Chapitre 23: Isolement.

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-Qui es-tu ? réitère-t-il face à ma non réaction.

Je ne comprends rien à ce qui est en train de se passer. M'ont-ils démasqué ? Suis-je sur le point de mourir ? Mon corps ne répond plus à mon cerveau, je suis incapable de me défendre. L'arme que l'homme pointe sur moi depuis le début s'enfonce un peu plus sur ma tempe. L'homme barbu me tient fermement les deux poignets avec une seule main. Il a une poigne de fer, je suis incapable de réagir. Il me plaque par terre à plat ventre et pose un genou sur mon dos afin que je ne puisse bouger. L'un de ses camarades m'attache les poignets et les jambes avec un matériau qui me blesse la peau. J'ai du mal à déglutir, j'ai l'impression que les rouages de mon cerveau fonctionnent à mille à l'heure sans être capable de trouver une solution.

-De quoi parlez-vous ? je demande enfin en désespoir de cause.

-Je ne le répèterai pas une quatrième fois : qui es-tu ?

-Je suis Elena Arthur, j'ai 16 ans, je viens de France mais j'ai acquis une carte de séjour pour étudier ici. je réside seule près du Loyola High School de L.A, je débite difficilement d'une traite me faisant passer pour une simple lycéenne.

Mon cur n'a jamais battu aussi vite que maintenant, à tel point que j'ai l'impression qu'il va bientôt lâcher. Nathan sort de la voiture tranquillement sans se préoccuper de moi. Ce mec est définitivement une ordure, comment ai-je pu avoir un temps soit peu de compassion pour lui ? Je me promets silencieusement que si je sors d'ici intact, je l'étriperai de mes propres mains.

-Nathan ! interpelle une personne qui sort d'un couloir. C'est elle ta nana ?

Nathan que j'aperçois maintenant bien plus loin, ne semble toujours pas vouloir réagir. Il acquiesce vaguement à la question de l'homme en haussant les épaules d'un air blasé. Il se moque totalement de ce qu'il pourrait m'arriver. Mais dans quoi me suis-je fourrée ?

Je ne pense pas que je sois en réel danger. Je pourrais facilement retirer les liens qui maintiennent mes mains et mes jambes, ils n'ont pas l'air très solide, à première vue. S'ils avaient peur que je m'évade, ils auraient mieux fait les choses. Je reste tout de même terrifiée sans savoir réellement quoi faire.

-S'il vous plaît qu'est-ce qu'il se passe ? je tente de questionner.

-Ferme-la ! m'hurle le Barbu si près de mon visage que je sens l'odeur nauséabonde de bière qui émane de sa bouche.

Chaque partie de son corps respire la transpiration, c'est absolument infect. Je ne comprends pas comment une personne peut être si négligée.

Son cri me brise les tympans. Je me raidis davantage sur le sol. Mon chemisier blanc est bon à être jeter à la poubelle. Tous mes muscles sont en tension, prêt à se défendre à chaque occasion qui se présentera.

-Emmenez-la, ordonne mon bourreau d'une voix autoritaire.

Je suis sincèrement en train de me demander si c'est une plaisanterie de mauvais goût qui fait partie du rendez-vous avec Nathan. Si c'est le cas, il n'est pas prêt de m'emmener pour un autre rendez-vous.

Deux personnes me relèvent brusquement du sol et saisissant l'opportunité de m'enfuir, j'essaye de balancer mes jambes dans l'un de leurs visages, ce que je parviens facilement à faire. Le nez de l'un des hommes craque sinistrement et suite à cela, je me prends une gifle monumentale qui me fait tourner la tête. Deux hommes supplémentaires viennent me tenir et ils me portent à quatre pour être sûr que je ne me rebelle pas plus.

Ils m'emmènent dans une salle avec pour seul mobilier deux chaises et une table sur laquelle est posée une lampe : la définition même de la salle d'interrogatoire. Cet endroit est vraiment glauque.

L'arme secrète : cachez-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant