J'essaye d'ouvrir les yeux avec peine. Mon il droit est très gonflé, je ne peux plus l'ouvrir depuis tellement de temps que je me demande si ma vision est encore intacte. Quant à mon il gauche, je tente de la garder ouvert, de lutter contre le sommeil qui m'appelle.
Je me sens tellement mieux quand je suis endormie, je ne ressens plus toute cette horrible douleur qui me ronge sans cesse lorsque je suis éveillée. Je suis peut être assaillie de cauchemars ou de rêves mais ces derniers sont ceux qui me font garder espoir, qui préserve cette dernière étincelle qui fait que je ne lâche pas tout. J'aimerais pouvoir dormir éternellement, arrêter de me battre contre la douleur et la peur, l'angoisse de révéler une information décisive, la faiblesse de mon corps et de mon état mental. J'aimerais tant que cela se stoppe, plonger dans la douceur de l'inconscience et qu'on me réveille une fois que tout sera terminé.
J'essaye de faire l'effort de regarder autour de moi, de glaner quelques informations sur le lieu dans lequel je suis. J'ai beaucoup de mal à réfléchir et restée concentrer. Mon cerveau se trouve dans un état brumeux qui ne me permet pas d'être focus. Je suis si affaiblie, il faudrait que je mange pour me redonner de l'énergie, ou boire pour réalimenter ce corps vide.
Il doit être midi. Au travers des portes de l'entrepôt, je perçois une forte lumière et si mes intuitions étaient bonnes lors de mon arrivée nous sommes en exposition plein Sud, or si c'est bien le cas, le soleil doit être à son apogée à midi, et donc la lumière être la mieux à cette heure-ci. J'en conclus que nous sommes au milieu de la journée. Je suis restée inconsciente pendant au moins douze heures. Pour quelqu'un incapable de réfléchir je trouve que ma réflexion n'est pas si mauvaise finalement.
J'essaye de lutter contre mes yeux qui se ferment deux-mêmes, je suis si fatiguée, mon corps est si fatigué. Pour moccuper l'esprit, je tente de penser à des choses positives, je ne veux pas m'endormir tout de suite, il faut que je résiste à cette envie.
Pendant de longs instants, je suis partagée entre l'idée de ne pas regarder mon ventre et celle de me confronter à la blessure. La douleur est si puissante que j'ai l'impression de ne presque plus la sentir. C'est une sensation étrange, je suis devenue comme insensible à la souffrance. Toutes mes cicatrices sont si profondes, qu'elles en deviennent toutes plus réelles, mais celle-là, vu que ma chair est brûlée, est sensée être bien en relief. En relief, comme si je n'avais pas vraiment était blessée, comme si cela rendait la chose moins puissante, moins réaliste, alors que le fait est là, j'ai été brûlée vive, la blessure est on ne peut plus présente.
Alors que plusieurs petites voix s'affrontent en moi, sur un coup de tête, je plonge mon regard en direction de mon ventre. L'espace d'un instant, j'oublie de respirer, mon souffle se bloque. L'emblème du gang, une arme sur une étoile, est gravé à jamais sur ma peau. Je reprends une grande bouffer d'air avant de suffoquer, mais je reste ébahie devant la grosseur de l'emblème. Ma chair est à vif, effectivement en relief, et toute la brûlure est entourée d'une large auréole rouge qui montre bien que cela risque de s'infecter si la plaie n'est pas vite soigner un minimum. Je ne pensais jamais qu'ils m'avaient imprimé quelque chose de si large. Leur demander du désinfectant serait comme leur donner une idée pour me faire souffrir davantage.
Je suis sûre qu'ils seraient capables de me le fournir dans un verre afin de me le faire boire. Histoire qu'en plus d'être abimée bien comme il faut psychologiquement et sur mon enveloppe externe, je le sois aussi à l'intérieur pour me faire pourrir. Je ne sais pas à quel point cela les amuse de me voir mourir de douleur, mais je suis persuadée que quelque chose ne tourne pas rond dans leur cerveau pour prendre tant de plaisir à me torturer de la sorte. Et je suis convaincue que je ne suis pas la seule à avoir été torturée comme cela dans un donjon.
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L'arme secrète : cachez-moi.
Novela Juvenil"J'ai seize ans. Je n'ai jamais vu ma famille. On m'a annoncé que je suis l'arme secrète du FBI, que je suis un agent secret. J'ai tout quitté pour rejoindre ma famille aux États-unis dans l'espoir de les retrouver et d'avoir enfin une vie normale...