L'arme secrète : cachez-moi.

Chapitre 22 : Méfiance.

-Le mieux serait que tu réussisses à approcher le père de Nicolas, déclare Noah à demi allongé sur mon lit, les pieds au sol.

Nous sommes dans ma chambre depuis un certain temps déjà, à parler de tout et de rien et en nous posant des questions sur l'existence de la vie. Puis inévitablement, le sujet de la mission y est passé. Comment pouvons-nous la rendre plus utile ? Comment faire en sorte d'en savoir plus ?

La température est déjà chaude, ce qui ne m'étonne absolument pas en me trouvant à Los Angeles durant cette période de fin d'hiver et le soleil passant au travers de ma fenêtre, qui tape sur ma peau me procure une sensation très agréable.

-Pour lui dire quoi ? je demande en me relevant sur les coudes.

-Je ne sais pas. Mais c'est quand même l'un des suspects principaux, donc c'est celui qu'on devrait cerner en premier lieu, tu ne penses pas ?

-Si... C'était d'ailleurs ce que je souhaitais faire en premier lieu, mais à la place j'ai accroché Nathan. Est ce que Michael serait d'accord avec ça, sachant qu'il rejette chacune de nos idées ? Cela m'étonnerait fortement. De toute façon si je rencontre le chef suprême du gang, il y a peu de chances pour qu'il me parle de drogues.

Noah se tourne vers moi pour pouvoir mieux interpréter mes paroles en fonction de mes expressions faciales.

-Qu'est ce que tu en sais ? Nathan t'en a bien parlé.

-Ouah ! T'es pas bien futé comme gars, toi. Nathan n'est pas très malin comme mec, tu devrais le savoir avec tout ce que je te raconte à propos de lui. Le père de Nicolas a des années d'expériences dans le domaine. Il a beau se méfier moins des jeunes, il se méfiera tout de même de moi, on ne peut pas le berner comme on pourrait se le permettre avec des ados. Puis Nicolas a sûrement dû lui parler de mes exploits, tu sais, ceux où je boxe un mec sans difficultés apparentes, il doit peut être se douter d'un truc pas nette, comme le fait que je ne sois pas juste une jeune ordinaire qui pratique des combats à ses heures perdues. Et pour ta gouverne, Nathan ressent probablement quelque chose envers moi, ce qui explique sa confiance aveugle, bien que stupide. Il peut bien se permettre de me croire sur tout ce que je dis, je lui rappelle.

-Peut-être que son père pense tout simplement que t'es surdouée ou un truc dans le genre. T'as un an de moins que tous ceux de ta classe, tu parles plusieurs langues, jusque là ya pas grand-chose d'anormal si tu es considérée comme surdouée, suggère-t-il.

Je suis quelque peu blasée devant sa réflexion. Je ne pense pas que les gens puissent en venir à la conclusion de « haut-potentiel » si rapidement. Surtout pas lorsque l'on se méfie des gens car on sait que ce que l'on fait est punit de manière très importante par la loi.

-Et les techniques de combats perfectionnés ? Le fait que j'arrive à désarmer un gars qui fait deux fois ma taille sans réelles difficultés, tu l'expliques comment ? je le questionne.

-Tu l'as bien justifié aux garçons, toi, et sans difficultés apparemment, puisqu'ils t'ont tous cru sans broncher. Tu as appris grâce aux cours de boxe, à ton demi-frère et par précautions à cause de la violence qui régnait dans ton ancien quartier. Je ne pense pas que le boss veuille te faire un interrogatoire pour connaître toute ta vie.

-Il voudra forcément pleins d'informations par prudence pour savoir si je ne suis pas une espionne pour le coffrer, et devine quoi ? C'est exactement ce que je suis : un agent spécial pour le foutre en prison une bonne fois pour toutes ! je m'écris exagérément en levant les bras en signe de désinvolture.

-Elena, tu t'inquiètes beaucoup trop. Tu inventes dix fois trop de mauvais scénarios. Laisse donc les choses arrivées et sois positive.

-Soit, je vais être positive. Mais même si je sais expliquer ma vie et mes méthodes de défense aux garçons, il ne m'expliquera pas toute sa vie et encore moins ce qui est en rapport au gang. De toute façon il y a les micros non, alors pourquoi devrais-je me rapprocher de lui ? C'est plus dangereux qu'utile.