Chapitre 33 : Que la douleur commence!

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-Alors ces quelques heures t'ont fait réfléchir ?

Jouer la stupidité, jouer la stupidité.

-Réfléchir ? Sur quoi ? je demande naïvement en ouvrant de grands yeux innocents.

-Par exemple... Je ne sais pas moi... Sur le fait de nous dire pour qui est ce que tu travailles... Des choses comme ça. Simples et efficaces.

-Si je vous dis que je travaille pour moi-même, vous me croiriez ?

Le boss éclate de rire. Un rire mauvais, tendu et raide qui me prévient que j'arrive à la limite de sa patience.

-Non.

Je hausse les épaules de mon air nonchalant en effectuant une mou boudeuse. Ils ne pouvaient tout de même pas s'attendre à ce que je dise quelque chose pour compromettre l'agence. J'ai été entraînée pour patienter de la sorte, être torturée, battue, et même si cela me terrifie vraiment, je ne compte pas révéler que je suis la sœur de Dimitri. Je suis plutôt de tendance impatiente mais pour protéger les miens je suis prête à exceller dans ce domaine.

-Tu n'as pas froid aux yeux du haut de tes seize ans. Ça se voit que tu as pratiqué pendant de longues années avant ce jour.

Cool. Il croit m'amadouer avec ses compliments ou ? J'ai oublié à quel point cela fait parti de ses points forts de vanter les mérites d'autrui pour arriver à ses fins.

-Peut-être que si l'on te fait un petit peu souffrir, tu raconteras des choses un tantinet plus intéressantes, souffle-t-il tout près de mon visage.

Un frisson me parcourt l'échine. Dans quoi t'es-tu engagée Elena ? Es-tu vraiment prête à subir des tortures pour le FBI ?

Pour appuyer ses mots, le boss lève la main et m'inflige une gifle monumentale. Le son retentit sèchement dans la pièce alors que mon souffle se coupe sur le coup. Après cela, il m'enfonce lentement un couteau de cuisine, qu'il sort de derrière son dos, dans la cuisse. J'essaie vainement de retenir mon cri entre mes lèvres. La douleur est intense. Je pousse un hurlement à faire trembler les murs. Je ne lui donne pas le plaisir de pleurer même si en mon fort intérieur, mon corps n'attend que cela. J'espère ne pas attraper d'infection, même si je sais qu'avec une plaie non soignée après avoir utilisé ce couteau sale, j'ai des risques. Que la douleur commence !

****

Ils me violentent depuis plusieurs jours déjà si j'en crois mon horloge interne. J'ai perdu la notion du temps, vous vous en doutez. Je ne sais même pas s'il fait jour dehors. Je n'ai pas fermé l'œil depuis si longtemps... Mon corps est si fatigué...

J'espère que mes collègues me cherchent. Mes bourreaux n'y vont pas de main morte et pourtant, je ne bronche pas. Les seuls sons qui sortent de ma bouche se réduisent à des onomatopées ou à des hurlements à moitié étouffés. Je veux leur donner le moins de satisfaction possible en souffrant. En ce moment-même je dois ressembler à une mûre : je suis toute boursouflée et je suis sûrement pleine de bleu.

Mon visage me fait atrocement mal. Mon œil gauche est si boursouflé que je ne vois presque plus de celui-ci. Ma cuisse droite saigne abondamment à cause des diverses coups de couteau reçus. Mon genou droit n'est plus orienté comme un genou devrait l'être, je ne suis pas sûre de la véritable raison, mais mon esprit me souffle que je me suis évanouie suite à un coup porté sur l'arrière du crâne. Avec tout mon poids porté vers l'avant, je suis tombée emportant évidemment la chaise dans ma chute et c'est sur mon genou que je suis retombée le tordant d'une manière très étrange et douloureuse. Avec la fatigue l'articulation a vite cédée. Je me suis aussitôt réveillée en criant des mots inintelligibles. Les mastodontes n'ont pas attendu pour me remettre sur les quatre pieds et continuer leur mission. Si j'ajoute à cela les chocs reçus dessus, il n'est pas bizarre que ma jambe se trouve dans cet état.

L'arme secrète : cachez-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant