Farce ou Coup du destin

Part 23: explications

Une souffrance accablante , consumant un coeur meurtrie par l'immensité d'un amour brute.
Tel est la vie.
Une misère, des coups incessants qui déchirent le quotidien d'une joie éphémère de l'homme. La vie est une trahison, oui elle l'est.
Du jour au lendemain on se fait des idées, des projets tant tenus à coeur mais hélas il en demeure autrement. Le bonheur n'est qu'une illusion que l'on guette même si on est conscient qu'il nous filera du bout des doigts. Et l'amour?
Ah l'amour .
Ce sentiment si merveilleux que nul n'a l'audace de décrire ou de lui donner une définition exacte du fait de sa complexité. Quelle ironie!

Une semaine que Layla fuyait Abdel Karim comme la peste. Elle ignorait ses incessants appels ainsi que ses approches. Elle était enfin de retour au pays mais passait la totalité de ses journées à pleurer dans sa chambre. Son frère Ahmadou partagea son inquiétude avec leur mère qui avait également remarqué ce changement néfaste. Avec un élan d'adrénaline, elle prit son sac pour aller au bureau d'Abdel. En chemin , Maman Aissatou appela son aîné Ousmane qui travaillait dans les locaux. Elle lui demanda de l'attendre pour qu'il puisse lui indiquer le bureau de son chef. Et c'est ce qu'il fit. La secrétaire d'Abdel la fit patienter un petit moment le temps qu'elle l'annonce. Ousmane qui ne se doutait de rien prit le chemin de son bureau après avoir vu sa mère entrée dans celui du concerné.

-asalamou anleykoum . Dit elle d'un ton bien dur.

-wa enleykoum salam. Maman. Diagne comment allez vous?

-pas du tout bien Abdel, mon coeur de mère saigne depuis que ma Layla est rentrée amenant avec elle un chagrin qui m'est inconnu. Abdel lo df sama dome bamouy khey di dioy souba ak guone? Lekatoul naneu toul (qu'as tu fait à ma fille? ) . Ne me laisse pas imaginer le pire.

Un pincement au coeur habita le jeune homme suite à ce reproche. Il se sentait mal non pas parce que Maman Aissatou s'imaginait le pire venant de lui mais du comportement de Layla, lui-même ignorait pourquoi cette dernière agissait ainsi.

-maman, je suis bien plus tourmenté que vous. Vous avez raison de venir ici demander des éclaircissements, hélas je ne suis pas en mesure de vous les fournir. Ne vous inquiétez pas car je sais à quoi vous faîtes allusion mais sama diguantè ak Layla dara lou gnaw meussouser am .( Il ne s'est jamais rien passé de fâcheux entre Layla et moi )

-comment ça?

-je vous le jure sur la mémoire de mes parents. Je ne sais pas ce qu'elle a votre fille. Sa réaction est vraiment grottesque.

-Mais il y eut forcément quelque chose qui l'a mis dans cet état.

-tout ce que je peux vous dire c'est quand on était au Canada, ce fameux jour où vous l'aviez appelé pour la réprimander.

-oui?

-et benh on était assis dans le salon à parler de moi de ma famille adoptive ainsi que de mes parents biologiques et c'est à cet instant qu'elle s'est levée comme une furie pour aller chez elle en pleurs.

-hum Abdel wakhoma lép. (Tu ne m'as pas tout dit). Pour une si petite chose elle réagit comme ça. Non non il y a autre chose .

- Allah m'en ait témoin que je vous dis la vérité . Depuis lors elle ne répond plus à mes appels ni rien. Je suis rentré sans la voir , j'essaye par tous les moyens de la contacter mais rien. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé.

-mbadou Layla dafay wadja dof walla dafa beug deh di taguo. ( est-ce un début de folie ou d'agonie ).

Abdel ne répondit pas, nerveux il se leva de son fauteuil pour se diriger vers le frigobar de son bureau pour en extraire une bouteille d'eau car le jus de fruit posé sur la table était beaucoup trop doux pour calmer l'ébullition qui le consumait. Lui qui était si impatient de s'unir à elle dès leurs retours mais non mademoiselle était trop occupée à piquer une crise qui lui était inconnu .