DEUX MOIS PLUS TARD.
Aujourd'hui je sors enfin de l'hôpital. Je suis tellement soulagée d'enfin retrouver un train de vie à peu près normal et de ne plus être sujette au rythme régulier et orchestré de l'hôpital. Les sonnettes, le bruit des portes qui claquent, les infirmières qui parlent dans les couloirs, les bébés qui pleurent dans le service, les hurlements des gens insatisfaits Je n'aime vraiment pas être enfermée dans cet établissement sans pouvoir choisir de ce que je veux faire quand je le souhaite.
Pendant ces deux mois, je me suis fait réopérée de la greffe de peau sur mon ventre. Il faut croire que la première fois n'était pas la bonne. Les chirurgiens ont également suggérés une opération au niveau des yeux que j'ai fermement refusé. Jamais au grand jamais je n'accepterai que l'on touche à mes yeux pour une quelconque opération. Ça me fait peur. Même si ça peut augmenter mes chances de guérison, je n'arrive pas à m'y résoudre malgré les nombreuses recommandations des médecins et de Noah. En fait, je trouve ça étrange qu'on me trifouille les yeux alors que c'est l'un de mes cinq sens. C'est BEURK !
Mais la bonne nouvelle est que même sans avoir subit cette intervention médicale, je revois presque parfaitement. Je dois encore faire de la rééducation, quelques tests, porter des lunettes, dormir avec des cotons imbibés de crèmes apaisantes contre la douleur et avoir des lunettes de soleil très performantes pour les rares fois où je m'expose en extérieur, dans le parc de l'hôpital, mais le bilan est très positif. Je vois toujours flou à certains moments mais les médecins m'ont assurés que c'était normal à cause de la fatigue, la chaleur ou d'autres facteurs dont je ne peux même pas me douter. Ils ont affirmé que je retrouverai forcément ma vue d'avant. Je suis donc rassurée, je vais pouvoir continuer à m'entraîner au tir et pouvoir regarder des films ou lire des livres.
En contrepartie il semblerait que je sois vouée à garder mes cicatrices intactes et toutes fraîches sur mon corps. En effet, les autogreffes sur mon ventre n'ont pas fonctionné. Les médecins ont fait tout ce qui leur était possible de faire, seulement mon corps à mal réagit et ils ont dû faire marche arrière. Cela aurait été trop beau pour être vrai. Pourtant j'ai toujours cru qu'avec une autogreffe les risques sont moindres pour subir un rejet. Je dois me rendre à l'évidence, mes idées reçues sont fausses. J'ai beau avoir eu des traitements pour ne pas rejeter la greffe, mon corps a décidé que je garderai cette marque horrible de la mission. J'ai beaucoup de mal a accepté cela. J'ai déjà une énorme cicatrice qui me barre la joue, il m'est inconcevable que je conserve en plus la brûlure sur mon ventre.
Les médecins sont assez vagues sur le sujet de mon rejet d'autogreffe, mais je ne peux pas leur en vouloir, ils ont déjà fait tellement pour moi. Ils n'y peuvent rien si mon corps trouve la marque jolie.
Pendant ce temps, cloîtrée dans une chambre d'hôpital, je me suis beaucoup rapprochée de mes parents et de mon frère qui sont venus me visiter presque tous les jours. Noah est également venu tous les jours et qu'est ce que cétait chouette ! Il m'a beaucoup soutenu et réconforté lorsque les médecins m'ont dit qu'ils n'essaieraient pas une troisième greffe. Ça aurait été imprudent et totalement stupide. Mais j'aurai tout de même souhaité supprimer cette marque affreuse qui insulte mon corps.
Je ne compte pas me réinstaller dans un appartement toute seule. J'ai décidé de laisser sa chance à ma famille. Je veux voir par moi-même si je suis capable de vivre dans un cadre familial après plusieurs mois à vivre seule et sans autorité. J'aimais beaucoup vivre seule même si cela me pesait beaucoup à certains moments. Peut-être que je ne vais pas vraiment apprécier la vie en commun avec ma famille, mais qui sait ? Je vais peut-être être surprise.
Ma rééducation est loin d'être terminée mais je suis réellement déterminée à reprendre du poil de la bête et à que tout cela se finisse alors j'essaye de donner le meilleur de moi-même pour rendre mes proches fiers. J'ai tellement insisté pour sortir que les médecins m'ont finalement autorisé. Ils savent que si je constate une anomalie je reviendrai aussitôt. Je ne compte pas observer mon autodestruction.
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L'arme secrète : cachez-moi.
Novela Juvenil"J'ai seize ans. Je n'ai jamais vu ma famille. On m'a annoncé que je suis l'arme secrète du FBI, que je suis un agent secret. J'ai tout quitté pour rejoindre ma famille aux États-unis dans l'espoir de les retrouver et d'avoir enfin une vie normale...