XIII~Dône

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   On arrive au centre et Addyson s'occupe de Saltarïo sur le parking, on a mis une heure pour arriver jusqu'ici, il faut dire qu'on n'était pas pressée. Je la regarde faire. Et dire que son cheval est libre, il n'est ni attaché ni enfermé et pourtant il ne bouge pas.
   Je suis perdue dans mes pensées et le silence règne autour de nous, quelques hennissements mis à part.

   Addyson est là, en train de brosser son cheval, perdue dans ses pensées et pourtant on peut voir qu'elle lutte contre elle-même pour ne pas sombrer dans ses souvenirs. Elle se concentre sur ce qu'elle fait plus qu'elle ne le devrait.
   Je l'observe, cette fille est vraiment parfaite. Ces cheveux bruns, ses yeux verts translucide, son visage parfait et son corps de mannequin. Physiquement, elle a tout pour plaire. Son don avec les chevaux, sa manière de se battre, sa façon de réfléchir et de toujours dire et faire ce qu'il faut. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et elle est franche. Même au niveau caractère et aptitudes elle a tout ce qu'il faut.

   Mon frère l'aime énormément, plus qu'il ne le fait croire aux autres, je peux le voir dans ses yeux. Et franchement, je pense que c'est exactement la fille qui lui faut. Mais d'un autre côté, il m'est complètement impossible de savoir ce qu'elle ressent, le regard d'Addyson est tellement impassible que je pourrais plus facilement deviner ce que pense un sociopathe.

   Plein de questions tourne dans ma tête et je meurs d'envie de les lui poser.

" Dône tu es toujours là? Addyson claque des doigts devant mon visage pour me faire revenir à la réalité.
- Oh...euh.. Ouais c'est bon. Tu disais? Je demande en secouant la tête pour me remettre les idées en place.
- J'ai fini on peut y aller. Mais tu es sûre que ça va? Elle demande avec inquiétude, mais son regard ne laisse rien paraître.
- Rien. J'ai juste des trucs plein la tête. Je lui réponds en soupirant.
- Tu peux m'en parler si tu veux. M'annonce Addyson avec un sourire rassurant.
- Ce n'est rien juste des questions que je me pose sur toi. J'avoue en baissant la tête. J'ai légèrement honte.
- Pose les moi. On verra bien si je suis capable de répondre. Dit elle avec un haussement d'épaules. Elle est tellement décontractée.
- D'accord. Déjà, tu penses vraiment pouvoir m'aider avec Butterfly? Je demande pleine d'espoir.
- Bien sur. Avoir une relation avec un cheval ce n'est pas compliqué. Il faut juste de la patience, du respect et de la confiance. Elle répond avec un sourire. Encore une fois, celui-ci n'atteint pas ses yeux.
- Ensuite, la dernière fois tu m'as dit que je ne pourrais jamais avoir la même relation que celle qui te lie à Saltarïo. Pourquoi? Je demande en la regardant. Un sourire en coin apparaît sur son visage et elle baisse la tête.
- Je vais te raconter un truc. Un jour, pendant que je me baladais avec Émeraude. Je suis tombée et elle s'est enfuie. Elle a eu peur d'un coyote. Elle commence son histoire et je suis déjà captivée. Je n'avais que quinze ans et j'ai pris peur. Je suis partie en courant. Il y avait une pierre sur le chemin et j'ai trébuché c'est alors que je suis tombée dans le petit ravin qu'il y avait sur le côté. Elle reprend sa respiration alors que je suis subjuguée. Je me suis retrouvée nez à nez avec un poulain noir. Il était couché et affamé. Il n'était pas vieux, quelques jours seulement. Alors j'ai pris la décision de le ramener chez moi. Un "sérieux?" m'échappe mais elle ne relève pas. Je suis arrivée devant la grange de chez moi et je n'avais plus de bras. Je lui ai préparé un biberon et je l'ai nourri. Je lui ai donné un nom. Dit elle en laissant sa phrase en suspens.
- Comment tu l'as appelé? Je suis impatiente et elle rigole légèrement.
- Saltarïo. Je l'ai nourri au biberon pendant plusieurs mois et finalement, il est resté. On est devenu ami et maintenant on ne se quitte plus. J'ai une relation privilégiée avec Saltarïo parce que je l'ai pratiquement élevé depuis sa naissance. Elle termine son histoire et je comprends mieux.
- Je comprends mieux. Je change complément de sujet. Qu'est-ce qui se passe entre mon frère et toi? Oui je sais, je passe du coq à l'âne. Elle est sûrement surprise mais elle ne laisse rien paraître.
- On était inséparable quand on était petit et maintenant, douze ans après... Je ne sais pas trop. Dit elle en restant vague.
- Comment tu fais pour être aussi parfaite? La question m'échappe et je pose ma main sur ma bouche, plus gênée que jamais. Addyson rigole.
- Je ne suis pas parfaite. Loin de là. Je suis juste moi. Dit elle en baissant les yeux.
- Pourquoi tu mets tant de volonté à lutter contre toi-même pour que ton regard reste bien ancré dans le présent? Cette question franchit la barrière de mes lèvres avant même que j'ai le temps de comprendre que je l'ai dite à voix haute.
- Parce que je suis comme ça. Dit elle d'un ton légèrement froid."

   On monte dans sa voiture et on se dirige vers la maison. Les mains d'Addyson serrent tellement le volant que ses jointures sont blanches. Son regard est rivé sur la route, elle est concentrée et l'ambiance dans la voiture est plutôt tendue.

" Tu penses qu'ils se sont entretués? Je demande soudainement, je ne supporte plus le silence. Elle rigole et se détend.
- C'est possible. On verra bien. Dit elle en souriant.
- Vu comment Logan était amoché je ne pense pas qu'il se soit emporté contre ton cousin. Dis-je après réflexion.
- Oh... Tu sais, Teagan est la personne la plus insolente et provocante que je connaisse. M'informe Addyson sérieusement."

   On arrive devant la maison et Addyson se gare mais elle ne descend pas pour autant.

" Je voulais te demander, comment est-ce que Teagan se comporte au lycée? Elle demande avec une certaine appréhension dans la voix.
- Il n'est pas dans ma classe donc en cours je ne sais pas. Mais il est intégré aux populaires, c'est aussi le petit génie du lycée pour tout ce qui touche à l'informatique. Je réponds en haussant les épaules.
- Je voulais plutôt savoir si il est distant et bagarreur. Ajoute Addyson en soupirant.
- Oui il s'est déjà battu, le tout premier jour. Et il est plutôt réservé et mystérieux. J'ai l'impression qu'il garde tout pour lui et que parfois il prend sur lui pour ne pas péter les plombs. Je lui avoue et elle se gratte la nuque.
- On y va. Dit elle en se détachant. "

Retrouvailles mouvementéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant