Ressouvenir

Chap. 10 Erreur

Heyy ! Un Kaga sans impulsivité, c'est pas un Kaga ! Mais bon... il s'en passerait bien... Bonne lecture !
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Chap. 10 Erreur

[Kagami]
    Le blond pressa une de mes épaules avec douceur ; je passai une main sur un de ses bras un bref instant et le laissai s'écarter.
"Coming to my place tonight ?" (Tu viens chez moi ce soir ?)
J'opinai, avant de reporter mon attention sur mon frère.
    Je le pris dans mes bras et le serrai fortement contre mon torse. Mon amant nous regardait au loin, souriant.
    Mes pas nous menèrent à un terrain à la vue duquel mon ami fronça les sourcils.
"On est proche du gymnase d'hier, non ?"
Je hochai la tête, sans comprendre.
    "Faut que je te dise un truc...
-Taiga...
-C'est assez délicat..."
J'enlaçai mes doigts au grillage ; le jeune homme tiqua.
"Aomine est ici. Il étudie à l'université de Chicago. Il fait du basket là-bas..."
Le brun secoua la tête.
    "Et ?
-Il a tourné la page, t'inquiète.
-Et toi ?
-Tatsuya ?! m'offusquai-je. Je-j'aime Will...
-Autant que tu as aimé Aomine ?
-C'est différent !"
Aomine, cela avait été inconscient, fou et passionné ; avec William, j'avais pris mon temps, j'avais savouré toutes sortes de plaisir, j'avais embrassé la carrière qui m'avait manqué... Je ne pouvais comparer...
    "Tu lui ressembles beaucoup trop... Kagami, fais attention. C'est à toi de décider de ta vie.
-Je sais... Aomine et moi sommes... amis, désormais."
Ce mot sonnait bizarrement à mes oreilles... faux...

    Nous entrâmes dans le vestiaire en riant, mon coéquipier me donnant des petits coups dans l'épaule.
"You're so... (T'es tellement...)
-What did I say ?!" (Qu'est-ce que j'ai dit ?!) m'exclamai-je d'un faux air outragé.
    Mon amant, déjà présent dans la salle, ne put s'empêcher de sourire ; je lui envoyai mes affaires - serviette et gourde - dans le visage, parvenant difficilement à garder mon sérieux.
"Don't laugh at me, idiot !" (Te moque pas de moi, idiot !)
Il explosa de rire et secoua la tête, comme s'il était déprimé.
"Dumbass..." (Abruti...)
Un de mes coéquipiers me bouscula gentiment en se moquant tout bas.
    Et, soudain, je sentis mon rire se faire plus lointain... Un frisson me parcourut, encore et encore... Je m'assis mécaniquement sur le banc entourant le vestiaire blanc, mes yeux, rivés sur la personne venant de quitter la douche, une simple serviette autour de la taille. J'avais oublié cela...
    Félin... fin et musclé... Bien loin de l'imposante musculature de William, mais pas moins beau... Bronzé par la nature, sensuel, de l'eau courant sur son torse...
    Mon cœur s'emballa et apporta un peu de rouge à mes joues, tandis que mes iris ne pouvaient se détourner de cette beauté oubliée. Tentatrice.
    Je forçai ma tête à s'orienter vers son visage, car un regard pesait sur moi ; le sien. Il me sourit légèrement.
"Ça va ?" lâchai-je pour rattraper mon étrange comportement.
Il opina et me retourna poliment la question, mais son regard semblait vouloir lire en moi... Il avait remarqué, bien sûr...
    Je ne saurais dire comment, mais je parvins - miracle ! - à baisser les yeux sur mon amant, toujours souriant. Et je fis ce que jamais nous n'avions fait devant les autres.
    Mes lèvres rencontrèrent brutalement les siennes, une brève seconde. Mais la culpabilité ne s'effaça pas. Je me redressai et pris mes affaires, assez durement. Il ne comprenait pas, toujours sous le choc de ce baiser inattendu. Les autres restaient silencieux.
"I'll take a shower at home, (Je prendrai une douche à la maison.) lâchai-je gravement.
-Taiga..."
J'ébouriffai ses cheveux, me voulant réconfortant. Puis je sortis, m'installai à quelques mètres de la sortie, les mains dans les poches, le sac sur une épaules, adossé à un réverbère.
    J'attendais, visage baissé, crispé, l'énervement visible sur les veines de mes avant-bras. Mes doigts lacéraient l'intérieur de mon jogging.
    "Kagami..."
Je me redressai sans un regard pour lui et lui indiquai de me suivre d'un mouvement de menton. Il commença à pleuvoir, comme dans un mauvais film.
    Ma capuche sur la tête, j'avançai vers un parc vide, sans me soucier de savoir s'il me suivait ou non. Je m'arrêtai finalement, abrité sous un arbre.
    En quelques enjambées, le hâlé me rejoignit, sans me regarder, comme si mes yeux pouvaient le tuer. Il semblait si enfantin tout d'un coup, très désolé d'une faute qu'il n'avait pas commise.
    Je m'étais énervé contre lui à tord ; c'était à moi que j'en voulais. Je l'avais regardé, avais désiré son corps comme si j'y avais droit... Ridicule... Et il se sentait coupable...
    J'étouffai un petit rire nerveux.
"C'est pas de ma faute si t'es aussi beau !"
Il leva timidement son visage.
"Je suis désolé... me repris-je. J'ai-je sais pas... Je voulais pas... C'est de ma faute.
-Kagami..."
Ce soupir, mon nom... Je l'avais tant entendu... Avec toutes sortes de tons... Triste, moqueur, soulagé, désireux... Et maintenant perdu.
    Mais lui m'avait oublié... je ne pouvais lui imposer la connaissance des sentiments qui hantaient mon esprit.
"Kagami, dis-moi..."
J'avais l'impression d'être l'enfant désormais, à cacher un terrible secret inavouable...
    Une main se plaça sur une de mes épaules.
"Je veux pas te causer de soucis..."
Ses iris brillaient. Et les miens se perdaient sur cette bouche qui m'avait l'air plus délicieuse que jamais. Entr'ouverte, elle n'attentait que ma réponse pour se refermer avec soulagement, ou au contraire, avec culpabilité. Mais je n'osais ni lui mentir, ni lui dire la vérité.
    "Je me les cause tout seul."
Le tanné fronça les sourcils ; je soupirai, comprenant que je devais m'expliquer.
    "Je pense trop au passé," avouai-je finalement.
Je le pris dans mes bras ; nous le l'avions pas fait depuis si longtemps...
    Sa chaleur caressa la mienne, l'enveloppa. Mon nez descendit dans son cou, et s'emplit de cette odeur musquée et suave qui m'enivra rapidement. J'avais oublié ces choses...
    Mon cœur battait si vite...
    Deux bras se refermèrent autour de mon dos.
"Kagami..."
Un visage se cala sous ma mâchoire et l'étreinte se resserra.
"Tu m'as manqué..." avoua le bleu, dans un souffle brûlant et étouffé.
Je fermai les yeux, pour profiter un peu plus.
    J'étais si bien... Contre lui... Il avait grandi, vraiment... Je sais que c'était mal. J'aimais Will... Mais je me sentais si apaisé contre le métis...
    Doucement, je me sentis repoussé par une profonde maturité que jamais je n'avais soupçonné du jeune homme. Tristement, je me remarquai que je ne le connaissais plus vraiment.
"Kagami... J'ai envie de t'embrasser..."
Ma respiration s'intensifia. Moi aussi je le voulais, mais je ne pouvais le dire. Cependant, je compris qu'il se refusait à agir sans mon accord.
    Sans un mot, je m'approchai dangereusement de ses lèvres, les yeux mi-clos, le désir au bord des cils. Nos souffles se mêlèrent... nos corps étaient proches, mais se refusaient tout contact...
    J'allais me laisser aller, lorsqu'une main se déposa sur une de mes épaules et me repoussa sans force.
"Kagami, je pense trop au passé aussi... mais c'est du passé... Si c'est de la nostalgie, ce n'est pas la peine..."
Mon ventre se serra.
    D'un coup, je plaquai nos corps l'un contre l'autre, une main dans ses cheveux.
"On a changé, murmurai-je.
-J'ai grandi."
L'ironie m'arracha un sourire.
    Il finit par s'écarter de moi, à regrets, je crois.
"Ce qui s'est passé ici reste ici."
J'opinai gravement ; une ombre passa dans ses yeux. Il me quitta.
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Kagami se rend-il compte du gros bordel qu'il s'évertue à semer dans le crâne d'Aomine ? Aomine a des sentiments, nouveaux, puissants et candides... Mais il doit se protéger... Et protéger celui qu'il aime. Même s'il doit mentir pour cela... Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine