Une demi-heure plus tard, la voiture arriva sur le lieu prévu.
Les trois jeunes et la mère descendirent de la voiture, tentant d'échapper au mieux aux flashes des appareils photos et aux questions et remarques qu'hurlaient les journalistes autour d'eux.
Ils entrèrent finalement dans la petite Eglise qu'ils avaient choisie volontairement pour tenter d'échapper aux curieux, en vain.Finn avait le sentiment de vivre la scène de l'extérieur.
La foule l'étouffait, et un mélange de sentiments des plus désagréables l'envahissaient.
Cela devait certainement être visible sur son visage, car il sentie la main d'Alaïs se glisser dans la sienne.- Je suis là. Ça va aller Finn.
Cette phrase, qu'elle lui avait répétée chaque fois qu'il s'était retrouvé coincé au milieu d'une foule.
Cette main, qui l'avait rassuré chaque fois qu'il avait senti cette panique le gagner.Les paroles et les gestes d'Alaïs avaient un pouvoir certain sur son état.
Il se détendit un peu en sentant sa main dans la sienne.Une fois entrés, ils rejoignirent leurs places, et ça n'est qu'une fois assis qu'Alaïs lâcha doucement la main du jeune bouclé, en prenant soin de regarder au préalable s'il allait mieux. Mais la véritable épreuve allait débuter maintenant.
Maintenant, il allait devoir réaliser pendant plus d'une heure, que jamais plus il ne pourrait voir son père.Alaïs, durant toute la cérémonie, jetait régulièrement des regards vers Finn.
Il l'inquiétait beaucoup.
Alors que son frère et sa mère pleuraient à chaudes larmes, Finn restait le regard dans le vide, les avant-bras appuyés sur les cuisses, la tête basse.
Elle pensait qu'il pleurerait, qu'il craquerait.
Mais non, il resta ainsi pendant la presque totalité de la cérémonie.
Son frère fit un discours extrêmement touchant, et lui-même ne parvint pas toujours à laisser sortir les mots. Sa voix se brisait régulièrement.Mais Finn ne bougeait pas, ne réagissait pas, ne le regardait pas.
Alaïs se risqua alors à poser sa main sur le dos de Finn.
Elle le senti immédiatement. Il tremblait.
Les médecins avaient dit que les effets du manque seraient encore présents par phases, et Finn avait déjà eu plusieurs crises.
Mais ces tremblements ne s'y rattachaient pas.Alaïs senti que cette manifestation corporelle témoignait de la profondeur du ressenti de Finn.
Il tentait de se maitriser depuis qu'il était entré ici.
Pourquoi... ? se demanda l'adolescente.
Sa main se souleva lorsque Finn prit une grand inspiration.
Alaïs entreprit alors de passer sa main de droite à gauche sur son dos, dans un mouvement de réconfort.Il faudrait qu'il pleure. Je ne veux pas qu'il étouffe ses émotions. Pleure Finn, je t'en prie.
Mais Finn garda la même attitude.
Leur père allait être enterré en France. Ses parents étaient nés non loin de là, et cela aurait certainement été un souhait de John de ne pas être ramené à Vancouver inutilement.
Ils avaient rejoint le cimetière à pied, dans un silence douloureux.
Madame Wolfhard s'était attachée au bras de Nick, et s'y appuyait pour réussir à avancer.
Alaïs avait, sans un mot, repris la main de Finn.Ils se rassemblèrent autour du trou creusé dans la terre, et du cercueil qui reposait à côté.
Le prêtre prononça quelques paroles, touchantes et bien choisies, mais qui ne modifia pas l'attitude de Finn.Ensuite, quatre hommes entreprirent de descendre le cercueil.
C'est à cet instant que quelque chose lâcha.
Finn serra fort la main de la jeune fille, qui releva alors la tête vers lui. L'émotion qui s'affichait sur le visage de Finn était bouleversante.
Il fixait le cercueil, son front était plissé de douleur.Ses tremblements avaient augmenté, il semblait essayer de se maitriser, mais cela ne faisait qu'amplifier ses émotions.
Alors il craqua. Ses pleurs n'étaient plus maitrisés et ses sanglots résonnaient comme une mélodie tragique.
Il baissa la tête, lâcha la main d'Alaïs pour venir plaquer ses mains sur son visage. D'un même geste, sa mère et son amie posèrent une main sur son dos.
Nick le regardait, les yeux embués de larmes.
Il aurait voulu le consoler, mais il était lui-même inconsolable.Finn ne parvenait pas à calmer l'émotion qui s'échappait à présent de lui par vagues. Il ne contrôlait plus ses gémissements.
Sa mère se pencha vers son visage et lui demanda s'il voulait s'éloigner quelques instants, ce à quoi il répondit par un mouvement de tête positif.
Puis Madame Wolfhard releva la tête vers Alaïs, qui acquiesça, comprenant sa requête.D'un geste affectueux, elle posa une main sur sa nuque et lui pris le bras pour l'éloigner un peu de la foule, et des regards voraces de la presse.
Arrivés au pied d'un arbre, Finn s'y adossa et se laissa glisser jusqu'au sol, posant sa tête entre ses bras. Ces sanglots l'épuisaient.
Il était fatigué de pleurer. Il voulait être fort, mais il n'y parvenait pas.Alaïs s'assit à côté de lui et posa une main sur son bras, et sa tête sur l'épaule du jeune homme.
Il n'y avait pas besoin de paroles.
Au bout de quelques secondes déjà, les pleurs de Finn s'apaisaient et il commençait à reprendre son souffle.
Un fois plus calme, il releva la tête, la posa en arrière sur le tronc, regardant le ciel.
Puis il descendit les yeux vers la main d'Alaïs sur son bras, et la pris doucement de sa main gauche.
Tournant la tête vers elle, il plongea alors son regard dans le sien.
- Merci. Souffla-t-il.
Ses émotions étaient terriblement mélangées.
Sa tristesse était infinie, mais la présence d'Alaïs lui donnait un tel apaisement... et tout en lui vibrait lorsqu'il la regardait, davantage encore lorsqu'elle lui prenait la main.- Je...continua-t-il alors que l'adolescente restait silencieuse, le fixant toujours, un sourire de compassion aux lèvres. Je sais que... je sais que je ne devrais pas Al. Mais je m'en fiche.
Alors, il pencha un peu plus la tête vers elle, rapprochant doucement son visage du sien.
Il posa son front contre celui d'Alaïs, s'arrêtant un instant les yeux fermés, profitant du moment présent, de l'émotion merveilleuse qui l'envahissait.
Il senti le souffle de la jeune fille s'accélérer.Il brisa alors le peu de centimètres qui la séparait encore de lui, et posa ses lèvres contre les siennes.

VOUS LISEZ
Finn Al
FanfictionUn beau jour d'été. Deux enfants jouent dans un parc. Leurs sourires innocents sont si beaux. Ils n'ont pas conscience. Ils n'ont pas conscience que la vie est fragile. Ils ne savent pas encore que parfois, elle ne tient qu'à un fil. Non, ils sont...