Captif [ KatsuDeku ]

Chapitre 20 - Séparés par le destin

Passer toute une journée assis dans le coin d'une pièce, au sein d'un bâtiment abandonné, à attendre que les rues se vident était insupportablement long. Plusieurs fois, Katsuki crut que ses nerfs allaient lâcher et que, jambes ou pas, il ferait tout pour sortir de là, au moins pour prendre l'air, en rampant s'il le fallait ! Mais à chaque fois, ses iris se posaient sur l'autre garçon non loin de là, qui semblait somnoler, la tête dans ses genoux qui avaient été amenés contre son torse, les bras enroulés autour de ses cuisses le faisant ainsi se recroqueviller sur lui-même, en position fœtale. Il avait l'air si calme, si serein, ainsi. Alors que son cœur se trouvait probablement dans un état des plus attristés. Cela peinait le blond, d'autant plus qu'il était l'une des personnes à l'origine de ce chagrin. Malheureusement, il ne pouvait rien y faire. Pas à sa connaissance, en tout cas.

Parce que, certes, il aimait Izuku. Et il n'avait pas envie de le perdre de nouveau, après toutes ces années passées à s'inquiéter de son sort. Cependant, lorsque son ami d'enfance lui avait demandé de s'enfuir avec lui, d'abandonner aussi bien vilains que héros... Katsuki n'avait pas pu accepter. Il ne pouvait décemment pas renoncer à son rêve, à sa vie. Recommencer de zéro, sur un terrain totalement inconnu... Ce n'était pas envisageable. Même en compagnie du vert. Ses amis, son métier, ses obligations... Il y était attaché, même s'il ne le montrait que rarement.

Alors, bien sûr, il avait tenté, une fois encore, de convaincre Izuku, de le rassurer en lui disant qu'il existait une chance pour eux, qu'il n'était pas trop tard pour qu'ils retournent auprès des autres, et qu'ils suivent l'idée émise par Eijirou. Ce à quoi le vert avait répondu, un sourire sans joie aux lèvres ;

« Toi, tu ne peux pas abandonner les tiens. Et moi, je refuse de trahir les miens. »

Et cela irritait le blond, de voir la personne qu'il aimait défendre cette organisation qui ne cherchait qu'à faire le mal, semer le chaos, qui avait fait tant de mal à Izuku, torturé et manipulé afin de lui graver leurs idéaux dans le crâne, au point qu'il se mette à suivre un chemin qui n'était pas le sien.

« C'était nécessaire. » s'était contenté de répondre son ami avant de soupirer, secouer la tête, et d'aller se mettre dans ce coin.

Depuis, il n'avait pas bougé, peu importe combien de fois Katsuki avait tenté de l'interpeler. Doucement, durement, en élevant la voix, et même en créant de faibles explosions au creux de ses mains... Rien n'y faisait. Izuku demeurait immobile et silencieux, ne prenant même pas la peine de relever le regard vers lui. Ce qu'il pouvait être agaçant, quand il s'y mettait.

Seulement, cela le crispait de l'admettre, mais sans lui, il ne pourrait rien faire. Il ne parvenait toujours pas à tenir debout, et ne possédait aucun moyen pour contacter qui que ce soit. La seule façon qu'il avait de quitter cet endroit, c'était en se traînant, pitoyablement, à cause de ses membres atrophiés. Izuku ne le laisserait certainement pas faire. Et de toute façon, il refusait de déambuler ainsi dans la rue, de se montrer aussi faible face aux passants, lui qui était un héros, qui se devait de conserver une image imposante, inébranlable. De plus, s'il agissait de la sorte, son ami d'enfance aurait des ennuis. Et il voulait éviter cela. Ce n'était pas comme s'il se trouvait en danger de mort, comme lorsqu'il avait été fait prisonnier au sein de la Ligue. Non, cette fois-ci, le vert se montrait...délicat ? En tout cas, il ne semblait pas disposé à lui faire le moindre mal.

Après ce qui lui sembla être une éternité, la lumière commença enfin à baisser au sein de la pièce, signe que le Soleil se couchait laissant peu à peu place à l'obscurité et à la nuit. La circulation allait se faire moins dense, les passants plus rares. Et ainsi, peut-être pourrait-il convaincre Izuku de les faire sortir de ces lieux poussiéreux qui sentaient le renfermé. Passer plusieurs jours enfermés dans un nid à vilains, puis à l'hôpital, et maintenant ici... Il commençait à saturer quant au fait de ne pas pouvoir se déplacer librement, de fixer des murs en étant en proie à ses pensées à longueur de journées. Bon sang, que ne donnerait-il pas pour pouvoir courir, s'élever dans les airs à l'aide de ses explosions, faire de l'exercice ! Déjà que ses mouvements se retrouvaient limités à cause de ses foutues jambes...