L'arme secrète : cachez-moi.

Chapitre 29 : Qui es tu devenue ?

-Tu peux me lâcher, tu sais, on est arrivés maintenant.

-Tant que tes pieds ne toucheront pas le sol, on ne sera pas arrivés pour moi, donc je ne te lâcherai pas.

Mon visage est tout contre le dos de Noah, une technique que j'ai développé pour me prendre le moins de rafales de vents. Mes bras sont toujours bloquées autour de sa taille, il ne faudrait surtout pas que je glisse de cet engin étrange.

-Ils touchent le sol là. Mais tu ne pourras le voir que si tu ouvres les yeux Ce que tu ne fais pas, évidemment, se moque-t-il.

J'ouvre mes yeux que je m'obstinais à garder clos pour ne pas voir le paysage défilé, et me penche vers le sol afin de voir si ses dires sont vrais. Je le lâche avec grandes précautions comme si la moto pouvait repartir à n'importe quel moment. Noah me tend la main pour m'aider à descendre. En fait, dire qu'il me porte presque pour me déposer au sol est plus juste. A mon plus grand soulagement, je touche enfin le sol de mes pieds. Mon coeur qui battait la chamade jusque là, se calme lentement afin de recouvrer un rythme cardiaque normal.

-Tu sais quoi Noah ?

-Non, quoi ? demande-t-il surprit que je l'interpelle.

-Je déteste toujours autant ce moyen de locomotion. Je veux dire... Enfin... Cet Engin n'est absolument pas adapté à rouler !

Il éclate de rire en voyant mon expression plus que sérieuse, limite perturbée. Je suis on ne peu plus contrariée. Je ne trouve pas ça drôle du tout. Ce deux roues est bien trop dangereux pour moi. Lorsque j'étais encore en formation, mes profs voulaient que je passe le permis de chaque moyen de transport afin d'élargir mes capacités au maximum. Je suis en mesure de faire naviguer des bateaux, faire voler des avions et de conduire des autobus, mais j'ai toujours catégoriquement rejeté l'idée d'apprendre à manier un deux roues possédant un moteur.

-C'est très comique lorsque tu as peur Elena, réussit-il à articuler entre deux hoquets.

-Mais non, ça n'est pas comique ! Je déteste cela, c'est trop bizarre, en plus j'ai l'impression que je vais tomber à chaque virages ou accélérations ! Sérieusement qui a décidé que ça serait intelligent d'inventer ce truc ?

-Ouais, ouais, on va dire que je comprends ce que tu veux dire... Mais sache que tu as tord de penser cela. Mais regarde plutôt où je t'ai amené ! s'exclame-t-il d'un air théâtral.

Avec ma frayeur et mon indignation, je n'ai absolument pas fait attention à l'environnement qui nous entoure. Je me tourne vers le lieu-dit. J'ai un mouvement de recul en réalisant la stupidité de Noah.

-Mais t'es complètement idiot ou alors c'est dans ta nature d'être sans cerveau ? Tu m'as sérieusement conduis ici ?!

-Bah oui, répond-t-il comme si c'était la chose la plus normale qu'il soit.

Je pense sincèrement que les hommes et les femmes n'ont pas la même logique. Ils sont intelligents, c'est certain, mais est ce qu'ils sont réellement futés ?

-Mais pourquoi ? je l'interroge scandalisé.

-Je ne sais pas trop. Il faut une raison ? Disons juste que j'aime bien ce lieu, l'ambiance y est plutôt bonne.

Si on ne m'avait pas appris à contrôler un temps soit peu mes nerfs, je serais probablement déjà en train de l'étriper. Il me parle d'un calme olympien mais je ne suis pas sûre qu'il réalise l'ampleur de son idiotie en ce moment-même. Ne pas perdre patience, ne pas perdre patience. Restée zen, restée zen.

-Mais c'est le café de l'autre fois ! Et tu sais très bien comment ça s'est terminé ! je l'accuse en hurlant d'exaspération sans pouvoir contenir mon énervement davantage.