Les flocons tombaient lentement du ciel, atterrissant un à un sur le sol déjà recouvert d'une épaisse couche de neige immaculée. Les rues revêtaient depuis plusieurs jours maintenant un joli manteau blanc propice à cette ambiance de fin d'année, à Noël qui approchait à grand pas, qui ne se trouvait plus qu'à quelques heures. C'est pourquoi la ville demeurait animée, malgré l'heure tardive qu'il commençait à être, malgré le Soleil qui s'était couché depuis une bonne heure déjà, obligeant les lampadaires à s'allumer afin de ne pas laisser l'obscurité s'installer. Ils accompagnaient les guirlandes et autres ampoules décoratives accentuant les allures de fête.
Une bonne odeur de takoyaki mêlée à celle de poulet frit embaumait l'air, titillant les narines des passants – bon nombre d'entre eux semblait être des couples –, les poussant à se laisser emporter, à consommer ces délicieux mets traditionnels. Et le garçon aux cheveux blancs ne faisait pas exception à la règle ; c'est pourquoi il cheminait en direction de chez lui après une après-midi passée en compagnie de ses amis, avec une boîte contenant plusieurs boulettes au poulpe entre les mains. Il fredonnait gaiement une petite mélodie, attrapant parfois l'un des takoyaki pour l'emmener à sa bouche, laissant ses pas le conduire à sa destination. Il avait hâte de retrouver ses parents, de passer la soirée à leur côté, tranquillement. Même si cela faisait maintenant une bonne dizaine d'années qu'il s'était installé au Japon avec ceux-ci, la tradition Russe perdurait chez eux, quant aux fêtes de fin d'années et, même si le jeune garçon avait hâte de pouvoir, un jour, passer un Noël romantique aux côtés de la personne que son cœur aurait choisi, comme cela se faisait dans ce pays, il devait bien avouer que l'idée de passer une soirée bien au chaud à savourer les délicieux plats de sa mère lui plaisait tout autant ! Le simple fait d'y penser lui mettait l'eau à la bouche !
Il termina sa boîte de takoyaki, la jeta dès qu'il passa près d'une poubelle et, dès lors, accéléra légèrement la cadence. Il devait être chez lui d'ici une quinzaine de minutes ! De là où il se trouvait, c'était faisable, mais seulement s'il prenait la peine d'accélérer un minimum. C'est là qu'il regrettait un peu de s'être habillé de manière aussi extravagante avec son long manteau à boléro blanc et rose, ses cache-oreilles ainsi que ses grandes bottes lui arrivant à la hauteur des genoux et possédant d'épais talons, de la même couleur que le sol poudreux sur lequel il évoluait. D'ailleurs, à cause de ses goûts vestimentaires, de sa longue chevelure et de son visage enfantin, les autres avaient la fâcheuse habitude de le prendre pour une demoiselle. Comme si seules celles-ci avaient le droit de porter des vêtements aussi mignons ! Enfin, au fond, ces confusions le faisaient rire, mais il ne pouvait tout de même s'empêcher de souligner l'aspect totalement absurde de la chose.
C'est au détour d'une bifurcation, alors qu'il s'éloignait petit à petit de la zone animée, qu'un frisson le parcourut soudainement, secouant son échine et le faisant se tendre instantanément. Était-ce dû à une chute de température occasionnée par la perte de chaleur humaine alentour ? Probablement, oui. Le jeune androgyne tenta d'ignorer le mauvais pressentiment sorti de nulle part qui l'animait, de ne pas prêter attention à cette alarme dans son crâne qui lui ordonnait de fuir. Ces craintes ne devaient pas être fondées, se basant sûrement sur le fait qu'il circulait seul, dans la rue, de nuit. Mais un soir pareil, rien ne pouvait lui arriver, pas vrai ?
Il se retourna subitement lorsqu'il entendit le craquement de la neige se faisant écraser non-loin, derrière lui. Sa mâchoire s'était mise à trembler, faisant légèrement claquer ses dents entre elles. Il ne se sentait pas à l'aise. Il essaya de se rassurer au mieux, se disant qu'il n'avait rien à craindre. Qu'il n'était certainement pas le seul à prendre ce chemin. Que cette sensation désagréable d'être observée se faisait générer par son imagination débordante. Après tout, quelques minutes plus tôt, il dégustait tranquillement des takoyaki en fredonnant et en se réjouissant à l'idée de ce réveillon qui s'annonçait. Les choses ne pouvaient pas basculer d'un extrême à un autre aussi rapidement. Il soupira, posant une main contre son cœur qui battait la chamade et secoua lentement la tête avant de faire volte-face, prêt à reprendre son chemin... Mais sursauta lorsqu'il se rendit compte que face à lui se trouvait désormais quelqu'un. Un homme de deux bonnes têtes de plus que lui qui le fixait avec intensité de ses yeux cyans dans lesquels semblaient brûler un feu incandescent. En-dessous de ses iris, l'inconnu...était brûlé ? Sur plusieurs parties visibles de son corps, en fait. Sa peau était comme en putréfaction, prenant des tons violacés, le faisant ressembler à une sorte de patchwork humain. Et cette vue terrorisa le garçon qui fit malgré tout de son mieux pour garder son calme. Il déglutit, inclina la tête en guise de salutations en direction de l'homme, et s'appliqua à le contourner tout en s'efforçant de ne pas laisser transparaître sa peur. Qui était cet individu et pourquoi le regardait-il de la sorte ? Il n'était même pas sûr de vouloir le savoir.
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Captif [ KatsuDeku ]
Fanfiction/ TW : Attention, cette fiction contient de la torture physique comme mentale. \ Toi... T'as toujours voulu être un héros, non ? Alors... Alors pourquoi c'est toi qui te trouves là, face à moi ? C'est quoi ce regard ? Ce sourire ? Deku... « Ca faisa...