Farce ou Coup du destin

Partie 45: tourbillons

Partie d'Abdel

Me voilà assis dans ce restaurant à attendre Elisa comme un con.
Mes jambes ne cessent de vibrer faute de mon anxiété . On dirait que j'ai des fourmis dans les pieds.
Je stresse.
Encore et encore.
J'ai bu deux Schweppes no stop pour essayer de me détendre afin d'apaiser ce feu ardent qui me consume.
J'en ai besoin, vraiment besoin.

J'ai fuit mon chez-moi comme un voleur .
Ma femme n'a rien compris et s'est occupé de moi comme toujours.
J'ai essayé de ne laisser rien paraître en agissant comme d'habitude mais vous et moi savions que ceci ne peut être une perpétuité.
Layla me connaît trop bien.
Quand j'ai ouvert la porte de ma chambre hier, je l'ai retrouvé toute belle dans sa robe.
Tant de choses m'ont traversé l'esprit. J'ai pensé à l'éventualité de ...
NON!
Je refuse.
Il m'est inconcevable de perdre ma Layla, ça j'en mourrai.
Toute ma vie c'est elle. Elle me désigne comme khayati mais sait-elle qu'elle est la mienne?

J'ai essayé de masquer cette peur monstrueuse en lui faisant l'amour de toutes mes forces dès que mon regard s'est porté sur elle. Elle était devant la coiffeuse si je ne me trompe?
La coiffeuse a subi.
Et le lit aussi.
J'ai voulu sentir sa présence pour me confirmer Sa présence.

Désespoir.
Je souffle de désespoir en me calant davantage dans ma chaise. Au moment où je m'apprêtais à ouvrir une autre canette,  je la vois arriver .
Elisa!
Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle est de retour.
Quand?
Comment?
Pourquoi?
Tant de questions dans ma foutue tête?

Un serveur lui montre ma table puis elle se dirige vers moi. Habillée d'un top bleu et un jean moulant avec des baskets,  elle était belle.
Sans être rancunier, la beauté d'Elisa m'a toujours laissé sans voix. Je suis tombé amoureux de ses yeux qui me rappelaient les miens.
Elle m'a rendu fou.
Elle m'a rendu addictif.
Frisant l'obsession même j'avouerai.
Vous et moi savions que je n'ai jamais dit je t'aime à quelqu'un, même pas à Elisa.
Seul amore a eu ce privilège et l'aura à jamais.

Elle: bonjour Ryan, comment vas-tu?

Moi: plus de ça.

Elle: je préfère t'appeler ainsi. Au moins tu sauras que c'est moi seule qui ose t'appeler de la sorte.

Exaspération.
Je souffle d'exaspération. Elle est plus têtue que quiconque.

Moi: bref on ne va pas tourner autour du pot. Tu connais la raison de cette entrevue. Je veux que tu me regardes droit dans les yeux et que tu me dis qui est Ryan Junior? C'est bien son nom, n'est-ce pas?

Elisa: Mustapha Ryan Thiaw, junior c'est un surnom.  C'est mon fils. Me dit elle en plongeant son regard au mien.

Moi: quel âge a t'il ?

Elisa : huit ans et six mois. Hésite t'elle.

Mon cœur tambourine comme un orchestre endiablé mais mon visage était neutre à vrai dire j'avais l'air trop zen alors qu'à l'intérieur de moi c'était Israël et Palestine.

Moi: Thiaw? Tu lui as donné ton nom . Maintenant venons en à la question maîtresse, qui est le père ?

Elisa : Ryan tu ....

Moi: ladjoumala lolou yeup. Dis je en serrant les dents. Tontoul si limala wakh .
( je ne t'ai pas demandé de me déblatérer tout ce charabia. Réponds à ma question).

Elle baissa la tête perturbée en se tripotant les doigts.
Elisa : c'est...c..c'est toi. Murmure t'elle . C'est toi le père de junior .

Moi: moi? Tu es sûre de cette affirmation?