesse telle qu'aucun garçon de son âge ne devrait avoir à connaître.

Nick.

Je tourne la tête, le cherchant du regard.
Je soupirai de soulagement lorsque je le vis au travers de la fenêtre, en pleurs, le bras appuyé contre un mur. Il semblait au téléphone...Madame Wolfhard.
Elle n'était pas au courant. Bon sang. Cette nouvelle allait l'anéantir. Je le vis raccrocher, il semblait ne pas l'avoir eu directement... il me fit un signe de main pour m'expliquer qu'il prend la voiture. Les larmes ne quittent pas son visage, habituellement si souriant.

J'aimerais tellement être en mesure de les aider. Mais je ne suis que la fille d'un psychopathe, la fille d'un meurtrier.

Je tourne à nouveau la tête vers Finn. Il s'est détaché de moi, et a plongé son regard dans le mien.

Malgré moi, je porte mes mains à ma bouche, et laisse d'autres larmes perler sur mes joues. Son visage et ses bras sont marqués de multiples blessures et hématomes.

- Finn...

On dirait qu'il veut parler, mais il est secoué d'un nouveau sanglot, ferme les yeux, et la douleur reprend le dessus.

Je lui attrape la tête et l'attire à nouveau doucement contre moi, posant mon visage dans ses cheveux bruns, et fermant les yeux.

- Il... il avait raison... Al...

Sa voix partait dans les aiguës, les sanglots avalant ses mots.

- Je... la dernière fois que... je ... que je lui ai parlé... il explosa, et ses larmes redoublèrent.

- Je l'ai accusé de me mentir Al, je lui ai hurlé dessus, réussi-t-il a dire dans un souffle, avant que la tristesse l'empêche finalement d'en dire plus.

Ses bras s'accrochèrent à moi comme si sa vie en dépendait.
Le voir ainsi me brisait le cœur.

Ses tremblements s'intensifiaient. Mais c'est lorsque je l'ai vu mettre ses bras sur son ventre, semblant essayer d'étouffer sa douleur que je compris. Tous ces tremblements venaient aussi d'ailleurs.

- Finn. Je lui attrapai le visage, en veillant à ne pas appuyer sur ses blessures. Finn regarde-moi je t'en prie. Est-ce qu'il t'a drogué ? Réponds-moi.

Son regard emplit de tristesse croisa le mien, puis il ferma les yeux en grimaçant.

C'était une évidence.

J'interpelai les ambulanciers qui venaient de s'occuper du père de Finn. Lui avait avait été tant rongé par sa peine, qu'il n'avait même pas remarqué les agissements des soignants.

Un médecin s'approche de moi. Je lui explique.

- Mon père l'a drogué, et l'a frappé. Il s'est calmé, il a besoin de soins maintenant...s'il vous plaît.

Je commence à me redresser, mais Finn m'attrape la main.

- Reste près de moi Al, s'il te plaît.

Ce visage.
Comment peut-on exprimer si fortement une émotion, au travers de simples mimiques ?
Finn est déchiré, et il me demande d'être la bouée à laquelle il s'accrochera, le temps d'aller mieux.
Je ne le mérite absolument pas, mais il n'a personne d'autre.

- Je ne pars pas. Je reste à côté de toi, promis. Tu te souviens ? Les amis ne mentent pas.

Il me fixa intensément, parvenant l'espace d'un instant à calmer ses pleurs, et laissa échapper un souffle que l'on pourrait qualifier de moqueur.

- Amis, c'est tout ?

Malgré moi, un sourire s'installa sur mes lèvres.