Chapitre 6 - Story Time

4.9K 455 308
                                    

Les rêves s'étaient enchaînés. Ces souvenirs lui revenant comme des claques en plein visage avaient secoué son sommeil, remplissant son être entier de regrets et de remords. Pourquoi, Seigneur, pourquoi avait-il été une telle ordure à l'encontre d'Izuku ? Pourquoi n'avait-il pas pu être honnête envers lui-même, envers ses sentiments ? Pourquoi n'avait-il pas placé sa fierté de côté pour tenter de rassurer son ami d'enfance, quant à son rêve de devenir un héros ? Pourquoi s'était-il montré aussi vif, brusque ? A cause de ce maudit complexe de supériorité. Jamais il n'avait voulu exposer la moindre faiblesse. A qui que ce soit. Pour Katsuki, il était inconcevable de vouloir devenir le numéro un des héros si l'on laisser transparaître ne serait-ce qu'une once de vulnérable.

Et voilà où il en était aujourd'hui. Voilà ce que cet être qu'il chérissait tant était devenu, par sa faute. Izuku n'y était pour rien. Il le savait. Les vilains avaient dû abuser de sa faiblesse, de son désespoir. Il demeurait inconcevable qu'un garçon autant épris de justice ne décide de se rallier à eux de son plein gré.

Cependant, même s'il s'en voulait, le blond cendré avait conscience qu'une vie entière ne lui suffirait pas à se racheter pour tout ce qu'il avait fait. Il avait abîmé, détruit son ami. Et cela lui était retombé dessus. Peut-être ne récoltait-il que ce qu'il méritait ?

Ses paupières s'ouvrirent, lentement, papillonnant tandis qu'il redressait la tête. Une douleur sourde lui assommait le genou, celui-ci enveloppé de bandages dont s'échappait une forte odeur d'alcool désinfectant. Il se frotta la nuque, et...

Attendez.

Se frotter la nuque ? Il fut pris d'un petit sursaut, en remarquant qu'il avait été libéré de ses chaînes. Ses mains se placèrent devant son visage, et il les fit bouger, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Non, elles se trouvaient bien là, et non plus accrochées au-dessus de sa tête. Une marque rougie s'étendait le long de ses poignets, témoignant des nombreuses fois où il s'était débattu : ce n'était pas agréable, mais cette irritation demeurait bien moindre comparée à son doigt cassé, et à son genou en miettes.

En revanche, son alter ne parvenait toujours pas à s'activer. Cela aurait été trop beau.

L'un de ses premiers réflexes fut de tapoter ses poches, espérant y trouver son téléphone, et ainsi appeler quelqu'un à la rescousse. Mais, bien entendu, il n'était plus là. Ils avaient dû le lui prendre, au cas où. Bon, ce n'était pas grave, il trouverait un autre moyen.

Et la porte, au fond de la salle ? Est-ce qu'elle était ouverte ? Il en doutait fortement. Mais cela ne coûtait rien d'aller vérifier. Il se releva avec difficulté, devant prendre appui sur le mur derrière lui pour y parvenir à cause des plaies occasionnées par les clous ayant été plantés plus tôt dans sa peau, et se dirigea en boitant vers celle-ci. Plusieurs fois, il manqua de tomber, se rattrapant de justesse, mais finit par l'atteindre. Une porte en fer, qui semblait bien trop résistante pour se faire défoncer. Il se mit à prier toute créature divine susceptible d'exister, et attrapa la poignée afin de l'abaisser.

Il n'en crut pas ses yeux.

Elle s'ouvrit.

Il poussa alors celle-ci avec prudence – on ne pouvait savoir ce qui se trouvait derrière, après tout – et déboucha dans un long couloir, lui rappelant ceux que l'on pouvait trouver dans les hôpitaux. Plusieurs autres portes du même acabit que la sienne se trouvaient aux alentours. D'autres prisonniers, comme lui, se situaient-ils dans ces autres pièces ? Il y avait fort à parier là-dessus. Cependant, lorsqu'il tenta d'ouvrir l'une de celles-ci, il constata qu'elle était verrouillée. Et il en fut de même pour les autres. Pourquoi était-il le seul capable de sortir de son confinement ? Ses sens se mirent en alerte. Un piège. Cela ne pouvait être qu'un piège. Pas vrai ?

Captif [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant