Chapitre 37: La fuite.

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A l'extérieur, tout semble calme et silencieux, comme si rien n'était en train de se passer réellement. Suis-je en train de rêver depuis tout ce temps ? Suis-je sujette à des hallucinations dû aux douleurs atroces ? Il n'y a que les bruits de la nature pour combler ce vide. Tout est si anormalement calme que ça en est étrange. Je regarde attentivement autour de moi, je ne perçois rien d'alarmant. Je n'entends que les bruits des oiseaux ou le bruissement des feuilles que le vent chatouille. L'espace d'un instant mon esprit s'apaise de n'entendre rien d'autre que cela. Mon environnement sonore qui ne se résumait à plus rien d'autre que des bruits de métaux, de portes, de l'ampoule au-dessus de ma tête et de cris, m'angoissait particulièrement et ces bruits qui peuvent paraître naturels me font un bien fou. Je suis vite rattrapée par la réalité quand Noah fait claquer ses doigts à deux centimètres de mon oreille.

-T'es toujours avec nous ? Est-ce que ça va ? me demande-t-il les sourcils froncés.

-Oui, oui, je réponds simplement en secouant doucement la tête pour me reconcentrer.

Maintenant que nous sommes dehors, nous ne savons pas vraiment quoi faire. Nous sommes sains et saufs, a priori, c'est déjà une bonne chose. Cependant, je ne suis jamais sûre qu'il n'y ait plus d'obstacles à franchir ou d'adversaires à décimer dans cet extérieur, avant de rejoindre nos collègues. Je suis sur le qui-vive, prête à réagir à la moindre anomalie, prête à bondir sur le premier méchant qui surgira, prête à sauver ma peau. Dans un premier temps, nous décidons de nous mettre à l'abri derrière des grosses poubelles et un véhicule calciné. Cela me permet de reprendre mon souffle, de me reposer et les garçons de respirer sans se préoccuper de mon cas. Je ne sais pas combien de temps nous restons là. Je crois que Noah n'est pas décidé à bouger. Il veut nous préserver, je pense. Alors que nous restons cloîtrés derrière nos poubelles, les bruits de coups de feu reprennent sauvagement avant de se calmer progressivement, jusqu'à ce que nous n'en neentendions plus. Je fixe Noah, j'aimerais savoir ce qu'il a dans la tête. Son visage est tout poussiéreux et il a une bosse sur la tête. Un vrai caïd. Il tourne son regard vers moi et me sourit. Je baisse le regard. Je me concentre sur les bruits alentours et cette fois je suis sûre de ne plus rien entendre.

-On peut y aller, non ? je suggère.

-Je pense que la zone a été déblayée, répond Nicolas.

-Alors on y va, valide Noah.

Nathan nous demande de le suivre pour nous amener un peu plus loin de l'entrepôt. Plus loin, il y a des grilles qui encadrent tout le périmètre, mais ces grilles mènent soit à la route du côté droit, soit aux champs si nous allons en face de nous. Les champs s'étendent à perte de vue. Ils me narguent. Pendant tout ce temps, j'étais encerclée de champs. Pour moi, les champs sont signe de liberté, de vie. Tout ce que je n'étais évidemment pas durant mes quelques semaines ici.
Nathan choisit la solution la plus simple : nous faire quitter le terrain par la grille en face de nous, qui bizarrement est déjà abimée par un trou assez large pour que nous puissions passer. Ce trou est la voie de la liberté, c'est celui qui va nous mener aux champs. Seulement, ma conscience ne peut s'arrêter de penser que ce n'est pas une bonne idée, il pourrait y avoir un traquenard et ce n'est pas là que vont se trouver les renforts les plus proches. Les renforts se trouvent à l'opposé, c'est-à-dire qu'il faudrait contourner tout l'entrepôt pour rejoindre les autres agents. Nous serions à découvert, à nos risques et périls. Mais en même temps, je ne vois pas vraiment d'autre solution. Comment le faire comprendre à Nathan ? J'apprends d'un regard que Noah pense la même chose que moi, on ne peut pas laisser Nathan prendre le contrôle des évènements. Nous devons choisir ce qu'il y a de bon pour nous, ou plutôt pour le FBI devrais-je dire.

-Nathan, il ne vaut mieux pas aller se perdre dans les champs, c'est trop dangereux, on pourrait vite nous rattraper ou se perdre de vue... De plus je ne suis clairement pas en état de me déplacer seule et ça ne ferait que nous ralentir, dans un milieu comme celui-ci nous serions obliger d'être tous sur nos gardes. C'est bien trop dangereux, prendre la route pour fuir est bien plus adapter et nous pourrions de suite trouver un véhicule pour aller plus vite.

L'arme secrète : cachez-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant