Farce ou Coup du destin

Partie 41: les problemes arrivent

Assise face à la mer, Soraya expiait toute son amertume par des larmes.
Des larmes, encore des larmes après toutes ses années, elle n'arrivait toujours pas à digérer les actes de sa génitrice . Elle avait mal, très mal même qu'elle n'arrivait point à la comprendre .
Y arrivera t'elle un jour?
Sûrement jamais!

Il n'y a pas pire qu'un enfant qui éprouve de la haine envers son parent et vis versa . Comment peut-on détester la personne qu'on a couvé pendant neuf longs mois en soi, dorloté, allaité pendant deux ans puis se retournee à la maltraiter? C'est incompréhensible.
Et comment un enfant pouvait ressentir une telle colère pour son parent? En fait toute chose a une cause . Mais Qu'est-ce qui peut justifier ce fait?
Un célèbre adage Wolof souligne: khalei loko def mou magaler ko ( tout ce que tu infliges à un enfant , il grandira avec).
Cette phrase , aussi légère sur la langue , pèse lourd sur la conscience voire la morale.

Soraya détestait sa mère, elle la haïssait du plus profond de son âme car elle était la cause de tous ses malheurs. Dior a été l'auteur de tous ses maux depuis sa tendre enfance, la maltraitant physiquement mais aussi moralement. Vous et moi savions qu'il n'y a rien de pire que la maltraitance psychologique. Elle demeure , laissant des séquelles distinguées à moins que l'on ne bénéficie d'une aide considérable .
Pour Soraya c'était Babacar cette aide.
Il a toujours été là, présent à ses côtés. L'aidant à se relever et à faire face à ses terreurs. C'était sa baume au cœur , son eldorado.
Même quand Mame Dior a tenté de ruiner leur union au tout début. Il a toujours su rester apte et guerrier pour relever à ses côtés cette bataille remplie de sournoiserie.

Et maintenant ce qu'elle ne pouvait comprendre , c'est le fait que cette femme qui leur a causé tant de souffrance revienne comme une fleur au beau milieu du désert et que son époux la soutienne. C'était inadmissible en tout point.
Sa colère envers sa mère lui brouillait les méninges à un tel point qu'elle ne se rendait même plus compte de l'heure qu'il faisait .
Il était nuit noire. La brise de la mer lui rappelait le danger de se réfugier seule face à elle.
Le bas de sa robe mouillée par l'océan à cause de sa position assise , elle se leva avec le peu de force qui lui restait pour se diriger vers sa voiture juste garée derrière.
Elle avait pris refuge à la plage de Ouakam où les pêcheurs ne prenaient point le risque d'une courte pause.
Balayant avec lassitude le sable collé à son derrière, elle marchait avec la tête baissée jusqu'à s'engouffrer dans sa voiture qu'elle alluma pour rentrer.

Elle priait de tout son cœur pour ne pas y retrouver Dior. Elle l'espérait ardemment. Grâce lui fut accordé en retrouvant la maison baignant dans la pénombre. L'horloge du séjour indiquait l'heure de crime, minuit dix-huit. Son cœur fit un tilt. Babacar ne lui pardonnerait jamais cette acte. Elle connaissait sa nature cajolante mais surtout son tempérament de volcan. Oh oui monsieur est tout ce qu'il y a de plus sévère.
A la pointe des pieds, elle se rendit d'abord dans la chambre de sa fille où elle trouva cette dernière endormie. Ne pouvant s'en empêcher elle s'assit sur le lit en la prenant dans ses bras.
La petite ouvrit les yeux de surprise mais les referma rassurée après s'être rendu compte de qui il s'agissait.

Sans faire exprès, elle éclata en sanglots tout en la berçant. Cet être dans ses bras est tout ce qu'elle avait de plus cher au monde. Elle tuerait pour elle, donnerait sa vie pour elle. Elle serait prête à faire n'importe quel sacrifice pour sa fille juste pour son sourire et qu'elle soit heureuse. Alors pourquoi sa propre mère en est incapable? Pourquoi cette dernière faisait tout pour être un obstacle à son bonheur? Pourquoi elle n'arrivait pas à la laisser vivre en paix après tout ce temps ?
Pourquoi,
Pourquoi,
Oui tant de pourquoi.
Elle ne comprenait pas cette situation. Soraya en est venue jusqu'à se demander si elle était vraiment sa vraie mère mais il suffit de voir leur grosse ressemblance pour ignorer la possibilité d'un éventuel test dadn .