Le temps s'était écoulé à une vitesse fulgurante. Bien plus rapidement qu'ils ne le pensèrent. Chaque jour apportait ses joies, ses peines, ses amours et ses colères. Certains d'entre eux se montraient cruels et épuisants tandis que d'autres leur accordaient un instant de répit aussi bien physique que mental.
La première année fut particulièrement éprouvante, notamment après qu'Izuku eut appris le décès de son ami, celui qu'il avait pris sous son aile, qu'il s'était promis de protéger. Cet événement le brisa, le blessa si profondément qu'il se sentit se faire entraîner dans les abîmes du désespoir. Il pleura sa disparition, le cœur désintégré, submergé de haine et de chagrin. Il n'avait même pas eu l'occasion de s'excuser pour l'avoir manipulé, lui avoir menti à plusieurs reprises. Une semaine durant, à cause de cela, il devint ingérable. Inconsolable. Il n'assista même pas à son enterrement au sein du tombeau familial. Seules quelques personnes y furent présentes ; Katsuki, Eijirou, Shouto et Tamaki. Sans ces quatre-là, l'albinos aurait été tué dans l'indifférence la plus totale : il n'avait plus de famille. Plus aucun ami. Et même pour les héros, cette constatation fut douloureuse.
La relation entre Izuku et Katsuki, redevenue fragile avec le temps, se révéla bien plus bancale qu'ils ne l'eurent pensé. Il fallait avancer avec précaution, tâtonner le terrain, tester les limites de l'autre. La moindre petite maladresse était en mesure de faire s'effondrer les bases qu'ils avaient, ensemble, déterrées au sein des ruines de leur passé ; sans surprise, tout ce qu'ils avaient pu traverser de manière individuelle, sans l'autre à leur côté, les avaient énormément fragilisées. Mais ils s'affaireraient à les rendre stables de nouveau, à les renforcer, les rendre plus solides que jamais ! C'est ainsi que, dans un premier temps, les moments de tendresse se montraient hésitants, maladroits. Il n'était pas rare d'entendre l'un d'entre eux hausser la voix – généralement Izuku reprochant à Katsuki de rester trop lourdement sur son dos. L'instabilité émotionnelle de l'ancien vilain faisait qu'il s'avérait difficile de doser les choses avec exactitude. Celui-ci, même s'il avait, en principe, accordé sa confiance au héros, redevenait méfiant par moment, préférant alors éviter tout contact physique, tout échange, au risque de dévoiler un comportement impulsif, violent, dangereux par moment. Il s'isolait dans une pièce de l'appartement lorsque le blond recevait des invités – en particulier lorsque ces derniers se trouvaient être de ses collègues – ne parvenant pas à véritablement socialiser avec qui que ce soit. Et il n'était pas rare de l'entendre parfois pleurer la nuit, couiner de détresse, complètement recroquevillé sur lui-même ou bien de le voir sursauter au moindre bruit un peu trop élevé à son goût. Son détachement de la Ligue des Vilains avait causé énormément de pertes de repères chez lui, déclenché une profonde remise en question, réveillé d'anciens traumatismes qu'il s'était efforcé d'enfouir, d'oublier, en passant ses émotions sous silence à l'aide de ces séances de torture dont Katsuki avait fait les frais.
Au cours de la seconde année, les choses commencèrent à s'apaiser. Les séances chez la psychiatre lui ayant été assigné commençaient à porter ses fruits. Izuku parvenait, peu à peu, à contrôler ses ressentis, à s'ouvrir et moins se méfier des autres. Cela se faisait lentement, bien entendu, mais chaque parole qu'il réussissait à échanger avec quelqu'un qui n'était ni Katsuki, ni sa mère, ni sa psychiatre représentait une petite victoire à ses yeux. Ainsi, il lui arrivait de discuter avec Eijirou ou Tamaki lorsqu'ils se voyaient ; quelques mots, des formalités et puis, au fil du temps, de véritables conversations auquel il prenait timidement part. Son amoureux, avec qui les bases s'étaient faites plus fortes, l'aidait au quotidien, le rassurait, lui témoignait de son affection. Et cela faisait énormément de bien à Izuku qui n'aurait certainement pas aussi bien progressé sans sa présence à ses côtés. Plus les jours défilaient et plus son ressenti à l'égard de son ami d'enfance redevenait ce qu'il avait été dans le passé ; une admiration sans faille couplée à un amour débordant. Il s'accrochait à lui, à cette personne qui avait toujours été son héros, se créant de nouveaux repères, voyant en lui un véritable protecteur contre ses idées noires, contre ses peurs et ses incertitudes.
VOUS LISEZ
Captif [ KatsuDeku ]
Fanfiction/ TW : Attention, cette fiction contient de la torture physique comme mentale. \ Toi... T'as toujours voulu être un héros, non ? Alors... Alors pourquoi c'est toi qui te trouves là, face à moi ? C'est quoi ce regard ? Ce sourire ? Deku... « Ca faisa...