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Enveloppe

L'apparence est un masque. J'ai souvent voulu changer le mien. Je suis encore jeune mais je peux déjà dire que mon corps a vécu avec moi. J'ai les cicatrises de mes bêtises et des marques de changement. J'avoue ne pas toujours les aimer, mes cicatrises et vergetures. Mais elles sont là pour une bonne raison, elles représentent mon histoire. Elles sont mes conneries de gosse, mes erreurs d'ado, mes cascades loupées, mes prises et pertes de poids successives à cause du stress et de l'inquiétude.

Et puis les traits de mon visage sont les cadeaux de mes parents. Maman, je suis bien ta fille.L'héritage ne peut pas être oublié. Il est encré dans ma chair. Je ne pourrai pas nier d'où je viens.

Mon corps, je t'ai fait du mal je crois, parfois. Tu m'excuses ? Ce n'était pas contre toi. Et c'est qu'en plus, tu n'en as pas finit. Je te le dis comme ça tu es prévenu. Je vais t'embêter encore longtemps avec mes expériences et expérimentations.

Ils en ont vu de toutes les couleurs, les pauvres. De violet à vert en passant par le rose et le rouge acajou pour revenir au violet, ma chevelure est patiente. Il ne faut pas m'en vouloir. J'avais besoin de savoir si tu étais, si tu es bien mon corps. C'est une façon, pour moi, de, pour au moins quelque chose, te contrôler, contrôler ce qui t'arrive.

Tu vis tout seul, mon corps. Tu me demandes rarement mon avis. Alors, parfois, je ne te demande pas ton avis non plus. Je te transforme, je t'oublie, aussi. Tu es mon masque, mon lien avec l'extérieur. Je ne veux pas l'oublier. Je ne fais pas toujours bien mais j'ai besoin de toi. Tu m'as fait quelques crasses mais dans l'ensemble, tu es sympa.

Alors, continue comme ça. Tu veux bien ? Enveloppe de l'âme, je t'ai haïs et adoré. On a eu des malentendus. Mais je t'aime bien, il ne faut pas croire.