Chapitre 17 - Forgive me, my Lord

2.5K 259 92
                                    

Il eut d'abord quelques difficultés à comprendre où il se trouvait, lorsqu'il revint à lui. Ses pensées ayant été traversées de souvenirs plus effrayants les uns que les autres l'ayant hanté sous forme de cauchemars, elles eurent besoin d'une bonne minute d'adaptation avant de revenir se focaliser sur le monde réel. Izuku se redressa, lentement, afin de s'asseoir et d'observer ses alentours, reconnaissant sans trop de mal la pièce chez Eijirou et Tamaki dans laquelle ces derniers avaient installé le futon qu'il devait partager avec Katsuki. Un intense sentiment d'apaisement le traversa lorsqu'il parvint à confirmer qu'il se trouvait en sécurité. Plus ou moins. Il ne considérait pas le fait de se trouver sous le toit de héros comme étant véritablement en sécurité. L'on n'est jamais trop prudent, lorsque l'on évolue au sein du camp ennemi.

Ah, mais l'interlude au commissariat... Avait-elle vraiment eu lieu, ou l'avait-il rêvée, elle aussi ? La rencontre avec le fils d'Endeavor, les explications de Katsuki et Eijirou... La proposition de thérapie ! C'était suite à celle-ci que son esprit avait commencé à s'affoler ! Mais puisqu'il se trouvait chez le couple de héros... Peut-être ne lui avait-on jamais proposé celle-ci. Peut-être possédait-il encore un peu de temps avant de faire face à Shouto. Mais si tel se trouvait bien être le cas, il avait du mal à se figurer comment leur confrontation pourrait évoluer différemment de la manière dont ses songes le lui avaient suggéré. Il se sentait piégé. Et il haïssait cette sensation.

Il tourna la tête afin de poser son regard émeraude sur son ami d'enfance...qui aurait dû se trouver là, endormi. Mais la place à ses côtés était vide. Froide. Personne ne s'y était glissé depuis un bon moment. Izuku fronça les sourcils à cette réalisation. Où était-il passé ?

Ah. Le matin devait être arrivé et, après avoir récupéré, Katsuki s'était levé. Pourtant, aucune lumière ne lui parvenait depuis les quelques crans laissés ouverts du volet coupant la pièce d'une quelconque vision extérieure. La seule source lui permettant de ne pas se retrouver totalement dans l'obscurité se trouvait par-delà la porte fermée. Il pouvait la voir se faufiler par-dessous cette dernière.

Il décida alors de se lever et, sans un bruit, d'aller vérifier par lui-même de quoi il en retournait. Il se mit sur la pointe des pieds pour se rendre jusqu'à la porte, contre laquelle il porta son oreille. De petits sons lui parvinrent. Des voix. Plusieurs personnes discutaient, un peu plus loin. Il ne parvenait cependant pas à discerner le sujet de la conversation qu'elles entretenaient. Pour autant, il reconnut, parmi les timbres, celui de Katsuki et sans réellement comprendre pourquoi, s'en retrouva soulagé. Il ne l'aurait de toute façon pas abandonné, pas vrai ? Cependant, le fait de ne pas être en mesure de comprendre ce qu'il se passait l'agaçait et le frustrait profondément. Si cela avait le moindre rapport avec lui, il voulait être au courant, malgré l'habitude que pouvaient avoir ces fichus héros de parler tout en ignorant son existence – Seigneur, il perdrait rapidement patience, s'ils continuaient ainsi.

Il ouvrit donc la porte se dressant face à lui en faisant preuve d'un maximum de discrétion, ses iris directement attirées par la source lumineuse émise du même endroit duquel provenaient les voix. Il s'en rapprocha, silencieusement, sans jamais chercher à souligner sa présence, juste assez pour percevoir ce qui l'intéressait.



Katsuki possédait cette désagréable impression de se tenir en plein jugement. Les iris vairons et fatiguées de Shouto ne le quittaient que lorsqu'elles se focalisaient sur le contenu de la tasse qu'il avait en mains, le temps de l'amener à sa bouche et d'en avaler quelques gorgées – Eijirou lui avait préparé un chocolat chaud, lui disant que cela le détendrait après tout le café qu'il avait ingurgité ces jours passés. Un peu de repos ne lui ferait probablement pas de mal. Et pourtant, au lieu de cela, il se trouvait là, attablé dans la cuisine d'Eijirou et Tamaki, le regard rivé sur le blond qui se triturait les doigts d'agacement. Il savait que le bicolore avait quelque chose à dire. Cela se voyait comme la cicatrice couvrant le quart de son visage. Et il se doutait qu'il ne s'agissait pas d'un quelque chose que Katsuki risquait de bien prendre, à en juger par le temps qu'il mettait à prendre la parole, et à la mine des deux autres héros présents avec eux. Le silence perdurait depuis que Shouto avait reçu sa boisson, pesant, ne se laissant perturber que par les déglutitions répétées du héros au double alter.

Captif [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant