Chapitre 12 - Complications

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Eijirou rangea son téléphone dans la poche de son pantalon, après avoir envoyé un message à son compagnon, le prévenant qu'ils ne seraient pas seuls chez eux lorsqu'il rentrerait. Il préférait le mettre au courant ; Tamaki n'était pas exactement fan des visites surprises, et ne savait jamais comment se comporter ni où se mettre lorsque quelqu'un n'étant pas censé se trouver là s'invitait chez lui sans préavis. Heureusement, il connaissait Katsuki, et semblait l'apprécier malgré leurs caractères diamétralement opposés. Il fallait dire que le blond, en comprenant le niveau d'anxiété assez élevé de leur aîné, et à la demande d'Eijirou, avait fait de son mieux pour ne jamais trop le brusquer – même si, parfois, il ne pouvait pas s'empêcher d'être lui-même ; on ne changerait jamais Katsuki.

En parlant de ce dernier, d'ailleurs, il commençait à se faire long, non ? Il jeta un œil sur son autoradio, duquel s'élevait Talk Too Much de COIN, pour constater que cela faisait déjà vingt minutes qu'il était monté. Il lui fallait si longtemps pour préparer un simple sac avec des affaires de rechange ? Eijirou fronça les sourcils, s'enfonçant davantage dans son siège, demeurant pensif quelques instants. Il ne lui aurait pas dit qu'il revenait pour finalement lui poser un lapin, ce n'était pas le genre de son ami : s'il avait vraiment voulu refuser de venir, il lui aurait directement dit, sans chercher à passer par quatre chemins. Le héros rouge commençait quelque peu à s'en faire, se demandant s'il avait bien fait de le laisser y aller seul. Et s'il s'était retrouvé en proie à une crise ? Et si ses jambes avaient décidé de le lâcher ? Et si, téméraire comme il était, il avait décidé de prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur malgré son état, et qu'il avait fini par tomber dans ceux-ci ?

A ces pensées, son sang se glaça dans ses veines. Il ne pouvait plus rester là à attendre, il devait s'assurer que son ami allait bien. Alors il éteignit la musique, et sortit de son véhicule pour se diriger vers l'immeuble dans lequel s'était engouffré Katsuki.


*


« Alors, on a perdu sa langue ? Je me souviens pas te l'avoir arraché, pourtant. » ricana Izuku après avoir retiré sa main de devant la bouche de Katsuki, le maintenant cependant tout contre lui.


Il vacillait légèrement, cependant, ayant probablement du mal à tenir correctement sur ses jambes sans l'aide de ses précieuses béquilles. Ah, il n'avait pas particulièrement été tendre avec, fallait-il dire. Il pouvait s'estimer chanceux de ne pas avoir contracté la moindre phlébite, à ce niveau. Cela l'étonnait d'ailleurs de le voir capable de se déplacer sans fauteuil roulant, avec l'aide de simples supports, sans même personne à ses côtés pour s'assurer qu'il ne se blesserait pas. Connaissant son ami d'enfance, il avait dû refuser toute aide, n'écoutant que sa fierté. Que serait Katsuki sans son égo démesuré ?


« Qu'est-ce que tu fous là, Deku ? finit par grogner le blond en luttant pour garder l'équilibre. T'es venu finir le boulot, c'est ça ? »


L'air amusé qu'arborait Izuku depuis que le héros avait pénétré son appartement s'effaça subitement. Il le relâcha sans prévenir, le poussant légèrement en avant par la même occasion, afin de le faire tomber sur ses genoux.


« Tu me vexes, Kacchan. »


Le vilain contourna l'autre garçon, d'un pas lent, jusqu'à venir se placer juste devant lui sans jamais le quitter des yeux, l'observant de haut alors que celui-ci essayait tant bien que mal de se redresser.

Captif [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant