Epilogue.

275 12 18
                                    

-Elena ! Dépêche-toi tu vas nous mettre en retard !

-Deux secondes Dim ! J'arrive ! J'enfile ma basket et je suis là !

Je me dandine tant bien que mal afin de passer la basket à mon pied en essayant de garder l'équilibre en m'appuyant contre la porte de ma chambre. Après avoir réussi à enfiler la basket je me précipite dans le couloir. Je descends les marches de l'escalier en sautillant agilement avec mes béquilles. Ce ne sont pas les mêmes béquilles qu'en France et ça me gêne beaucoup, j'ai eu beaucoup de mal à m'y habituer. Nous avons beau vivre en appartement, mes parents ont trouvé ça fun de prendre un duplex. Je ne vous dis pas comme je me suis amusée en fauteuil roulant pour escalader les marches ! Mes parents ont même envisagé de déplacer ma chambre en bas pendant un moment.

L'hâtelle a enfin remplacé le plâtre après encore un mois supplémentaire de fauteuil. Mon poignet est complètement guéri à mon plus grand bonheur me permettant d'utiliser les béquilles. Je peux enfin me déplacer par moi-même. J'ai l'impression de revivre. Les traces qu'a laissée la mission s'estompent de plus en plus au fil du temps, au rythme de ma guérison, je me sens de plus en plus légère.

Avant même que je ne puisse descendre une marche de plus, et alors que je suis en plein élan dans une concentration intense pour vaincre les marches d'escaliers qui sont un supplice pour les béquilles, je sens qu'on me soulève de terre, j'ai une vague impression de voler, si j'étais une enfant, j'écarterais mes bras sur les côtés pour faire l'avion.

-Et ! Mais... Les béquilles !

Je laisse tomber les objets qui me permettent de me déplacer dans un bruit sourd. Ça ne me surprend guère que mon frère veuille me porter pour que j'aille plus vite. Il est si impatient quand il s'y met. Mais ses bras n'ont pas la même corpulence et la prise autour de ma taille est plus ferme. Je suis surprise de constater que c'est finalement Noah qui me tient dans ses bras.

-Aller grande blessée de guerre ! Plus de temps à perdre ! Tu nous as assez mis en retard comme ça ! Ils nous ont déjà appelé deux fois pour savoir si les « bouchons sur la route » progressaient.

Je lève machinalement les yeux au ciel tandis qu'il me fixe avec attention. Je suis devenue une sorte de sac à main ou à patate. Pourtant la sensation de sa main sur ma hanche est plutôt agréable. Ça a quelque chose de rassurant, de familier. Je me sens bien dans ses bras.

-Aller en voiture ! s'exclame mon père en nous observant du coin de l'oeil.

Il commence déjà le rôle du papa poule. Je vois bien que rien ne lui échappe entre Noah et moi, j'ai presque honte de me comporter aussi exubérante devant mes parents. Sauf qu'en vérité il ne se passe rien. Juste de l'amitié.

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous à l'agence pour un débriefe de la mission passée afin qu'on nous explique ce que les gardes à vues ont donné et les différentes condamnations mises en place. Ils auraient pu le faire durant mon absence mais mes parents ont tenu à ce que je sois présente pour avoir la sensation de victoire que l'on ressent une fois une mission achevée. Pour l'occasion j'ai mis une robe, il faut bien que je sorte de mon style habituel qui se compose à quatre-vingt dix pour cent de jeans et de baskets. Ma robe est rouge. J'aime le rouge, ça fait ressortir mes yeux et ça ne passe jamais inaperçue. Je me sens audacieuse pour ce choix vestimentaire et aux regards que me lancent Noah dans la voiture, je crois que j'ai raison.

****

-Vous ne l'avez pas retrouvé ? s'écrie mon père en tapant du poing sur la table. Est-ce que vous vous foutez de moi ?

-Non, Monsieur. Je suis navré mais nous n'avons rien pu faire, répond l'agent en face nous, il est gêné et ne sait plus où se mettre. Il semble qu'il ait été effacé des fichiers de toutes les agences gouvernementales. Comme s'il n'avait jamais existé. Il a juste disparu.

L'arme secrète : cachez-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant