"Dois-je me culpabiliser de m'être si rapidement sortie de l'enfer ?"

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Après des années de réflexions, je remarque qu'on ne parle jamais, du moins très peu, des personnes ayant su se surpasser du traumatisme après avoir été victime de viol ou d'agression sexuelle.

Ayant été victime d'une agression sexuelle grave, je me rends compte, seulement maintenant que je m'en sois sortie si facilement. Pourtant, cela devait être la goutte de trop pour tout ce que j'avais accumulée en si peu de temps.

Dois-je me culpabiliser ?

L'histoire de mon passé, de ce que je vais témoigner, se fera sur deux années de collège (la 5ème et la 4ème), à mes 13-14ans, pour mieux comprendre les circonstances de mon vécu.

Contexte scolaire, personnel et amical

A coeur ouvert et en toute transparence, je vais vous raconter mon histoire, sans chichi et je ne veux pas de votre pitié, ni de votre irritabilité.

Jusqu'à mes 15ans, j'étais de confession catholique, pratiquante avec des idéologies sociopolitiques déjà ancrées en moi, depuis toute petite, déjà forgées par ma famille révolutionnaire et les aléas de ma vie.

La classe de 5ème avait été terrible. Autant l'ambiance était cool, sans prise de têtr mais elle avait été destructrice pour avoir lié une amitié forte (en plus d'avoir été amoureuse) d'une perverse narcissique manipulatrice, PNM. Cette fille était littéralement toxique: elle me rabaissait, m'enviait mes réussites et me remettait constamment en question sur ma personnalité, sur moi tout simplement. Ce qui donnait un ego complètemrnt détruit et une confiance en soi morte et enterrée.

Je m'entendais très mal avec mes parents... Déjà, qu'enfant je faisais déjà la crise type d'adolescence (à seulement mes 9ans), alors à la préadolescence... Trop stricts, trop protecteurs, trop étouffants, trop tout.

J'avais eu des tentatives de suicides (automédications, boire de l'alcool). Et j'allais même me jeter par la fenêtre (je vis au 12ème étage) une fois, heureusement ma tante était là par hasard, et m'avait donc sauvé la vie. Je m'étais dit par la suite, que c'était une connerie et que j'avais tenue la promesse à mon frère, que je serais toujours là pour lui ! J'allais trahir notre promesse d'enfance.

Enfin, bref une période bien sombre et bien triste.

En 4ème, dés le début de l'année scolaire (en septembre), mon amie PNM m'avait sortie devant tout le monde, devant ses amies populaires plus précisément:

"Ecoute, tu me fais honte, tu me fais pitié. Je n'ai jamais été ton amie. Tu étais bien conne, d'ailleurs, c'était trop facile de t'avoir fait croire tout ceci... Tu sais pourquoi j'était ton 'amie' ? Parce que tu es la meilleure de la classe dans les matières scientifiques ! En plus, tu ne m'as pas été utile, je n'ai jamais pu être populaire à tes côtés... Personne, ne voulait de moi en ta présence. Maintenant, va voir ces paumées (un groupe de filles type intellots qui n'était pas du tout populaires) qui sont comme toi !"

Je me rappelle lui avoir répondu avec calme et fermeté:

"Okay, sache qu'en 3ème, tu vas te retrouver toute seule et pas la peine de venir me voir en chialant, ça sera non."

On rigole, mais ce fut arrivé.

Et ce fut dans la même année que je fus victime d'agression sexuelle (en janvier). Mais je la raconterais par la suite, il y a encore un contexte externe du collège à le savoir.

Contexte municipal

En 5ème, les directeurs de tous les collèges de ma ville (Levallois-Perret) et de la ville voisine (Neuilly-sur-Seine) ont informé toutes les classes que des pédophiles rôdaient.

Exprime-toi et respecte les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant